60e anniversaire de la mort d’Ali la Pointe: La commune d’Aïn Defla lui rend un vibrant hommage

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La commune de Miliana (Aïn Defla) a commémoré, ce dimanche, le 60e anniversaire de la mort de Ali Ammar, plus connu sous le nom de Ali la Pointe, tombé au champ d’honneur le 8 octobre 1957. A cette occasion, une cérémonie a été organisée au niveau de la stèle érigée sur la place qui porte le nom du martyr où une gerbe de fleurs a été déposée et la Fatiha récitée en présence des autorités civiles et militaires de la wilaya à leur tête le wali, Benyoucef Azziz.

Des représentants de la famille du défunt, de la famille révolutionnaire et de la société civile ont également pris part à cette commémoration dont l’objectif principal consiste, notamment à mettre en évidence les sacrifices consentis par les martyrs pour la libé- ration du pays du joug de l’indu occupant, comme souligné par nombre de personnes présentes. A l’école primaire Zahia-Belhaffaf de la ville, les élèves ont visionné des extraits du film la bataille d’Alger avant de prendre part à un débat sur le rôle joué par les héros de la révolution dans la lutte armée. Au centre de formation professionnelle et administratif (CFPA) baptisé du nom du martyr, une exposition photos a été organisée dans laquelle les péripéties de la lutte du peuple algérien pour le recouvrement de l’indépendance du pays ont été retracées. Au cours d’une cérémonie organisée au théâtre Mahfoud-Touahri, de la ville le responsable de l’Organisation des moudjahidine de Miliana, Abdellah Aâdjadj, a souligné que la commémoration de la mort des glorieux chouhada a, notamment pour but d’ancrer l’amour de la patrie chez les jeunes et de les inciter à s’inspirer de leurs idéaux. Il a souligné dans ce contexte que cette frange de la société doit absolument comprendre une bonne fois pour toutes que l’indépendance du pays n’a pas été un cadeau du colonisateur, mais a été acquise au prix de gigantesques sacrifices. Dans une communication présentée à cette occasion, le Dr Tounsi Abdelkader, enseignant d’histoire à l’université DjillaliBounaâma de Khémis Miliana a, pour sa part, relevé que Ali la Pointe était, dès son jeune âge, déjà façonné par les histoires qu’on lui racontait à propos de la résistance exprimée par l’oncle de son père à l’endroit des policiers français qu’il empêchait de battre ses concitoyens. Ayant eu vent que la position de l’oncle de son père lui a valu d’être emprisonné puis déporté en Guyane, sa détermination à prendre part au combat libérateur du pays n’a fait qu’augmenter, a-t-il noté, citant nombre d’actions héroïques qu’il a entreprises. Combattant au courage et à l’audace exemplaires de la lutte de Libération nationale, Ali Ammar (1930-1957) est principalement connu pour sa participation à la bataille d’Alger aux côtés de Hassiba Ben Bouali, Zohra Drif, Omar Yacef (dit petit Omar) et Yacef Saâdi, alors chef de la zone autonome d’Alger (ZAA). En 1952, Ali Ammar est incarcéré à la prison de Damiette à Médéa alors qu’il est âgé de 22 ans. Trois années plus tard, le 2 avril 1955, il s’évade en compagnie de l’un de ses compagnons de cellule. Il prend, dans un premier temps, la direction de Blida puis réussit à rallier Alger où il entre en clandestinité. Après plusieurs tests et mises à l’épreuve qui consistaient à mener des missions périlleuses dans la capitale, quadrillée alors par les parachutistes du général Massu, notamment des attentats contre des gendarmes et des traîtres à la cause algérienne, il constitue avec un groupe de fidayîn, dont font partie Hassiba Ben Bouali et Abderrahmane Taleb, un commando de choc qui allait porter le combat au cœur même de l’état-major français. Après trois années de lutte armée (avril 1955-octobre 1957), Ali Ammar est repéré le 8 octobre 1957 par les forces armées coloniales dans un immeuble de La Casbah situé au 5, rue des Abderrames. Il sera tué en compagnie de Mahmoud Bouhamidi, Hassiba Ben Bouali et Omar Yacef après que les parachutistes du 3e Régiment étranger de parachutistes (REP), commandé par le colonel Bigeard, eurent dynamité la maison où ils s’étaient réfugiés.