Valse des entraîneurs: Y a-t-il un pilote dans l’avion ?

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Qu’est-ce qui est prompt à sauter plus vite qu’un fusible en cette période hivernale ? Un entraîneur évidemment. Si on se permet ce genre de galéjade, c’est parce que la vie d’un coach est l’une des plus courtes chez nous par rapport à d’autres corps de métier.

Elle est si courte qu’on peut la comparer à celle des insectes dans le monde de la faune. Oui, mais les insectes ne gagnent pas autant, diriez-vous, sauf que ce n’est pas vraiment de leur faute s’ils tombent comme des mouches. Les raisons de leur éviction frôlent parfois l’ubuesque, à l’image de ce que vient d’arriver à Abdelhak Benchikha. Voilà un entraîneur dont l’équipe occupe la première place au classement de la Ligue 1 tout en se qualifiant aisément aux 1/16e de finale de la Coupe d’Algérie, mais il a dû rendre le tablier, car il ne supportait plus les critiques et les insultes de certains supporters qui visiblement ne l’aiment pas, au point où l’un d’eux lui a craché au visage. Un point de non-retour pour Benchikha, d’autant que rien ne le justifie. Mais peut-on justifier ce genre de conduite et d’attitude condamnables dans toutes les circonstances. La pression du public ou de la rue, c’est du pareil au même, un dénominateur commun dans la plupart des limogeages et autres départs précipités des coaches. Ils vivent tous et tout le temps avec l’épée de Damoclès suspendue au-dessus de leur tête. Cela dépasse parfois la volonté et le désir des dirigeants contraints de céder à la vox-populi ou le jusqu’auboutisme de leur entraîneur. Parfois seulement, car pour d’autres cas, ce sont eux qui poussent leur coach à démissionner quand ils ne le limogent pas. La mésaventure de Mounir Zeghdoud avec l’Olympique Akbou en est le parfait exemple. Son passage du côté de la Soummam a été de courte durée, un record ! Quelques semaines puis s’en va. Il n’a pas accepté que ses employeurs recrutent un préparateur physique à son insu. Il y a des prérogatives auxquelles certains entraîneurs tiennent beaucoup. Apparemment, Zeghdoud en fait partie. Un situation surréaliste, puisque l’équipe akboucienne est entrée, quand même,  en stage d’une dizaine de jours à Chlef sans un coach attitré. Il n’y a plus rien d’étonnant dans le monde burlesque de la Ligue 1. Les entraîneurs ça va, ça vient, on ne les compte plus. Au cours de cette semaine, un autre technicien a sauté, celui du NAHD, Karim Zaoui, dont la défaite contre l’USMH en Coupe d’Algérie, lui a été fatale. Il ne comprend pas ce qu’il lui arrive. Tout comme d’ailleurs, le Français Patrice Beaumelle toujours « sous le choc » après son éviction du MCA, il y a environ un mois. Justement, il ne faut pas chercher à comprendre. Quand ça vous arrive, il faut plier les bagages et aller voir ailleurs. Il n’y a plus aucune logique ni explication à ces fréquents et innombrables limogeages, sinon que les dirigeants ont perdu, depuis longtemps, la plus grande vertu du football : la patience.

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