Manger en petite quantité ne suffit pas à écarter le danger. C’est ce que révèle une vaste étude publiée le 30 juin 2025 par l’Institute of Health Metrics and Evaluation de l’Université de Washington, qui alerte sur les risques associés à la consommation régulière d’aliments ultra-transformés, même à dose modérée.
Ces produits, de plus en plus présents dans notre quotidien, sont désormais pointés du doigt pour leur rôle dans l’augmentation de nombreuses maladies chroniques, notamment le diabète de type 2, le cancer colorectal, les maladies cardiovasculaires et l’obésité.
Les chercheurs se sont intéressés de près à trois catégories d’aliments ultra-transformés : la viande transformée (comme les nuggets, saucisses ou cordons bleus), les boissons sucrées, et les acides gras trans, fréquemment utilisés dans les produits industriels. L’étude repose sur une méta-analyse colossale rassemblant les résultats de plusieurs recherches internationales. Concernant le lien entre la viande transformée et le diabète, 15 études ont été passées au crible, portant sur un total de plus d’un million de participants, parmi lesquels près de 65 000 cas de diabète ont été recensés. Pour établir les liens entre consommation de viande et maladies cardiovasculaires, les données de 1,17 million de personnes ont été examinées, dont plus de 31 000 victimes d’un événement cardiaque. Enfin, pour le cancer colorectal, les auteurs se sont appuyés sur les résultats de 18 études cumulant plus de deux millions de cas.
Leurs conclusions sont sans appel. Manger entre 0,6 et 57 grammes de viande transformée par jour suffit à augmenter de 11 % le risque de développer un diabète de type 2. Quant au cancer colorectal, il est 7 % plus fréquent chez les personnes consommant entre 0,78 et 55 grammes par jour. Du côté des boissons sucrées, même une consommation quotidienne modérée, allant de 1,5 à 390 grammes, augmente de 8 % le risque de diabète de type 2. Enfin, les acides gras trans, présents dans de nombreux produits industriels, sont aussi dans le collimateur des scientifiques : en représenant ne serait-ce que 0,25 % de l’apport énergétique quotidien, ils augmentent de 3 % le risque de cardiopathie ischémique, un chiffre qui croît rapidement avec la quantité.
Les aliments dits ultra-transformés sont ceux qui subissent des procédés industriels complexes et contiennent des additifs peu utilisés dans la cuisine domestique, comme les isolats de protéines, les arômes artificiels ou encore les huiles hydrogénées. Ces procédés visent à améliorer l’aspect, le goût ou la durée de conservation du produit, mais peuvent compromettre leur valeur nutritionnelle et leur innocuité. Ce que souligne cette étude, c’est l’impact nocif d’une consommation régulière, même modérée, de ces produits sur la santé. Loin d’être une affaire de quantité massive, le risque se manifeste dès lors que ces aliments deviennent un réflexe alimentaire. Le danger n’est donc pas seulement dans l’excès, mais bien dans l’habitude.
Neila M






