Transition énergétique: Bedoui trace une nouvelle feuille de route pour les collectivités locales

0
1041

La rationalisation de la consommation énergétique dans les collectivités locales revêt une importance cruciale pour le gouvernement au vu du volume de la facture des 1541 communes dans le budget de l’Etat.

C’est dans cette optique que s’inscrit la conférence organisée, hier, au Centre international des conférences énergétique, au cours de laquelle le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, a eu, encore une fois, à revenir sur la feuille de route tracée par son département ministériel pour réduire la facture de la consommation énergétique et adopter une nouvelle stratégie dans ce domaine. Il a mis en avant la nécessité d’être à la hauteur des exigences à travers la rationalisation des niveaux de consommation et l’amélioration énergétique, notamment dans les bâtiments administratifs et publics, écoles et mosquées, ainsi que dans l’éclairage public en tant que principaux sites de consommation.

Pour le ministre, plus de 80% de l’énergie produite dans le pays était consommée au niveau des collectivités locales, appelant à intensifier les actions de sensibilisation en vue de rationaliser la consommation de l’énergie. Bedoui a indiqué que la situation financière actuelle des collectivités locales nécessitait la recherche de solutions alternatives pour réduire les dépenses budgétaires, particulièrement celles liées à la consommation énergétique.

Il a affirmé que les collectivités locales avaient un rôle important dans la réalisation de la transition énergétique à laquelle elles doivent s’y inscrire en développant et en encourageant les projets qui recourent aux énergies renouvelables, la rationalisation de la consommation et la mise en place de règles pour relever les défis du développement durable, à travers une approche cohérente s’inscrivant dans un cadre intégré pour la promotion de l’utilisation des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique au niveau local. Le ministre a mis en avant, dans ce sens, l’importance des collectivités locales dans la réalisation des objectifs du programme national des énergies renouvelables à l’horizon 2030. Le rôle des collectivités locales doit se traduire à travers la généralisation de l’utilisation de l’énergie solaire, l’acquisition d’équipements à faible consommation d’énergie et l’adoption de comportements de nature à réduire la consommation, notamment en matière d’éclairage public, établissements administratifs, écoles, mosquées ainsi qu’au niveau des structures publiques situées dans les zones enclavées, les régions agricoles et les espaces d’activités, a ajouté. Bedoui.

Le ministre a fait savoir, à ce propos, que l’objectif escompté était de mettre en place un nouveau modèle pour la consommation de l’énergie au niveau des collectivités locales axé sur une consommation rationnelle et l’utilisation de toutes les alternatives possibles pour maitriser les couts et augmenter les revenus, outre l’adoption des bases du développement durable. Il a expliqué, dans ce contexte, que les factures de l’électricité et du gaz étaient devenues un lourd fardeau sur les budgets des communes, particulièrement l’éclairage public, premier consommateur d’énergie. C’est sur cette base, poursuit Bedoui, qu’un programme ambitieux a été tracé pour développer l’utilisation des énergies renouvelables au niveau des territoires et des biens dépendant des collectivités locales, ce qui contribuera, a-t-il dit, à réduire les taux de consommation, protéger l’environnement et encourager la création d’un nouveau tissu d’entreprises économiques.

Au niveau des wilayas du Sud, le pari des énergies renouvelables est devenu une exigence et non un choix, a-t-il dit, avant d’affirmer que les collectivités locales sont appelées à valoriser les ressources de l’énergie solaire et développer des projets locaux, notamment dans le domaine de l’éclairage public. Il a également affirmé que l’énergie occupe une place importance dans le développement socioéconomique local, indiquant qu’elle fait partie des éléments essentiaux de l’ensemble des activités de production et de services, et c’est pour cette raison, ajoute le ministre, elle doit être disponible d’une manière permanente, à des prix économiques et compétitifs qui servent les objectifs du développement local.

Le ministre a précisé, dans ce cadre, que le nouvelle Constitution est intervenue pour consacrer le rôle de l’Etat dans l’utilisation rationnelle des ressources naturelles, notamment les sources de production d’énergie et de sa préservation au profit des générations futures dans le cadre d’une démarche de développement durable basé sur la valorisation des capacités naturelles, humaines et scientifiques pour sortir du cercle de la dépendance à la rente pétrolière et la pour la transition vers de nouvelles alternatives économiques et technologiques. Bedoui a ajouté que l’énergie est devenue un des éléments importants de la concrétisation du développement durable, car il importe de l’exploiter selon des règles qui préservent sa durabilité et réduit les dégâts redoutables qu’elle cause, comme pollution environnementale et émanations des gaz toxiques à effet de serre. Il a également affirmé qu’il est devenu nécessaire, aujourd’hui, de chercher des alternatives à l’énergie, notamment les énergies renouvelables, y compris celles respectueuses de l’environnement, telle que l’énergie solaire et éolienne.

Il a ajouté dans ce contexte que ces énergies renouvelables sont une priorité nationale qui a été concrétisée par le programme national des énergies renouvelables qui ambitionne, à l’horizon 2030, de concrétiser 27 % de la Production nationale d’énergie à partir de sources propres. Le ministre a relevé, à ce titre, que le président de la République a adressé des instructions au gouvernement en vue de concrétiser cette stratégie alternative, affirmant l’impératif de mettre les énergies renouvelables en tête des priorités nationales, et la poursuite des efforts pour la rationalisation de la consommation nationale d’énergie et son accompagnement par un programme industriel et technologiques pour développer les énergies renouvelables qui assurent le succès de la politique de la transition énergétique. Pour rappel, le Premier ministre Ahmed Ouyahia avait indiqué que l’Etat était résolument déterminé à poursuivre ses efforts pour atteindre tous les objectifs du programme national des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, malgré une crise financière persistante. Outre la réalisation du raccordement total de l’ensemble du territoire national aux réseaux de gaz et d’électricité, le programme en question vise à assurer de nouvelles ressources énergétiques.

La politique énergétique est l’un des piliers du modèle de croissance économique adopté par l’Etat, en tant que véritable levier du développement économique et social du pays, a soutenu Ouyahia, précisant que le gouvernement s’emploie à réunir les conditions et les moyens nécessaires pour poursuivre la mise en œuvre du grand programme mis en place dans ce domaine visant à porter la production électrique à plus de 30 000 mégawatts à l’horizon 2020. Le taux de raccordement au réseau électrique était de 99% en 2017 et celui du gaz à près de 55 % à l’échelle nationale, avait rappelé le Premier ministre.