Vingt personnes ont péri hier dans des accidents à M’sila, Ghardaïa et Mascara. Qui arrêtera le «terrorisme de la route» ?

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L’hécatombe continue sur nos routes et rien, pour le moment, ne semble arrêter ce bilan macabre qui ne cesse de s’alourdir. Hier encore, ce sont 20 personnes qui ont laissé leur vie dans trois accidents tragiques survenus dans les wilayas de M’sila, Ghardaïa et Mascara. A M’sila, 10 personnes sont mortes sur le coupe à la suite du renversement d’un autocar de transport de voyageurs assurant la liaison entre Alger et Biskra. L’accident de la circulation survenu tôt le matin dans la commune d’Oultam, daira de Boussaâda, a fait également 12 blessés dont certains sont dans un état grave parmi lesquels quatre ont été amputés de leurs membres supérieurs et inférieurs. Dans la wilaya de Ghardaïa, sept autres personnes ont trouvé la mort et une autre a été grièvement blessée dans un accident survenu sur le chemin de wilaya No 33 entre Guerrara et El Hadjira, à la frontière administrative entre Ghardaïa et Ouargla, lorsqu’un véhicule utilitaire est entré en collision frontale avec un semi-remorque. Il a fallu utiliser un matériel de désincarcération par les équipes combinées de Guerrara et Hadjira pour extraire les corps déchiquetés des victimes ainsi que le chauffeur du camion semi remorque blessé. A Mascara, trois personnes ont trouvé la mort et six autres ont été blessées suite à la collision entre un véhicule utilitaire et un taxi. Il faut dire qu’en dépit des mesures répressives prises par les pouvoirs publics et des  campagnes nationales de sensibilisation lancées à longueur d’années, les accidents de la route ne semblent pas avoir de répit. Et pour cause, une moyenne de neuf à dix personnes périt quotidiennement, alors que des dizaines d’autres subissent des blessures plus ou moins graves, sans compter les dégâts matériels occasionnés. Le phénomène prend de l’ampleur et les pouvoirs publics semblent de plus en plus résolus à prendre les mesures qui s’imposent pour endiguer ce fléau. L’existence d’une telle structure s’est avérée impérative pour doter l’Algérie d’outils de collecte de données performants et aux normes internationales, lesquels seront fédérés en un système national, sans lequel on ne peut parler de politique gouvernementale de sécurité routière.  Cette délégation, qui sera placée sous l’égide du Premier ministre, impliquera d’autres départements ministériels intervenant dans le domaine de la sécurité routière et devra être opérationnelle dés que les textes réglementaires la régissant seront finalisés et adoptés. L’instance en question sera une référence en matière de législation, étant donné que beaucoup d’arrêtés existent déjà mais ne sont pas appliqués, de même qu’elle s’attellera aux missions de communication, de surveillance et de contrôle, à travers la mise en place de fichiers nationaux des infractions, des permis de conduire, etc…
L’absence, jusque-là, d’un système national d’informations a pénalisé l’Algérie dans le classement par les instances internationales en matière d’accidents de la circulation, ces dernières ayant comptabilisé plus de 9.000 morts par an au lieu des 4.700 communiqués, alors que tous les pays ne disposant pas de système d’informations aux normes internationales requises reçoivent un coefficient spécial. Le système national permettra, par ailleurs, une meilleure lecture des
accidents de la route et partant, une meilleure riposte à ce phénomène aux proportions inquiétantes. Associant également les différents services de sécurité, ainsi que la
société civile, appelée à intervenir au niveau local, la future délégation nationale à la sécurité routière, établira aussi des passerelles avec le monde universitaire et de la recherche qui fera des propositions aux pouvoirs publics ».  A ce propos, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, avait plaidé pour un durcissement des mesures répressives à l’encontre des chauffards qui se rendent coupables d’accidents mortels sur les routes. M. Bedoui a indiqué que la moyenne des accidents de la route avoisine les 4.000 morts/an, coûtant à l’Etat 100 milliards de dinars, ce qui exige l’introduction de nouvelles dispositions dans le code de la route, notamment l’augmentation des amendes forfaitaires aux infractions de la route à l’origine des accidents de la circulation et la mise en place du permis à points. L’élément humain, notamment en ce qui concerne le non respect des règles de conduite, est le dénominateur commun dans 95 % des accidents de la route, avait indiqué le ministre, soulignant que l’excès de vitesse et les dépassements dangereux étaient à l’origine de 50 % du nombre global des accidents de la circulation. La révision du code de la route a permis d’augmenter la valeur des amendes aux infractions à l’origine des accidents, notamment ceux classés au 4ème degré. L’amende est fixée entre 5.000 DA et 7.000 DA.
Une nouvelle mesure a également été adoptée. Il s’agit du système de permis à points qui permettra d’une part de réduire l’intervention de l’élément humain dans le processus de constat des infractions et d’autre part de mettre un terme à toutes formes d’indulgence à l’égard des contrevenants.
Le système informatique du permis à points conférera davantage de rigueur aux dispositions du code de la route.  Outre les mesures dissuasives, l’amélioration de l’état du réseau routier, l’exigence d’une qualité spéciale d’équipements de sécurité pour les véhicules importés, la généralisation du contrôle technique obligatoire des véhicules, ainsi que la dotation des services de sécurité d’appareils sophistiqués, sont autant de mesures rigoureuses visant à réduire les accidents de la route.