Ces dernières années, des voix se sont élevées pour appeler à l’interdiction de la célébration du Mawlid. Le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs s’est voulu tranchant à ce sujet. «Celui qui veut empêcher la célébration du Mawlid veut que les cœurs des jeunes se vident de l’amour du Prophète Mohamed (QSSSL)», a-t-il affirmé.
Mohamed Aïssa répliquait indirectement à une campagne sur les réseaux sociaux. Sur la Toile foisonnent les appels à l’interdiction de toute expression de joie qui depuis des lustres accompagne cette journée. Les uns parlent carrément de «bidâa» (innovation). A ce sujet, le secrétaire général du Syndicat des imams affirme que l’Algérie encourage la célébration du Mawlid Ennaboui. Pour Djelloul Hadjimi, il s’agit de perpétuer de louables pratiques qui se rapportent au Prophète (QSSSL)». «Cette tradition constitue un rempart contre les dérives, contrairement aux allégations qui ôtent tout caractère religieux à ce jour béni», confie-t-il. «La célébration du Mawlid est devenue un patrimoine dont s’est toujours enorgueillie notre société. Nous célébrons naturellement le Mawlid et cela ne nécessite pas de fatwa», a-t-il rappelé. Selon lui, cette tradition dénote de l’adoration du Prophète Mohamed (QSSSL) ancrée dans les esprits des Algériens». Dans un contexte de remise en question des valeurs ancestrales et de diffusion d’idées extrémistes et étrangères à notre religion, Hadjimi souligne l’importance de veiller à prémunir la société de tout mouvement sectaire. «Celui qui veut s’opposer, qu’il s’oppose à condition qu’il ne nuise pas à la vie du Prophète Mohamed (QSSSL) et à ses semblables», a-t-il ajouté. Partageant cet avis, l’imam à la mosquée «El Atiq» de Naâma, Abdelkrim Samani, pointe du doigt l’extrémisme religieux. Il impute ces attitudes «à l’ignorance et au fanatisme». «Cela est perçu à tort par certains comme une voie de rapprochement de Dieu alors que le Prophète (QSSSL) prônait la modération et le juste milieu. Cette commémoration est un acte que la très grande majorité des exégètes du monde musulman recommande de perpétuer», explique-t-il. Et d’ajouter : «Les Algériens célèbrent cette fête religieuse depuis quatorze siècles et continueront à le faire, contrairement aux salafistes qui crient à l’hérésie (bidaâ).» «L’amour du Prophète Mohamed (QSSSL) ne peut être interdit par une fetwa étrangère au référent religieux algérien», a-t-il martelé. «Ces salafistes s’inspirent probablement d’institutions ou d’autres pays qui veulent nuire au monde musulman et à l’Islam. Mais nous continueront à les orienter», assure-t-il.
Ahsene Saaid