Zetchi dans la tourmente

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Alors que la date butoir de la tenue des  AG électives des Fédérations est fixée pour le 15 avril prochain par le MJS,  l’on ne peut pas dire que le président de la FAF prépare la sienne dans la sérénité.

Attaqué de toutes parts, ses détracteurs ne manquent pas une occasion pour le discréditer plus qu’il en faut. Le dernier épisode de sa candidature foireuse au Conseil de la Fifa, a donné du grain à moudre à ses rivaux, sautant sur l’occasion pour souligner sa naïveté à aller «s’attaquer» à plus fort que lui, sachant qu’il n’avait pas la moindre chance de passer. Sa décision de se retirer des élections, à la dernière minute, confirme en tout cas que Zetchi reste un novice à ce niveau. L’on se demande d’ailleurs quel est ce conseiller illuminé qui lui a suggéré d’aller tenter sa chance au Conseil de la Fifa face à des concurrents aussi chevronnés que l’Egyptien Abou Rida ou le nouvel homme fort de la CAF, le Marocain Fouzi Lekjaâ. Plus qu’une tentative hasardeuse, c’était carrément un suicide dont les retombées lui exploseront fatalement au visage. La voix l’Algérie est devenue inaudible sur la place africaine sous son règne, au point qu’elle est devenue insignifiante. Désormais c’est la Fédération marocaine, avec la bénédiction du président de la Fifa, Gianni Infantino, qui tire les ficelles et fait et défait les rois. «L’accord de Rabat» qui a consacré dernièrement le Sud-Africain, Fabrice Motsepe à la tête de la CAF, est la parfaite illustration du nouvel ordre établi dans lequel l’Algérie est complètement absente, voire marginalisée. Elle n’a plus droit de cité. Lekjaâ a réussi d’ailleurs à faire voter un amendement au niveau de la CAF, empêchant le Sahara occidental (RASD), de prétendre à un siège au niveau de l’instance africaine de football. Dans les nouveaux statuts, il est en effet fait obligation «pour toute nouvelle adhésion d’être reconnu en tant que membre de l’ONU». Pendant ce temps, Zetchi est accusé par une certaine presse d’avoir voté cet amendement. Il a été obligé d’apporter un démenti catégorique à cette information dans un communiqué publié hier sur le site de sa Fédération. «Le président de l’instance fédérale, Kheïreddine Zetchi, n’a jamais voté en faveur de la modification statutaire présentée lors des travaux, tout comme il s’est abstenu de valider le bilan financier tel qu’il a été présenté», tout en annonçant son intention d’intenter une action en justice contre le site qui a balancé l’information. Le président de la FAF est, par ailleurs, convaincu que c’est l’ancienne équipe dirigeante de la Fédération qui est derrière ses manœuvres déstabilisatrices. Tiraillé de l’intérieur, éliminé à l’extérieur, on voit mal comment Kheïreddine Zetchi pourrait s’en sortir et briguer un nouveau mandat à la tête de la FAF. Ses jours sont-ils comptés à Dely Ibrahim ? Tout l’indique, même si dans ce milieu on n’est pas à l’abri de nouveaux rebondissements auxquels on ne s’attend le moins. Mais une chose est sûre, Zetchi ne sort pas grandi de cet épisode.

Ali Nezlioui