Travail des enfants : Les chiffres officiels se limitent à la surveillance  du cadre organisé 

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 Le président de la Fondation nationale pour la  promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM), Mustapha  Khiati, a affirmé hier  que les chiffres officiels relatifs au travail des  enfants en Algérie étaient « loin de refléter la réalité », car ils  n’englobaient pas la catégorie des enfants activant dans un cadre informel  comme les rues et les marchés anarchiques.

« Des statistiques réelles sur le travail des enfants au niveau national  exigent obligatoirement une coordination avec toutes les composantes de la  société civile », a précisé M. Khiati à la veille de la célébration de la  Journée mondiale de la lutte contre le travail des enfants (12 juin).  Estimant que le taux avancé l’an dernier (0,5 %) par le ministère du  Travail, de l’emploi et de la Solidarité nationale ne reflète pas la  situation réelle du phénomène, le président de la FOREM explique que la  Commission multisectorielle, chargée du dossier, se réfère aux chiffres  avancés par les inspections du travail qui contrôlent uniquement le secteur  économique organisé sans associer la société civile. Ainsi, ces chiffres se limitent au seul champ des sociétés et entreprises  soumises au contrôle prévu par la loi, alors que le cadre informel (marchés  anarchiques, plages, fermes, chantiers, mendicité) constituent l’espace qui  attirent le plus cette catégorie pour plusieurs raisons, dont la pauvreté  et la déperdition scolaire, a-t-il ajouté. Cette situation a induit une différence entre les chiffres avancés  annuellement par les associations qui activent dans le domaine de l’enfance  en détresse et les instances officielles, d’où la nécessite d’une approche  intégrée basée sur la coordination entre les deux parties pour une  évaluation plus crédible et réelle. Cependant M. Khiati a fait état du recul du phénomène de travail des  enfants en Algérie bien qu’il demeure une réalité difficile vécu par de  nombreux enfants, expliquant ce constat par la hausse de la tranche d’âge  16-25 ans qui est davantage sollicitée que les enfants de moins de 16 ans  en raison de leur excellente condition physique et le faible coût de cette  main d’oeuvre.  En dépit de l’arsenal juridique national qui se renforce d’année en année  en matière de lutte contre le travail des enfants, à leur tête la loi sur  la protection de l’enfance, les dispositions du Code du travail et le  caractère obligatoire de l’enseignement jusqu’à l’âge de 16 ans, le  phénomène de travail des enfants n’est pas éradiqué puisque de nombreux  enfants continuent à travailler, même partiellement, soit après les heures  d’étude et durant les vacances, a ajouté M. Khiati.  Rappelant l’impact négatif du travail sur la personnalité de l’enfant et  son parcours scolaire, M. Khiati a indiqué que les parents assumaient une  grande responsabilité, d’où la nécessité de « renforcer les dispositions  juridiques traitant de ce volet en allant même jusqu’à la pénalisation ».

Sarah M