Le cerveau de l’attentat d’octobre 2000 contre le navire de guerre USS Cole dans le port d’Aden (sud) qui a fait dix-sept morts, le Yéménite Jamal al-Badaoui, pourrait avoir été tué le 1er janvier au Yémen, a indiqué vendredi l’armée américaine.
« Les forces américaines ont mené une frappe de précision le 1er janvier dans le gouvernorat de Marib, au Yémen, dont la cible était Jamal al-Badaoui, un ancien agent d’Al-Qaïda au Yémen impliqué dans l’attentat contre l’USS Cole », a indiqué le commandant Bill Urban, un porte-parole du commandement central de l’armée américaine (Centcom). « L’armée américaine examine encore les résultats de la frappe selon un processus approfondi, pour confirmer sa mort », a-t-il ajouté, dans un communiqué. Selon un responsable militaire ayant requis l’anonymat, c’était la première frappe américaine au Yémen depuis juillet. Jamal al-Badaoui a été inculpé en 2003 par la justice américaine de 50 chefs d’accusation de terrorisme pour son rôle dans l’attentat contre l’USS Cole en octobre 2000 et de tentative d’attaquer un autre navire de guerre américain en janvier de la même année. Le 12 octobre 2000, un canot manœuvré par deux kamikazes a explosé contre le destroyer USS Cole, qui s’approvisionnait en carburant dans la rade d’Aden, éventrant le flanc du bâtiment. L’attentat, qui a coûté la vie à dix-sept militaires américains ainsi qu’à ses deux auteurs, a été revendiqué par le chef du groupe jihadiste Al-Qaïda, Oussama ben Laden. Les Etats-Unis accusaient Badaoui d’être le cerveau de cet attentat, et d’avoir fourni des bateaux et des explosifs aux kamikazes. Il figurait sur la liste des personnes les plus recherchées de la police fédérale américaine (FBI), qui offrait une récompense de 5 millions de dollars pour toute information qui permettrait son arrestation. « Badaoui était détenu par les autorités yéménites en lien avec cet attentat quand il s’est évadé de prison en avril 2003. Badaoui avait été capturé à nouveau en mars 2004 mais il s’était échappé à nouveau le 3 février 2006 », indiquait le FBI dans son offre de récompense. Les réseaux jihadistes, notamment Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa) et le groupe Etat islamique (EI) ont exploité la guerre qui déchire le Yémen depuis 2015 pour étendre leur contrôle sur le sud du pays. L’administration Trump est sous la pression du Sénat américain, pourtant contrôlé par le camp républicain du président, qui a voté en décembre une résolution pour que Washington cesse de soutenir militairement la coalition menée par l’Arabie saoudite luttant au Yémen contre les rebelles Houthis appuyés par l’Iran.