Le ministre de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, Noureddine Ouadah, a présenté jeudi devant la Commission des affaires économiques, du développement, de l’industrie, du commerce et de la planification de l’Assemblée populaire nationale (APN) une stratégie globale de transition vers une économie fondée sur la connaissance. Cette stratégie, déployée selon un calendrier en trois phases, a été exposée lors d’une séance d’audition consacrée à la transformation du système national de recherche, d’innovation et de numérisation, indique un communiqué de l’Assemblée.
Le ministre a souligné que l’économie de la connaissance n’est plus « une option conjoncturelle », mais « une réalité évidente » dictée par les exigences de l’époque, affirmant que la recherche, le développement et l’innovation constituent des piliers essentiels à ancrer durablement en Algérie. À court terme, pour les années 2025 et 2026, le ministère vise l’intégration des principes de l’économie de la connaissance dans les secteurs et les entreprises, en appelant chaque domaine à élaborer une stratégie claire en matière de numérisation, de recherche, de développement et d’innovation.
Cette première étape repose également sur l’instauration d’une gouvernance cohérente entre les acteurs, en valorisant les acquis existants et en lançant la mise en œuvre concrète de ces principes. À moyen terme, entre 2027 et 2030, la stratégie repose sur un véritable « décollage », fondé sur la mobilisation de financements, la création de structures dédiées à la recherche, au développement et à l’innovation, ainsi que la généralisation des services numériques destinés à ces domaines. Le ministère prévoit aussi de renforcer la contribution de ces activités à la numérisation des transactions des entreprises et de réduire les importations de produits technologiques basés sur l’innovation. À cela s’ajoutent des efforts visant à maîtriser les chaînes de valeur, à augmenter la production scientifique nationale et à attirer les investissements étrangers.
À long terme, au-delà de 2030, l’objectif est d’atteindre un stade de « maturité », garantissant la résilience et la pérennité des institutions répondant aux besoins vitaux du pays. Il s’agira d’accroître la contribution de la numérisation, de la recherche et de l’innovation à la croissance économique, tout en positionnant l’Algérie comme un acteur régional dans les secteurs stratégiques ciblés. Dans ce cadre, Noureddine Ouadah a insisté sur l’importance stratégique des Data centers, qu’il a qualifiés de « nouveau baril de pétrole », et a appelé à revoir l’approche traditionnelle les concernant. Il a invité les entreprises publiques et privées à instituer de véritables départements de recherche scientifique et des laboratoires capables de renforcer l’interaction entre la connaissance et la production. La stratégie prévoit également l’élaboration d’une loi-cadre relative à l’économie de la connaissance, proposant la création d’une Agence nationale de l’innovation qui regrouperait en un seul texte les volets liés à la recherche-développement, à l’innovation, à la propriété intellectuelle, au transfert technologique, à la formation, au financement, à la gouvernance et à l’économie numérique.
La présidente de la commission, Samira Berhoum, a pour sa part mis l’accent sur l’importance de renforcer la numérisation, de soutenir les partenariats émergents et de promouvoir le système d’innovation, en créant un environnement incitatif pour les start-up et les micro-entreprises. Elle a souligné la nécessité d’établir un lien effectif entre l’enseignement supérieur et l’économie nationale, de renforcer l’autonomie technique et d’ancrer la souveraineté numérique du pays. Les députés ont, de leur côté, appelé à la concrétisation de cette stratégie à travers des mesures pratiques en faveur des étudiants, des chercheurs et des porteurs de projets émergents, en leur offrant facilités et accompagnement, notamment dans les domaines de la propriété intellectuelle et du transfert technologique. Ils ont insisté sur la nécessité de simplifier l’accès au Fonds de financement de l’innovation, tout en réaffirmant l’importance d’intégrer pleinement la recherche scientifique au développement économique national.
Nora Mohammedi






