+32 % de demande mondiale d’ici 2050:  Les ministres du GECF appellent à renforcer les investissements gaziers

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Réunis jeudi à Doha, les ministres du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) ont lancé un appel pressant en faveur du renforcement des investissements dans le secteur gazier, afin de répondre à une demande mondiale en constante hausse. Ils ont mis en garde contre les appels « trompeurs » à cesser le financement des projets gaziers, estimant qu’une telle démarche mettrait en péril la sécurité énergétique internationale.

Dans leur communiqué final, adopté à l’issue de la réunion à laquelle a pris part le ministre d’État, ministre des Hydrocarbures et des Mines, Mohamed Arkab, les ministres ont souligné l’importance d’investir en temps opportun tout au long de la chaîne de valeur du gaz, afin de garantir un approvisionnement stable et suffisant face à la demande croissante. Ils ont salué la capacité des pays membres à maintenir des livraisons fiables malgré les fluctuations des marchés mondiaux.

Les participants ont également exprimé leur « profonde préoccupation » quant aux mesures et réglementations unilatérales à portée extraterritoriale, telles que le règlement européen sur les émissions de méthane (EU MER), la directive sur le devoir de vigilance des entreprises (EU CSDDD) et le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (EU CBAM). Ces dispositions, ont-ils précisé, vont souvent à l’encontre des principes de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, de l’Accord de Paris et des règles de l’Organisation mondiale du commerce.

Face à ces défis, le Forum a décidé de créer un groupe de travail temporaire chargé d’examiner ces questions. Les ministres ont par ailleurs appelé à une mobilisation accrue des ressources financières, en coopération avec les institutions financières internationales, les banques multilatérales de développement et le secteur privé, pour soutenir le développement des infrastructures gazières et faciliter le financement des projets. Cette orientation s’inscrit dans un contexte marqué par une forte hausse de la consommation mondiale de gaz. Selon le rapport du GECF sur les perspectives mondiales, la demande pour cette ressource propre devrait augmenter de près de 32 % d’ici 2050, faisant passer sa part dans le mix énergétique mondial de 23 % à 26 %.

Le communiqué final a aussi insisté sur le rôle croissant des technologies numériques dans l’amélioration de l’efficacité opérationnelle, de la transparence et de la sécurité tout au long de la chaîne de valeur du gaz. Les ministres ont encouragé les investissements dans l’analyse de données, l’intelligence artificielle et les infrastructures intelligentes pour une gestion plus durable des ressources. Les participants ont salué les efforts du Secrétariat général du Forum visant à élargir la base des membres, à promouvoir un dialogue constructif avec les partenaires internationaux et à renforcer la visibilité du GECF sur la scène mondiale.

Ils ont également mis en avant les avancées de l’Institut de recherche sur le gaz (GRI), basé à Alger, tout en appelant à intensifier la coopération dans les domaines de la recherche, de l’innovation et du transfert technologique. Enfin, les ministres ont exprimé leur reconnaissance à l’Algérien Mohamed Hamel, secrétaire général sortant, pour son « leadership exemplaire » et ses contributions remarquables aux objectifs du Forum. Ils ont félicité Philip Mshelbila, du Nigeria, pour sa nomination au poste de nouveau secrétaire général du GECF. Le Nigeria assurera la présidence tournante du Forum en 2026, année durant laquelle se tiendra le 8ᵉ Sommet des chefs d’État et de Gouvernement du GECF à Moscou.

Amel Driss

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