La décision du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de consacrer l’an amazigh, Yennayer, fête nationale officielle, qualifiée «d’importante», de «courageuse». Les ministres, les partis politiques et les organisations nationales ont salué cette décision qui constitue «un saut qualitatif pour la consolidation de la cohésion de la société algérienne».
Le secrétaire général du Haut-Commissariat à l’amazighité (HCA), Si El Hachemi Assad, a pour sa part rendu hommage au Président Bouteflika pour cette décision annoncée, ce mercredi, en Conseil des ministres. Selon lui, cette décision réaffirme, encore une fois, qu’il est toujours «au rendez-vous avec l’Histoire, porteur d’une vision d’avenir au service de la stabilité du pays et de l’unité nationale». Il a, dans ce sens, considéré l’officialisation de Yennayer comme «un saut qualitatif pour la consolidation de la cohésion de la société algérienne» et «une motivation supplémentaire pour la poursuite des efforts dans le sens de la généralisation graduelle de la langue amazighe à travers l’ensemble du territoire national». Cette décision intervient une année après la constitutionnalisation de tamazight comme langue nationale et officielle. Assad a souligné que «pour la première fois depuis le recouvrement de l’indépendance nationale, Yennayer sera célébrée de manière officielle en Algérie».De son côté, le président du Haut conseil de la langue arabe, Salah Belaïd, a considéré que «notre civilisation repose sur le triptyque Islam-Arabité-Amazighité», mettant l’accent sur les efforts de l’Algérie pour préserver les composantes de l’identité en constitutionnalisant la langue amazighe qui «donne à la citoyenneté linguistique toute sa dimension et affirme la complémentarité entre la langue amazighe et la langue arabe».
«Un symbole d’unification du peuple consacré»
Pour sa part, le professeur de linguistique Abderrezak Dourari, également directeur du Centre national pédagogique et linguistique de l’enseignement de tamazight (CNPLET), a considéré cette décision de «très importante», à travers laquelle l’Etat «consacre les symboles d’unification de son peuple». Des partis politiques ont également rendu hommage au président de la République pour sa décision «courageuse» de consacrer Yennayer journée chômée et payée dès le 12 janvier 2018. C’est le cas, notamment, du Front de libération nationale (FLN) qui, par la voix de son député Saïd Lakhdari, a salué la décision du chef de l’Etat qui «a agi dans le sens de renforcer davantage l’unité du peuple algérien», a-t-il souligné. Noureddine Aït Hamouda, député indépendant de Tizi-Ouzou, a écrit sur sa page Facebook qu’ «enfin Yennayer prend la place qui lui sied», saluant «cet autre acquis historique du combat identitaire» qui doit être parachevé par «la mise en place de l’Académie de la langue amazighe qui assurera sa promotion». Le Front des Forces socialiste (FFS), par la voix de Hassen Ferli que la décision du chef de l’Etat «est le fruit d’un long combat mené par le FFS depuis toujours en faveur de la promotion de la langue et de la culture amazighes», soulignant que «seule la lutte pacifique paye». Le député du parti Front El Moustakbel, Khaled Thazagharth s’est, de son côté, félicité de cette consécration, qualifiant la décision du président de la République de «courageuse» et augure d’un «avenir meilleur» pour le pays. Cette décision a été également saluée par le président du Front de l’Algérie nouvelle (FAN), Djamel Ben Abdeslam qui a émis le vœu de voir la culture et la langue amazighes bénéficier d’autres acquis à l’avenir.
Les ministres réagissent
Des ministres ont également réagi à la décision du chef de l’Etat. Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, a qualifié cette décision «d’historique qui tend à consacrer les valeurs nationales». Cette décision qui intervient suite «à la constitutionnalisation de tamazight» à travers la dernière révision constitutionnelle tend également à «conforter l’unité nationale», a-t-il souligné, affirmant que la langue amazighe «existe dans toutes les régions du pays». La ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, a indiqué que cette consécration est «une mesure importante qui vient en parachèvement» de toutes les mesures prises dans le cadre de la reconnaissance de tamazight comme langue nationale et officielle. Benghebrit a donné des chiffres sur la progression de l’enseignement de tamazight. Elle a rappelé que durant l’année scolaire 2016-2017, plus de 27 000 établissements éducatifs, répartis à travers tout le territoire national, ont célébré le nouvel an amazigh, ajoutant que tamazight est enseignée actuellement dans plus de 27 000 établissements éducatifs, répartis à travers tout le territoire national, ont célébré le nouvel an amazigh (12 janvier). L’enseignement de tamazight est passé de 11 wilayas, en 2014, à 38 wilayas durant cette année, a encore rappelé la ministre Elle a ajouté que la décision de consacrer Yennayer, premier jour de l’an amazigh, journée chômée et payée et l’instruction donnée au gouvernement d’accélérer la création d’une acadé- mie algérienne de la langue amazighe confirment clairement «la position» et «la volonté politique du président de la République, et de l’Etat quant à la consécration de la langue amazighe comme patrimoine national et historique». Sur le plan culturel, 2018, année de la célébration du patrimoine culturel amazigh. Plusieurs activités on été programmées tout au long de l’année et à travers les 48 wilayas.