La production littéraire régulière et en quantité d’ouvrages en langue amazighe et la présence d’éditeurs spécialisés, sont un indicateur « encourageant » de l’existence d’un lectorat « appréciable » et en évolution continue, a indiqué samedi à Alger le Secrétaire général du Haut commissariat à l’amazighité (HCA).
S’exprimant lors d’une rencontre sur « l’Amazighité et le livre », en marge du 27e Salon international du livre d’Alger (Sila), Si El Hachemi Assad a soutenu que « la publication, en quantité, de nouveaux ouvrages en tamazight dans divers domaines et la présence d’éditeurs spécialisés reflètent l’existence d’un lectorat dans cette langue nationale et officielle, introduite dans le système éducatif depuis 25 ans». Saluant les efforts des écrivains et éditeurs ainsi que l’engagement des institutions étatiques à soutenir la promotion de cette langue à travers notamment l’édition, les séminaires, les salons et le Prix du président de la République pour la langue et la culture amazighe, M. Assad a assuré que « le lectorat amazigh ne peut être mis en doute », d’autant que cette langue est préservée par la Constitution.Insistant sur la nécessité de l’élaboration de sondages sur le lectorat dans une « perspective purement académique », M. Assad estime que l’étude du lectorat en tamazight consiste d’abord à connaitre les « données quantitatives et qualitatives » de ce lectorat, car, a-t-il poursuivi, « le lectorat ne se limite pas uniquement au nombre de personnes » qui lisent activement dans une langue particulière.Pour sa part, Imazarène Moussa, enseignant universitaire spécialisé en linguistique, a présenté les « résultats partiels » d’une étude sur lectorat en langue amazighe, relevant que ce sondage vise notamment à dresser un état des lieux quantitatif sur le lectorat en tamazight, dans toutes ses variantes.Evoquant les défis numériques relatifs à la lecture en tamazight, l’universitaire Yacine Zidane, a présenté un exposé sur la plate-forme numérique « Adlis », dédiée exclusivement aux livres amazighs.Avec 350 titres dans divers domaines notamment la littérature, la linguistique, l’histoire et le patrimoine, cette plate-forme, offre un accès libre aux ouvrages et à la culture amazighe, en plus des traductions d’œuvres universelles vers Tamazight, a-t-il détaillé. Lancée il y a un mois, « Adlis » offre également accès à une quarantaine de lexiques et dictionnaires spécialisés tels que l’informatique, l’électrotechnique et les sciences de la terre, a précisé ce chercheur, auteur de plusieurs ouvrages sur tamazight.Le 27e Sila se poursuit jusqu’au 16 novembre, au Palais des expositions des Pins Maritimes, avec un programme spécial consacré au 70e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution du 1er novembre 1954, en plus des rencontres-débats sur de nombreux sujets liés à la littérature, au patrimoine, à l’histoire et au cinéma.Des activités culturelles et littéraires, des séminaires et des soirées de poésie dédiées à la Palestine sont également programmés, en solidarité avec le peuple palestinien, en plus des activités sur la littérature africaine ainsi que sur la cause sahraouie.