Victime d’un malaise cardiaque, le 18 juin dernier, on croyait Nabil Bentaleb perdu pour le football et par ricochet sa carrière chez les Verts terminée.
Huit mois plus tard, quelle belle surprise et quel plaisir de le revoir de nouveau fouler la pelouse et marquer de surcroît un but contribuant à la victoire de son équipe Lille en Ligue 1 aux dépens de Rennes. Un retour hallucinant, un conte de fée salué par le monde entier. Une résurrection pour un joueur qui ne s’est jamais résigné à son triste sort. Un miracle ? Pas vraiment, car il y a eu des cas semblables auparavant dont le plus célèbre est sans doute celui de l’international danois, Christian Eriksen qui évolue actuellement à Manchester United. On se rappelle qu’il s’est écroulé sur la pelouse lors du match ayant opposé son équipe nationale à la Finlande durant l’Euro 2021, victime d’un arrêt cardiaque. Une image terrible qui a fait le tour du monde. En février 2022, il effectuait son retour sur les terrains sous les couleurs de sa nouvelle équipe en Premier League, Brentford. Apparemment des athlètes ayant eu des problèmes cardiaques peuvent reprendre leur carrière sportive au plus haut niveau, mais c’est au cas par cas. Bentaleb en fait désormais partie. C’est le premier joueur de la Ligue 1 à évoluer avec un défibrillateur comme l’indique l’Equipe sur son site. Il y a quelques saisons il n’aurait pas pu le faire. Heureusement pour lui, le règlement a changé il y a deux ans. « La pratique du football ou de l’arbitrage par un licencié porteur d’un système électronique cardiaque implanté (défibrillateur ou stimulateur cardiaque) peut être autorisée, au cas par cas, sur décision de la commission fédérale médicale », stipule l’article 71 amendé du règlement de la Ligue française de football. Celle-ci a pris en considération le cas d’Eriksen pour changer sa réglementation. Un cas de jurisprudence adopté pratiquement par tous les grands championnats européens à l’exception de la Serie A en Italie. Au-delà de la réglementation, il faut saluer la grande volonté et l’acharnement du milieu de terrain algérien pour reprendre le chemin des terrains et poursuivre sa carrière. «Le fait de rentrer sur le terrain pour nous, c’était déjà une bonne chose. Le fait d’être dans le groupe, c’était déjà un petit truc. Marquer, c’est un petit clin d’œil à la vie. Franchement, c’est difficile d’expliquer l’émotion. Il y avait de la joie, de la tristesse, un petit flashback de ce qui s’est passé. Il y avait un petit peu de tout ça qui se mélangeait, mais c’était vraiment un truc bien particulier, exceptionnel. Sur le but, je pense que je n’ai même pas réalisé», a confié son frère Karim à RMC Sport, celui-là même qui lui a prodigué le premier massage cardiaque lors de son malaise au mois de juin dernier. « Il a développé une force de caractère autre, dont lui-même ne savait pas qu’il en était capable. Il a un caractère bien trempé, il sait ce qu’il veut, fidèle à ses valeurs, à lui-même », a-t-il ajouté. Verra-t-on de nouveau Nabil Bentaleb avec le maillot de l’équipe nationale ? C’est une forte probabilité, mais cela dépend de sa forme dans les semaines et les mois à venir, mais aussi de la réglementation au niveau de la CAF, car il s’agit d’un cas inédit en Afrique. Mais comme Eriksen a pu reprendre sa carrière internationale avec le Danemark, on peut se montrer optimiste pour notre joueur.
