Des manifestants ont battu le pavé pour le 31e vendredi consécutif à Alger en brandissant les mêmes slogans et les mêmes mots d’ordre pour réaffirmer leur attachement à l’unité nationale et pour le changement, à même d’édifier un Etat de droit basé sur la justice et la démocratie.
Comme à l’accoutumée, les manifestants avaient commencé à affluer vers la capitale dès le matin pour converger vers les endroits habituels du Hirak, à savoir la Place Maurice-Audin, la rue Hassiba Ben Bouali, la Grande Poste et le boulevard Colonel Amirouche. La foule était devenue dense après la prière du vendredi, comme cela se passe depuis le début du Hirak le 22 février dernier. Encadrés par un dispositif sécuritaire imposant, les manifestants ont scandé les slogans habituels à travers lesquels ils ont réaffirmé leur «refus de participer à une élection présidentielle organisée par les symboles de l’ancien système politique», tout en réitérant leurs appels à «la libé- ration des personnes arrêtées en relation avec les manifestations». Ils ont également revendiqué le départ de l’actuel gouvernement et «la dissolution des partis de l’ancienne Alliance présidentielle», à savoir le Front de libération nationale (FLN), le Rassemblement national démocratique (RND), Tajamou Amel Al Jazaïr (TAJ) et le Mouvement populaire algérien (MPA), dont les leaders sont en détention provisoire à la prison d’El Harrach. D’autres slogans ont été brandis par les manifestants, entre autres «Djeich Chaâb Khawa Khawa» (l’Armée et le peuple sont des frères), alors que sur d’autres banderoles, les manifestants ont appelé à «la préservation de l’unité nationale», «la consécration de la justice et de la démocratie», ainsi que «la lutte contre la corruption» et «le jugement de tous ceux qui ont été impliqués dans la dilapidation des deniers publics». Le 31e vendredi des marches pacifiques a également coïncidé avec une multitude événements majeurs ayant marqué la scène politique nationale, notamment la poursuite du jugement et la mise en détention provisoire d’anciens hauts responsables et hommes d’affaires, impliqués dans des affaires de corruption et d’abus de fonction ainsi que la convocation du corps électoral, dimanche dernier, par le chef de l’Etat, Abdelakder Bensalah qui a fixé la date de la présidentielle pour le 12 décembre 2019. Dans un discours à la nation prononcé à cette occasion, Bensalah a appelé à «la mobilisation pour faire de ce rendez-vous le point de départ du processus de renouveau de notre Nation, et à œuvrer, massivement et fortement, à la réussite de cette échéance électorale qui permettra à notre peuple d’élire un nouveau Président qui aura toute la légitimité pour présider aux destinées de notre pays et concrétiser les aspirations de notre peuple». Dans ce sillage, l’ancien ministre de la Justice, garde des Sceaux, Mohamed Charfi a été installé à la tête de l’Autorité nationale indépendante des élections. Il a affirmé dans sa première déclaration à la presse qu’il «œuvrera pour rendre la parole au peuple afin de décider de son avenir et parachever l’édification de l’Etat». Pour sa part, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP) a assuré que toutes les conditions «propices» à la tenue de l’élection présidentielle dans «un climat de confiance et de transparence ont été réunies à travers la mise en place de l’Autorité nationale indépendante des élections, l’élection de son président et son installation avec ses 50 membres, qui comptent parmi les compétences nationales connues pour leur intégrité et leur loyauté».