Une étude internationale alerte sur l’impact direct du réchauffement dans les incendies meurtriers d’août 2025

0
352

Une étude internationale alerte sur l’impact direct du réchauffement dans les incendies meurtriers d’août 2025. Le changement climatique d’origine humaine a multiplié par 40 la probabilité de vagues de chaleur extrêmes comme celle qui a frappé la péninsule ibérique en août dernier, favorisant des incendies meurtriers en Espagne et au Portugal. C’est la conclusion d’un rapport publié jeudi par le réseau international World Weather Attribution (WWA).

En août 2025, l’Espagne et le Portugal ont connu des températures anormalement élevées, dépassant régulièrement les 40°C. Cette chaleur persistante a déclenché de vastes feux de forêt dans le nord du Portugal ainsi que dans l’ouest et le nord-ouest de l’Espagne. Les sinistres ont fait quatre morts dans chacun des deux pays, provoqué l’évacuation de milliers d’habitants et ravagé des dizaines de milliers d’hectares.

Selon les chercheurs, le réchauffement causé par la combustion des énergies fossiles rend désormais ces conditions propices aux incendies 30 % plus intenses et environ 40 fois plus fréquentes. « Sans le réchauffement climatique, une telle vague de chaleur ne se produirait qu’une fois tous les 500 ans, contre une fois tous les 15 ans aujourd’hui », a expliqué Theo Keeping, chercheur à l’Imperial College de Londres.

Ces fortes chaleurs assèchent la végétation et alimentent des feux incontrôlables, capables de générer leur propre vent, d’allonger les flammes, de provoquer des explosions et d’allumer de nouveaux foyers à partir de braises projetées.

Autre facteur aggravant : l’exode rural. Selon Maja Vahlberg, conseillère au Centre climat de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le recul de l’agriculture et du pâturage traditionnels a laissé des terres abandonnées devenues plus inflammables.

Les chiffres témoignent de l’ampleur du phénomène. En Espagne, plus de 380.000 hectares ont brûlé depuis le début de l’année, un record depuis 2006. Au Portugal, les pertes dépassent 280.000 hectares. La vague de chaleur, qui a duré 16 jours, a été la plus intense jamais enregistrée dans la péninsule ibérique, avec une moyenne de +4,6°C par rapport aux vagues précédentes.

Depuis 1975, l’agence météorologique espagnole AEMET a recensé 77 vagues de chaleur, dont six d’une intensité exceptionnelle (supérieures de quatre degrés à la moyenne). Cinq d’entre elles se sont produites depuis 2019, illustrant l’accélération du phénomène.

Enfin, selon l’Institut de santé Carlos III, la vague d’août 2025 est responsable de plus de 1.100 décès en Espagne.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici