Vibrant hommage à l’écrivain Nourredine Saâdi

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Un vibrant hommage a été rendu, samedi soir, à la librairie Media Plus à Constantine à l’intellectuel et écrivain Noureddine Saâdi, décédé le 14 décembre dernier à l’âge de 73 ans. Des figures du monde culturel algérien se sont réunies en présence de quelques anciens compagnons de Saadi ainsi que des membres de sa famille qui ont évoqué à cette occasion le parcours militant de l’homme, mais également son talent hors-pair d’essayiste et de romancier.

A ce propos, l’écrivain et dramaturge Arezki Metref qui a animé cette rencontre, est entre autres revenu sur le premier roman de Nourredine Saâdi Dieu le fit publié en 1996 aux éditions Albin Michel affirmant que par cette première œuvre, «Nounou» (tel qu’il est surnommé par les siens), a offert aux lecteurs «un premier roman remarquablement abouti qui recèle tous les fondements et les thèmes déclinés dans ses œuvres ultérieures». «Son 1er livre était un
coup de maître», a encore affirmé Arezki Metref qui a attesté que Saâdi qui disait souvent qu’il n’était pas prêt pour écrire, est «entré tête levée dans le monde de la littérature». Le dramaturge qui a également évoqué sa collaboration cinématographique avec Saâdi dans le cadre de la réalisation d’un film documentaire sur l’exil et l’immigration a indiqué que le défunt écrivain, très cultivé, «vouait un grand respect pour la culture et la littérature». Les présents dont le sociologue Hamdi Cherif, ont également souligné le militantisme, l’engagement et les efforts continus de Noureddine Saâdi «pour promouvoir une société plus équitable» alors que son neveu, Saïd Guerdouh s’est remémoré la jeunesse de son oncle maternel, celui qui fut un chroniqueur attentif de la société algérienne et observateur avisé de la vie culturelle, et s’est rappelé les passages fréquents de Saâdi à
Constantine, sa ville natale pour se ressourcer. Né en 1944 à Constantine, Nourredine Saâdi était également professeur de droit. En 1994, il quitte l’Algérie pour la France et s’installe à Douai où il enseigne à l’Université d’Artois. Universitaire et écrivain, il est l’auteur de plusieurs romans, dont La Maison de lumière (éditions Albin Michel, 2000), La Nuit des origines (Barzakh, 2005) ainsi que Houria Aïchi, dame de l’Aurès (Chiheb, 2013), ainsi que de nombreux textes et articles. Il a en outre consacré deux ouvrages aux plasticiens Rachid Koraïchi et Denis Martinez, et un troisième à la chanteuse Houria Aïchi. Il a également cosigné Matoub Lounès, mon frère, en collaboration avec Malika Matoub. Nourredine Saâdi avait collaboré à plusieurs revues. Son dernier roman, Boulevard de l’abîme, a été publié en septembre 2017 aux éditions Berzakh.