USM Alger: Quel avenir pour le champion d’Algérie ?

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Mardi soir, les joueurs et le staff technique de l’USMA ont reçu le trophée de champion d’Algérie 2018-2019 en présence d’une foule immense au stade Omar Hamadi.

Les fans sont venus en masse fêter l’événement au point où des centaines de supporters n’ont pu accéder à l’intérieur de l’enceinte. Bologhine s’est paré de ses plus beaux atours, le rouge et le noir, les couleurs du club, prédominait la scène dans une ambiance grandiose que seuls les Usmistes savent créer. Ces derniers ont célébré majestueusement le 8e titre avec faste et grandiloquence. Si le public a répondu présent, ce n’est pas le cas des officiels qui ont brillé par leur absence. En effet, ni le président de la FAF Kheireddine Zetchi, ni son homologue de la LNF Abdelkrim Medouar, n’ont assisté à la cérémonie. Ce qui est considéré comme un manque de respect au club, mais aussi un manquement aux engagements de la part du premier responsable de la Ligue dont la présence est exigée dans ce genre de cérémonie. Car c’est à lui qui incombe la remise du trophée au club vainqueur du championnat d’Algérie. C’est du moins ce qui se fait traditionnellement. A moins d’un empêchement majeur, comment peut-on alors interpréter sa défection à Bologhine ? Il faut noter aussi l’absence remarquée de Rebouh Haddad qui n’a pas daigné fêter le sacre de son club avec les supporters. Des signes qui ne trompent pas. Malgré le titre, l’USMA traverse l’une des crises les plus difficiles de ces dernières décennies. Un club lâché par ses sponsors, des joueurs dont les salaires n’ont pas été depuis des mois, des comptes bloqués et surtout un président sous les verrous, l’avenir immédiat de l’USMA suscite des inquiétudes, mais aussi des interrogations. Tout le monde est dans l’expectative craignant des lendemains incertains pour le club le plus titré localement depuis le début du 21e siècle. Dans le contexte politique actuel, l’USMA risque d’être une victime collatérale des changements que connait le pays. Du moins l’on ne connait pas quel sort lui sera réservé sachant que le propriétaire majoritaire du club est poursuivi par la justice et ses affaires sont gelés. Si cette situation perdure, l’USMA pourrait connaitre une grande saignée. Déjà des joueurs cadres comme Meziane, Zemmamouche et Chafaï sont annoncés partants. Ceux qui sont en fin de contrat risquent de rapidement leur emboiter le pas. Les autres ne vont pas attendre éternellement. D’ailleurs, le directeur général du club Abdelhakim Serrar, a tiré la sonnette d’alarme avant de démissionner au lendemain du match gagné contre le CSC. Pour lui, l’horizon de l’USMA est bouché. C’est d’ailleurs l’une des principales raisons qui l’a poussé à rendre le tablier. Maintenant que les lampions de la fête se sont éteints, il est urgent pour les dirigeants de prendre conscience de la situation fébrile et dangereuse dans laquelle se trouve le club. il n’y a pas de temps à perdre, surtout que l’équipe s’apprête à retrouver la Ligue des champions. Les pouvoirs publics doivent également intervenir pour essayer de trouver une solution pour une sortie de crise, maintenant que les Haddad sont appelés à partir.  Comment peut-on récupérer leurs actions, alors que le capital du club est estimé à plus de 100 milliards de centimes. Trouver un nouvel investisseur privé capable de mettre cette somme sur la table ou mettre le club sous la tutelle d’une société publique, telles sont les solutions préconisées, mais qui sont loin d’être évidentes dans un contexte économique difficile, même si l’USMA reste l’un des clubs le plus représentatif du pays. Une chose est sûre cependant, la situation est alarmante et elle a besoin d’être traitée dans les plus brefs délais.

Ali Nezlioui