Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, se trouve depuis hier au Qatar pour une visite d’Etat de deux jours à l’invitation de l’Emir Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani.
Cette visite qui s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations fraternelles entre les deux peuples et la promotion de la coopération bilatérale, en consécration des relations solides et séculaires unissant les deux peuples et les dirigeants des deux pays, permettra au Président Tebboune de participer également au 6e sommet des chefs d’Etats et de gouvernements du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), prévu à Doha. L’Algérie et le Qatar qui œuvrent constamment pour le renforcement et la consolidation de leur coopération économique et à l’élargir à de nouveaux domaines qui s’ajouteront aux accords de coopération et aux mémorandums d’entente, lesquels commencent à porter leurs fruits sur le terrain, se trouvent aujourd’hui sur une trajectoire leur permettant de donner un nouvel élan à leur coopération pour qu’elle soit hissée au même niveau des relations politiques exceptionnelles liant les deux pays. Outre les concertations politiques permanentes sur des questions arabes et internationales d’intérêt commun, l’Algérie et le Qatar sont liés par des accords dans différents domaines économiques, notamment les mines, le transport maritime, le pétrole et le gaz, l’industrie pétrochimique et l’agriculture. Le projet d’usine sidérurgique de Bellara dans la wilaya de Jijel (359 km à l’est d’Alger), lancé le 19 décembre 2013 dans le cadre du partenariat entre les deux pays, constitue un modèle réussi de la coopération bilatérale. Ce projet stratégique et structurant permettra, dans un premier temps, la production de 2,5 millions de tonnes de rond à béton et 500 000 tonnes de fils machine par an avant d’atteindre, à terme, une capacité de production de 4 millions de tonnes/an. D’un coût avoisinant les deux milliards de dollars, le projet vient compléter ceux mis en place pour combler les besoins du marché national en produits sidérurgiques. Outre la création de 1500 emplois directs et quelque 15 000 emplois indirects, le complexe sidérurgique de Bellara devrait contribuer à la réduction de la facture algérienne d’importation d’acier, estimée à 10 milliards de dollars/an soit 20% du total des importations du pays. La dernière grande commission mixte algéro-qatarie a été l’occasion de faire le point sur ce projet en prévision du lancement de projets similaires dans d’autres secteurs, eu égard aux importantes ressources naturelles et humaines que recèle le pays et qui lui permettent d’être un pôle industriel attractif pour les investissements en Méditerranéenne et en Afrique. Au plan politique, le dialogue et la concertation entre l’Algérie et le Qatar ne se sont jamais interrompues et les visites de hauts responsables des deux pays se sont poursuivies en dépit des tensions que connaît la région arabe. Les deux pays se sont engagés à renforcer leurs concertations sur nombre de questions arabes et régionales, notamment la situation en Palestine, en Syrie et en Libye. Les deux pays ont d’ailleurs convenu d’intensifier les consultations diplomatiques, notamment la coopération et la solidarité, dans le cadre des groupes arabe et africain et de coordonner l’action au niveau des Nations unies et dans les fora internationaux. Récemment, l’ambassadeur de l’Etat du Qatar en Algérie avait exprimé la disponibilité de son pays à renforcer les relations de partenariat avec l’Algérie, tout en ouvrant de nouvelles perspectives de coopération et d’investissement entre les deux pays. Il avait également affiché la volonté de son pays à œuvrer pour la promotion de la coopération et l’échange d’expertise dans l’objectif de booster les relations bilatérales et de promouvoir le partenariat au service des deux pays, en sus de la réactivation de la commission mixte dans le domaine de la santé, créée en 2002. Ainsi donc, la coopération algéro-qatarie devrait marquer, à l’occasion de la visite de M. Tebboune à Doha, un nouveau jalon dans la consolidation et le renforcement des relations bilatérales au mieux des intérêts mutuels des deux pays.
T. Benslimane
