Fuir l’inéluctable, il finit toujours par vous rattraper. Ce qui était prévisible depuis quelque temps, vient d’arriver. Les joueurs de l’USMA ont fini par jeter l’éponge après avoir attendu longuement et vainement que leur situation financière s’améliore. Ils ont décidé hier de geler toutes leurs activités «jusqu’au règlement de la situation générale du club».
C’est du moins ce qu’a annoncé, hier, l’USMA sur son site officiel. Une situation insoutenable poussée au pourrissement suite au blocage des comptes du club qui dure depuis des mois. Au moment où d’autres entreprises appartenant à l’homme d’affaires Ali Haddad, actuellement incarcéré à la prison d’El Harrach, ont vu leur situation se débloquer grâce à l’intervention des pouvoirs publics, celle de l’USMA est toujours la même. Le club ne voit pas le bout du tunnel. «Le compte bancaire de la SSPA USMA demeure bloqué, malgré les requêtes adressées à la justice par la direction du club. Il en est de même pour l’opération de cession des actions de l’ETRHB au profit du groupe Al Hayat Petroleum qui ne s’est toujours pas concrétisée pour des raisons qui dépassent les prérogatives de la direction de l’USM Alger», dénoncent les dirigeants usmistes dans leur communiqué qui s’apparente à un appel de détresse en direction des autorités du pays, mais aussi vers les supporters du club qui sont appelés à se mobiliser. «La direction de l’USMA tient à interpeller l’ensemble de la famille usmiste afin de se mobiliser. Toute personne capable d’intervenir, aider, financer ou apporter des solutions permettant au club de sortir de cette spirale insoutenable est la bienvenue au stade Omar-Hamadi», ajoutent les dirigeants de l’USMA visiblement en plein désarroi. Ayant les mains liées, ils ne peuvent être d’aucun secours pour leur équipe actuellement. Cette crise les dépasse, du coup, le sort et l’avenir de l’USMA leur échappent complètement. Va-t-on laisser mourir ce club prestigieux, l’un des plus représentatifs du pays ? Si rien n’est entrepris dans les jours à venir pour le sauver, c’est irrémédiable. L’USMA ne peut pas vivre à crédit éternellement, alors que les joueurs sont à leur septième mois sans salaire. Si jusqu’à maintenant, elle a pu s’en sortir, c’est grâce à la débrouille et à la patience de ses joueurs. La balle est désormais dans le camp des hautes autorités du pays. Mais ont-elles vraiment la volonté de sauver le club de ce marasme ? Certains s’interrogent et se demandent d’ailleurs si cette situation n’est pas préméditée. Les supporters pour leur part, sont persuadés que leur club bien-aimé, est otage d’une lutte politique en ces temps de grandes influences et de manœuvres politiciennes de tous bords. C’est ce qui explique la lenteur et la temporisation dans la prise de décision. Il faut dire que l’USMA à travers ses supporters très politisés, dérange. On veut peut-être leur faire payer leur audace et leur «outrecuidance» d’avoir été parmi les premiers insurgés à critiquer le pouvoir en place. Ils sont parmi les instigateurs du Hirak et leur fameux tube «La Casa d’El Mouradia» est pratiquement devenu l’hymne de la nouvelle révolution pacifique des Algériens. Aux pouvoirs publics de démentir ces allégations, en libérant rapidement le club de ses démêlés juridico-financières afin de lui permettre de rayonner de nouveau.