Ukraine: Les députés russes approuvent l’accord de Poutine avec les séparatistes prorusses d’Ukraine

0
272

«La reconnaissance de l’indépendance des républiques populaires de Donetsk et Lougansk et la ratification des accords d’amitié, de coopération et d’entraide doivent mettre fin au conflit, à la mort de nos concitoyens vivant là-bas», a souligné dans un communiqué le président de la Douma, Viatcheslav Volodine.

La décision du Kremlin a suscité une vague de joie dans la «république» séparatiste pro-russe de Donetsk.

Moscou «ne s’apprête pas pour l’instant» à déployer des forces dans l’est de l’Ukraine La Russie n’a «pour l’instant« pas l’intention de déployer des forces dans les territoires séparatistes dans l’est de l’Ukraine, mais le fera en cas de «menace», a annoncé le Vice-ministre des Affaires étrangères Andreï Roudenko. «L’aide militaire est prévue dans l’accord (avec les séparatistes), mais ne spéculons pas. Pour l’instant, on ne s’apprête à déployer personne nulle part», a dit le responsable russe. Vladimir Poutine assure ne pas vouloir «reconstituer un empire». Dans un long discours diffusé, lundi soir, à la télévision nationale, le président russe Vladimir Poutine a affirmé qu’il ne pouvait pas faire autrement «que de reconnaître l’indépendance des républiques de Donetsk et de Lougansk« et a ordonné  à ses troupes d’aller «maintenir la paix« dans les territoires séparatistes ukrainiens. L’Union européenne, le Royaume-Uni et les États-Unis ont annoncé qu’ils prendraient des sanctions contre la Russie.

L’Union européenne propose de cibler les banques russes et l’accès aux marchés européens L’UE a proposé, mardi, d’interdire aux autorités russes d’accéder aux marchés et services financiers européens et de cibler les banques finançant les opérations militaires russes dans les régions séparatistes ukrainiennes dont Moscou a reconnu l’indépendance. L’Union européenne s’apprête à prendre des sanctions d’envergure contre la Russie. Une réunion d’urgence des ambassadeurs des 30 pays membre de l’Alliance aura lieu, mardi, en présence du représentant de l’Ukraine. Londres sanctionne cinq banques et trois oligarques russes. Les milliardaires visés sont Guennadi Timtchenko, Boris Rotenberg et son neuveu Igor Rotenberg, a précisé le premier ministre Boris Johnson au Parlement, avertissant tenir «d’autres sanctions prêtes à être introduites avec les Etats-Unis et l’Union européenne si l’escalade se poursuit». Le Premier ministre britannique Boris Johnson a dénoncé la décision de Vladimir Poutine de reconnaître l’indépendance de régions prorusses en Ukraine comme «une nouvelle invasion» servant de «prétexte à une offensive d’envergure».

L’Allemagne suspend l’autorisation du gazoduc Nord Stream 2 Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a annoncé suspendre l’autorisation du gazoduc controversé Nord Stream 2 reliant la Russie à l’Allemagne, après la reconnaissance par Moscou de l’indépendance de provinces ukrainiennes pro-russes. «Sans cette certification, Nord Stream 2 ne peut pas être mis en service», a déclaré Olaf Scholz, ajoutant que le dossier allait être «réexaminé» par le gouvernement allemand. Le chancelier allemand a également appelé à des efforts diplomatiques entre Occidentaux et la Russie «pour éviter une catastrophe».

L’Ukraine appelle à des pourparlers internationaux sur la décision russe concernant Donetsk et Lougansk Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré, mardi, que Kiev avait exhorté la communauté internationale à organiser des pourparlers d’urgence sur la décision de la Russie concernant le statut des régions de Donetsk et de Lougansk dans l’est de l’Ukraine. Kiev a demandé la tenue d’un sommet d’urgence au format Normandie, d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies et d’une réunion spéciale de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe pour aborder la question, a affirmé M. Zelensky dans un discours vidéo à la nation publié sur Facebook. «Les dernières actions de la Fédération de Russie constituent une violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de notre Etat. La Russie est seule responsable des conséquences de ces décisions», a-t-il dit. Le fait que Moscou ait reconnu les régions de Lougansk et de Donetsk comme des entités indépendantes reflète «le retrait unilatéral de la Russie des accords de Minsk et l’ignorance des décisions des Quatre de Normandie», a poursuivi le président ukrainien. Soulignant que Kiev s’est engagé à trouver une solution pacifique et diplomatique à la crise en cours, M. Zelensky a assuré que «nous ne cèderons rien à personne, et nous en sommes sûrs». Le président russe Vladimir Poutine a signé, lundi, deux décrets reconnaissant «la République populaire de Lougansk (RPL)» et «la République populaire de Donetsk (RPD)» comme des Etats indépendants et souverains. Le format Normandie, créé en 2014, est un groupe diplomatique composé de hauts représentants de l’Ukraine, de l’Allemagne, de la Russie et de la France, formé pour résoudre le conflit dans l’est de l’Ukraine. Les accords de Minsk, conclus en septembre 2014 et février 2015, décrivent les étapes nécessaires pour mettre fin au conflit entre les troupes gouvernementales ukrainiennes et les groupes armés locaux dans le Donbass.

Les Etats-Unis vont prendre de nouvelles sanctions, après une première réaction prudente Les Etats-Unis ont annoncé qu’ils allaient imposer de nouvelles sanctions contre la Russie, mardi, après une première réponse prudente à l’ordre du Président Vladimir Poutine de déployer des troupes russes dans deux zones séparatistes d’Ukraine. «Nous prévoyons d’annoncer de nouvelles sanctions contre la Russie demain en réponse aux décisions et actions de Moscou aujourd’hui. Nous nous coordonnons avec nos alliés et partenaires pour cette annonce», a déclaré, lundi, un porte-parole de la Maison-Blanche. Les Etats-Unis ont dévoilé, lundi, de premières sanctions limitées après la reconnaissance par Moscou de l’indépendance de régions séparatistes en Ukraine et à l’annonce de l’envoi de forces russes de «maintien de la paix» dans ces territoires. En riposte, le Président Joe Biden a publié un décret qui interdit tout nouvel investissement, échange ou financement par des personnes américaines à destination, en provenance ou dans les régions prorusses de Donetsk et Lougansk, dans le sud-est de l’Ukraine. Joe Biden a informé le président ukrainien Volodymyr Zelensky de ces mesures, réaffirmant «l’engagement des Etats-Unis» au respect de «l’intégrité territoriale de l’Ukraine», selon la Maison-Blanche. Mais un haut responsable de l’administration américaine a semblé semer le doute sur la fermeté des Etats-Unis lorsque les troupes russes pénètreront dans ces territoires, comme M. Poutine leur en a donné l’ordre. «Nous allons observer de très près ce qu’ils font dans les heures et les jours qui viennent. Et notre réponse correspondra à leurs actions», a-t-il dit, rappelant que des forces russes opèrent secrètement dans le Donbass depuis huit ans. «Des forces russes qui entreraient dans le Donbass, ce ne serait pas nouveau», a-t-il ajouté, sans mentionner le fait que des forces russes franchiraient une frontière internationalement reconnue pour se rendre dans cette région séparatiste. Washington poursuivra ses efforts diplomatiques «tant que les chars russes ne seront pas en mouvement», a précisé ce haut responsable ayant requis l’anonymat. Les deux territoires séparatistes de Donetsk et Lougansk ont déjà des relations extrêmement limitées avec les Etats-Unis. Mais ces sanctions annoncent une nouvelle phase dans ce qui pourrait bientôt devenir la confrontation la plus dangereuse entre l’Occident et Moscou depuis l’effondrement de l’Union soviétique. L’Union européenne a en parallèle fait savoir qu’elle allait sanctionner «ceux qui sont impliqués» dans la décision de Vladimir Poutine de reconnaître l’indépendance de ces territoires ukrainiens. Le Premier ministre britannique Boris Johnson a lui aussi promis des sanctions «importantes». L’annonce de Vladimir Poutine intervient au moment où les Occidentaux alertent de l’imminence d’une invasion de l’Ukraine, aux frontières de laquelle plus de 150 000 militaires russes, selon Washington, attendent l’arme au pied depuis des semaines. La Maison-Blanche a d’ailleurs tenu à souligner que les sanctions annoncées, lundi, étaient «distinctes» et s’«ajouteraient» aux mesures économiques «rapides et sévères» préparées par Washington et ses alliés en cas d’invasion. Ces sanctions feraient de Moscou un «paria pour la communauté internationale» avait prévenu un haut responsable de l’Exécutif américain, vendredi. La Russie serait «isolée des marchés financiers mondiaux et privée des apports technologiques les plus sophistiqués», avait-il menacé. Washington a aussi maintes fois affirmé que le gazoduc Nord Stream 2, qui relie la Russie à l’Allemagne par la voie maritime, n’entrerait pas en activité si Moscou venait à attaquer l’Ukraine.

L’OSCE compte 57 membres, tient une réunion extraordinaire suite à la dernière décision russe L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) tient une réunion extraordinaire de ses représentants permanents, suite à la décision du président russe de reconnaître l’indépendance des régions séparatistes de l’est de l’Ukraine. Cela «constitue une violation manifeste du droit international», a déclaré dans un communiqué la Pologne, qui assure actuellement la présidence tournante de l’OSCE, dont le siège est à Vienne en Autriche. La réunion du Conseil permanent «en format renforcé commence à 14h00 GMT» et «elle n’est pas ouverte aux médias», a précisé Varsovie. La reconnaissance par la Russie «de certaines parties des régions de Donetsk et de Louhansk» va «à l’encontre des engagements de l’OSCE ainsi que des accords de Minsk». Cela «compromet la participation de l’Organisation à un règlement pacifique du conflit», selon la présidence polonaise. Les Accords de Minsk II, ont été signés en 2015, sous les auspices de l’OSCE par l’Ukraine, la Russie et les deux régions séparatistes afin d’instaurer un cessez-le-feu. La décision prise par le président russe Vladimir Poutine, lundi, de reconnaître ces régions a été condamnée par les occidentaux. L’OSCE a déjà tenu une réunion extraordinaire du conseil permanent, lundi, à l’appel de l’Ukraine. Sa secrétaire générale, Helga Schmid, a appelé au «dialogue». Ses observateurs ont décompté dans la nuit de lundi à mardi plus de 3200 nouvelles violations en 48 heures de la trêve censée être en vigueur dans l’est de l’Ukraine. Le conflit dure depuis 2014 et a fait 14 000 morts. L’OSCE compte 57 membres, dont la Russie, l’Ukraine et les Etats-Unis.