Trois mois après sa spectaculaire évasion – Redoine Faïd arrêté dans sa ville natale

0
1130

Fin de cavale pour Redoine Faïd. Trois mois après son évasion de la prison de Réau, en Seine-et-Marne, le fugitif le plus recherché de France a été arrêté vers 4 heures du matin ce mercredi 3 octobre. Le braqueur multirécidiviste a été repris dans la nuit de mardi à mercredi à Creil (Oise), sa ville natale, trois mois après sa spectaculaire évasion de la prison de Réau (Seine-et-Marne en France) à bord d’un hélicoptère.

Il a été arrêté sans heurts vers 4h30 (02h30 GMT) dans un appartement du quartier du Moulin par une cinquantaine d’agents. Et c’est un Redoine Faïd visiblement amaigri qui a été interpellé par la Brigade de recherches et d’intervention (BRI) et l’Office central de lutte contre le crime organisé. Son arrestation est le fruit d’une enquête classique de police judiciaire, faite de surveillances, de filatures, d’exploitation de renseignements », a annoncé Reuters de source policière. Le ministre français de l’Intérieur démissionnaire, Gérard Collomb, a félicité ce mercredi matin les policiers sur son compte Twitter. « Les fonctionnaires de la PJ ont démontré leur engagement, leur pugnacité et leur détermination à faire respecter la loi de la République », a écrit le désormais ex-ministre, qui quitte le gouvernement pour se consacrer aux élections municipales à Lyon. Redoine Faïd est considéré comme l’organisateur du braquage avorté d’un fourgon de transport de fonds, qui a entraîné la mort de la policière Aurélie Fouquet, mère de famille de 26 ans, le 20 mai 2010 à Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne). En dépit de sa proximité avec les membres du commando, dont son frère Fayçal, Redoine Faïd nie avoir été mêlé à ce projet d’attaque et à la mort de la fonctionnaire de police, pour laquelle il a été condamné en appel à 25 ans de prison en avril. La police judiciaire avait déjà effectué début septembre des perquisitions chez certains de ses proches à Creil et à Paris. Son évasion de la prison de Réau avait crée une crise dans l’administration pénitentiaire et un début de polémique politique avec mise en cause et appels à la démission de la ministre de la Justice, Nicole Belloubet. L’hélicoptère avec lequel il s’était évadé, et dont le pilote avait été pris en otage, s’était posé en plein jour dans la cour d’honneur de la prison qui n’était pas protégée par des filets ou des filins contre ce type d’intrusion. Deux hommes armés de fusils d’assaut, de cocktails Molotov et d’une disqueuse étaient allés chercher Redoine Faïd au parloir, où il se trouvait avec un autre de ses frères, Brahim.

Comment un numéro de téléphone a mené à l’arrestation de Redoine Faïd

Selon BFM TV, le « roi de la belle » était introuvable depuis sa spectaculaire évasion de la prison de Réau, en Seine-et-Marne, le 1er juillet dernier. Redoine Faïd a été arrêté en pleine nuit, aux alentours de 4 heures du matin, dans son fief de Creil, dans l’Oise, alors qu’il se trouvait dans l’appartement d’une amie, situé dans le quartier du Moulin. Quatre autres personnes qui se trouvaient avec lui ont également été interpellées. Il s’agit de l’un des frères de Redoine Faïd, de ses deux neveux, et d’une femme, qui serait la fameuse amie. Deux complices ne faisant pas partie de la famille ont aussi été arrêtés, portant le nombre total d’interpellations à sept. La meme source ajoute que l’enquête pour tenter de retrouver le fugitif de 46 ans s’était accélérée au cours de ces trois derniers jours. La police disposait d’un numéro de téléphone, qui était surveillé. Ce numéro de téléphone a amené les enquêteurs à s’intéresser à une voiture, qui a elle-même mené à une adresse. La BRI s’est mise à surveiller cette adresse, où ont été observés des mouvements suspects d’hommes le soir, dans le quartier du Moulin. Des doutes se sont rapidement portés sur un homme en particulier, qui montrait de nombreux signes de prudence. Alors que l’arrêter dans sa voiture semblait être une solution trop risquée, les policiers ont choisi d’intervenir ce mercredi matin dans cet appartement, situé au 4e étage d’un immeuble, à quelques centaines de mètres du quartier d’origine de Redoine Faïd. Au total, 80 policiers avaient cerné et bouclé l’immeuble.  La même source précise que, la colonne d’assaut de la BRI est montée dans l’escalier jusqu’au 4e étage sans faire de bruit, avant d’ouvrir la porte de l’appartement à l’aide d’un « door breaker ». Redoine Raïd, l’un de ses frères, deux de ses neveux et une amie se trouvaient à l’intérieur, et étaient en train de dormir. L’opération s’est déroulée sans incident, le fugitif et ses complices n’ont pas opposé de résistance aux forces de l’ordre. Deux complices qui ne sont pas de la famille ont également été arrêtés. Au moment de l’arrestation, Redoine Faïd portait deux armes de poing sur lui: un revolver et un pistolet mitrailleur. Sur les sept individus interpellés, trois sont en garde à vue à la direction centrale de la police judiciaire, à Nanterre. Les quatre autres, dont Redoine Faïd, ont été placés en rétention judiciaire, car ils étaient visés par des mandats d’arrêt. Cette rétention peut durer au maximum 24 heures, pendant lesquels ils ne seront pas entendus sur les faits. Ils doivent être présentés dans les 24 heures aux juges d’instruction.

Malia.Sahli/Ag