Transition énergétique en Algérie: Nécessité d’assurer un appui législatif et financier

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L’appui législatif et financier ainsi que la prise en compte de l’aspect multisectoriel du secteur de l’énergie sont nécessaires pour mener à bien la transition énergétique du pays, ont indiqué, hier à Alger, plusieurs responsables institutionnels du secteur de l’énergie.

Ainsi, le PDG du groupe Sonelgaz, Chaher Boulakhras, a souligné l’intérêt d’accompagner la transition énergétique de l’Algérie à travers l’appui du volet politique et législatif, au cours d’un panel intitulé : «Le modèle énergétique à l’horizon 2030» organisé à l’occasion de la 24e Journée de l’énergie. De plus, le même responsable a insisté sur l’aspect multisectoriel de cette transition devant impliquer la participation de plusieurs acteurs institutionnels. «Les énergies renouvelables (ENR) devraient se développer d’une manière collégiale, car cela concerne plusieurs secteurs», a-t-il insisté. Selon Boulakhras, il s’agit également de «créer tout un écosystème et de mettre en place une feuille de route claire». «Cet écosystème doit inclure le financement vert, les assurances, un cadre réglementaire, des connaissances techniques et des jumelages avec des partenaires étrangers», a-t-il énuméré. D’autre part, pour Boulakhras, même si le pays doit économiser le gaz en consommant de manière plus raisonnable, «ce dernier doit accompagner la transition énergétique, il constituera une réelle alternative au sein du bouquet énergétique», a-t-il estimé. Intervenant au cours de ce panel, le commissaire national aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique, Noureddine Yassaâ, a noté le rôle attribué à l’organisme qu’il dirige afin de créer une synergie entre les différents acteurs nationaux dans le cadre du développement des ENR. «En Algérie il y a plusieurs programmes sectoriels, mais ce qui nous manque c’est d’avoir une stratégie globale apte à prendre en charge l’ensemble des aspects de cette transition», a estimé Yassaâ. Il a ainsi rappelé que la technologie du renouvelable est désormais mature et ses coûts sont devenus abordables à travers le monde. Pour sa part, le directeur général de la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (CREG), Abdelkader Choual, a défini la transition énergétique comme étant une migration d’un mode de consommation à un autre à cause de plusieurs facteurs tels que le climat, sécurité et l’économie. «Le problème réside dans la qualité de notre consommation, nous consommons pour produire du confort et non pour produire de la valeur», a constaté Choual. Quant au représentant du ministère de l’Energie, il a noté que l’Algérie pâtit du manque de d’accès au financement, assurant qu’en présence de volonté politique et d’appui financier, le pays peut réaliser de nombreux projets en la matière. Il a ainsi cité comme exemple le projet des stations de dessalement de l’eau de mer à travers le littoral national qui a pu bénéficier du soutien nécessaire pour sa mise en œuvre. D’autre part, il a indiqué que le kilowatt/heure (kWh) installé à partir de renouvelable coûte moins de 1.500 dollars mais que la subvention du prix de l’électricité produite à partir du gaz naturel rend le renouvelable peu rentable en Algérie et n’incite pas les entreprises et institutions à se doter des équipements de production d’énergie renouvelable. «L’énergie renouvelable ne peut pas être compétitif en Algérie car le prix de l’électricité traditionnelle est soutenu. Il faut transférer ce soutien vers les ENR», a-t-il plaidé, ajoutant que qu’un mégawatt de renouvelable génère en moyenne 40 emplois.