Une soirée dédiée au jazz, à la pop et à la music soul a marqué, dimanche à Alger, le 22e Festival culturel européen qui a accueilli l’Italie et la France, représentées par les Algériennes, Karima et Yousra Boudah, deux chanteuses aux voix puissantes qui ont enchanté le nombreux public présent.
La scène du théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (TNA) a vu se succéder deux voix qui feront parler d’elles, au regard de leurs aptitudes à répondre aux exigences musicales et techniques relevées, des répertoires auxquels elles se sont mesurées. Les deux artistes ont déployé, durant deux heures de temps une quinzaine de pièces chacune, entre reprises et compositions, dans des cadences binaires et ternaires sur lesquelles les grands standards du jazz, de la pop et de la music soul ont été montés. Présente pour la première fois en Algérie, Karima, soutenue par sa grande famille présente dans le public, a ouvert sont récital en lançant au public, «L’Algérie dans le cœur», avant de rendre, au-delà de quelques standards de jazz et de la music soul, les titres de son album No Filter (2021), une œuvre «spontanée et immédiate, mais longuement réfléchie», selon elle. Un orchestre acoustique, animé par, Francesco Ponticelli à la contrebasse, Bernardo Guerra à la batterie et Piero Frassi au piano, trois musiciens, époustouflants de maîtrise et de technique, a porté très haut la voix rauque de Karima, une artiste dotée d’un charisme et d’une présence remarquables, qui adore les improvisations vocales, à la manière d’Ella Fitzgerald. L’artiste a entonné entre autres pièces, Walk on the Wild Side, Feel like making love, ou encore Come Together des Beatles, s’élançant chaque fois dans des solos de voix endiablés, auxquels le public a eu du bon répondant, poussant des youyous et applaudissant longtemps les prouesses techniques de Karima et de ses musiciens.
Karima Ammar Mouhoub a conclu sa prestation en s’investissant dans un duo prolifique inédit avec Mohamed Rouane et sa mandole blanche, pour interpréter deux pièces, dont la dernière, Volaré, reprise en chœur avec le public. Yousra Boudah est, quant à elle, apparue avec un orchestre de cinq musiciens, Nazim bakour (guitare électrique), Hacene Zemrani (saxophone), Rabah Hadjal (batterie) Youcef Bouzidi (basse) et Kaci Ferhat (clavier). Interprétant essentiellement des reprises qu’elle a voulu comme des marques d’hommages à quelques artistes disparus, Yousra Boudah a entonné entre autres pièces, Djit Beslam, Hadi h’kayti, Ma tebkich de Hasni Chekroune et Maradioughal de Djamel Allam.
Avec une voix présente et bien étoffée, la chanteuse a chanté, dansé, échangé avec le public, fouillant dans son répertoire pour trouver quelques-unes de ses préférences qu’elle a interprétées au plaisir d’un public conquis. L’encre de tes yeux de Francis Cabrel, La vie en rose, Non, rien de rien et Milor Stayin’Alive des Bee Gees, sont autant de pièces que Yousra Boudah a rendu à l’assistance qui a vécu cette soirée dans la délectation, pour conclure dans l’euphorie avec I Feel Good de la légende, James Brown. Ouvert le 23 juin dernier, le 22e Festival culturel européen, placé sous le slogan, «Musiqu’Elles», se poursuit jusqu’au 1er juillet prochain au TNA, Oran et Constantine et accueille 15 pays d’Europe dont la Suède et la Hongrie, au programme de lundi, représentés par, «West & Abelli, Swedish Duo» et la chanteuse de pop et de musique du monde, «Boggie».
M. Toumi