La visite officielle du président de la République du Rwanda, M. Paul Kagame, en Algérie, à l’invitation du président Abdelmadjid Tebboune, a été marquée par une volonté commune de dynamiser la coopération bilatérale et par une convergence de vues sur plusieurs dossiers régionaux et internationaux majeurs, notamment les questions sahraouie et palestinienne.
Lors d’une déclaration conjointe à la presse, le président Tebboune a salué cette visite qu’il a qualifiée de « précieuse opportunité » ayant permis des « entretiens riches », couvrant les domaines politique, sécuritaire, économique et culturel. Les deux chefs d’État ont convenu de renforcer les mécanismes de coopération, notamment par la création d’un Conseil d’affaires algéro-rwandais, la tenue de rencontres périodiques entre opérateurs économiques et la participation conjointe à des foires économiques. Le président de la République a également souligné l’alignement des positions des deux pays sur des questions de fond, en particulier leur attachement au règlement pacifique des conflits et leur rejet des ingérences étrangères dans les affaires africaines. Il a rappelé le soutien partagé aux causes sahraouie et palestinienne, insistant sur le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination à travers un référendum libre, et appelant à la fin immédiate de l’agression contre le peuple palestinien ainsi qu’à l’établissement de son État sur les frontières de 1967 avec El-Qods pour capitale. De son côté, le président Paul Kagame a salué une relation « fondée sur une amitié solide et enracinée », exprimant sa satisfaction quant à la coopération étroite entre les deux pays dans les fora internationaux. Il s’est réjoui des nombreux accords et mémorandums d’entente signés à cette occasion, estimant qu’ils ouvriront de nouvelles perspectives pour l’avenir de la coopération bilatérale. Les accords signés couvrent une large gamme de secteurs : télécommunications, entrepreneuriat, innovation, économie numérique, promotion de l’investissement, industrie pharmaceutique, formation professionnelle, police, communication, agriculture, enseignement supérieur, recherche scientifique, transport aérien, coopération judiciaire, ainsi qu’une exemption de visa pour les détenteurs de passeports diplomatiques et de service. En marge de la visite, plusieurs rencontres bilatérales ont eu lieu entre les ministres des deux pays. Le ministre de la Défense nationale, Général d’Armée Saïd Chanegriha, s’est entretenu avec son homologue rwandais, M. Juvenal Marizamunda. Le ministre des Affaires étrangères, M. Ahmed Attaf, a reçu M. Olivier Nduhungirehe, ministre rwandais des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. D’autres entretiens ont réuni le ministre de la Poste et des Télécommunications, M. Sid Ali Zerrouki, et la ministre rwandaise des TIC, Mme Paula Ingabire, ainsi que le directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement, M. Omar Rekkache, et le PDG du Rwanda Development Board, M. Jean-Guy Afrika. Le président Kagame a également visité l’École nationale supérieure d’intelligence artificielle (ENSIA) à Alger, la salle de données du groupe Sonatrach, et une exposition dédiée aux centres de recherche algériens et aux projets innovants portés par les étudiants.
Par ailleurs, en lien avec les convergences exprimées entre Alger et Kigali sur la cause sahraouie, le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, a réaffirmé son soutien « inconditionnel » au droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Dans une lettre adressée à son homologue sahraoui Brahim Ghali, il a exprimé son engagement à renforcer les liens d’amitié et de solidarité entre son pays et la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Il a également souligné que la libération de l’Afrique ne saurait être complète tant que le Sahara occidental reste sous occupation marocaine. Ce soutien constant a été réitéré lors d’un discours prononcé par M. Mnangagwa en sa qualité de président en exercice de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), où il a affirmé que « l’Afrique ne peut prétendre à une libération totale tant que le Sahara occidental n’est pas libre et indépendant. » Cette séquence diplomatique vient confirmer l’alignement croissant de plusieurs États africains autour des principes de souveraineté, d’autodétermination et de solidarité interafricaine face aux conflits en cours sur le continent.
Nora Mohammedi






