7ème art algérien: Le cinéma, un art et une arme au service de la Révolution algérienne

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Le cinéma algérien a été un art et une arme utilisée pour refléter l’image d’une Algérie en guerre durant la lutte de  libération nationale, a indiqué samedi à Oran l’universitaire et  spécialiste dans l’histoire du 7ème art algérien, Mourad Ouznadji, lors de  sa conférence sur le thème « Cinéma et Mémoire », organisée dans le cadre du  Festival international d’Oran du film arabe (FIOFA).

Le cinéma algérien, a-t-il souligné, a réussi à refléter les conditions dans lesquelles le peuple algérien menait sa lutte contre l’occupant français et sa détermination à recouvrer sa souveraineté et indépendance nationales. Ces images, a expliqué le conférencier, ont également servi à faire connaître la cause algérienne à l’échelle internationale. « Les chefs de la Révolution avaient pris conscience de l’importance du  cinéma comme arme pour servir la cause nationale », a indiqué Mourad  Ouznadji, ajoutant que ces dirigeants ont contacté, en 1955, le cinéaste  Djamel Chandarli pour le charger de la mission de faire connaître la cause  nationale à l’étranger.

Par la suite, la venue au front des combats, de photographes, journalistes  et cinéastes à l’image de René Vautier, Pierre Chaulet, du yougoslave  Stevan Laabudovic ou de Pierre Clément ont énormément contribué à  l’internationalisation de la cause algérienne et du soutien à cette dernière exprimé par l’opinion internationale. Concernant l’écriture de l’histoire du cinéma algérien, l’intervenant a insisté sur le renforcement de la collaboration entre les scénaristes et  les historiens pour écrire des textes puisant leurs essences dans la vérité  historique. Par ailleurs, le conférencier a salué les travaux cinématographiques  dédiés à la vie de certaines personnalités ayant marqué l’histoire, à  l’image des films consacrés à la vie des chahid Mustapha Ben Boulaid, Larbi  Ben M’hidi, le colonel Lotfi ou encore le penseur et réformiste algérien  Abdelhamid Benbadis. Mourad Ouznadji a insisté sur la nécessité de produire encore plus de  films consacrés aux sujets historiques abordés par des professionnels  algériens. Il a rappelé qu’en France, des dizaines de films sont réalisés  chaque année pour donner une vision tronquée et orientée de la période coloniale et du combat libérateur des Algériens. Le débat qui a suivi cette intervention a tourné autour de l’écriture  cinématographique et l’histoire, ainsi que de la relation devant exister  entre les cinéastes et les historiens arabes.