Tout en affirmant que cette démarche participait d’une vision colonialiste: La classe politique condamne les propos de Macron et dénonce toute ingérence étrangère

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La classe politique a vivement condamné les propos tenus par le président français, Emmanuel Macron, sur l’Algérie, tout en affirmant que cette démarche participait d’une vision colonialiste et arrogante, visant à semer la discorde entre les enfants du peuple algérien.

Ainsi,  plusieurs partis politiques et organisations nationales, qui ont dénoncé l’ingérence étrangère dans les affaires internes de l’Algérie, estiment que cette démarche participait d’une vision colonialiste et arrogante visant à semer la discorde entre les enfants du seul peuple. Une ingérence condamnée par les positions officielles et les partis, car pleinement conscients des visées de cette intervention qui entendait faire chanter les responsables et institutions officielles, en vue de réaliser des objectifs économiques et géostratégiques.  A cet égard, les appels se poursuivent pour la consolidation de l’unité des rangs pour contrecarrer les projets et les actions des parties hostiles à l’Algérie. De même, le peuple algérien et son Armée sont appelés à constituer un mur infranchissable contre toutes les tentatives visant l’unité du pays, sa sécurité et sa stabilité. Selon ces mêmes acteurs politiques, la position du peuple algérien est inspirée des leçons tirées de ses expériences passées, lors desquelles l’Algérie a réussi à surmonter plusieurs épreuves grâce à l’unité, la solidarité et la cohésion de son peuple et à l’adoption du principe de dialogue, et fait montre d’une grande capacité à protéger ses intérêts. Ils ont exprimé, de ce fait, leur rejet formel de l’ingérence flagrante, à travers laquelle certaines parties étrangères aspirent à imposer un agenda autre que celui défini par le peuple algérien, affirmant l’attachement constant du peuple au rejet de toute forme d’ingérence. Ils ont relevé, à ce propos, que l’Algérie n’avait nullement besoin de diktats étrangers scandés à partir de certaines tribunes pour faire la promotion de thèses et de contrevérités éhontées, considérant que de telles déclarations pourraient nuire aux relations liant les deux pays. Pour leur part, de nombreuses organisations de la société civile ont fustigé les propos de Macron, rappelant à cet effet l’attachement constant du peuple algérien au rejet de toute ingérence dans ses affaires internes,  quelle qu’en soit la forme et affirmant que les Algériens sont en mesure de trouver les solutions appropriées pour remédier à la situation que traverse le pays et avancer sur le bon chemin. Ils ont également exprimé leur étonnement et leur méfiance à l’égard de ces déclarations, exhortant le président français à s’intéresser plutôt aux droits de son peuple qui continue de manifester dans la rue en enregistrant des actes de violence. Les mêmes acteurs ont affiché leur refus à toute ingérence étrangère, d’où qu’elle vienne, dans les affaires internes de l’Algérie, mettant en garde contre les tentatives visant à faire glisser les jeunes Algériens vers une dérive dangereuse dont les conséquences sont incalculables. Ils ont estimé, dans le même sillage, que les propos tenus par le chef de l’Etat français constituent  une «grossière provocation» vis-à-vis de l’Etat algérien souverain et de son peuple, affirmant que seul le peuple algérien peut décider de son avenir. Dans le même ordre d’idées, ils ont considéré que le responsable français a parlé d’une façon «négative» de l’Histoire et de la question de mémoire, loin de toutes les exigences de véracité et d’objectivité, ce qui met à nu les mauvaises intentions vis-à-vis de l’Algérie et de son peuple en cette circonstance sensible. Les partis politiques et les organisations nationales estiment que l’Algérie «donne aujourd’hui au monde entier un exemple civique, caractérisé par une forte synergie entre les Algériens et leur armée». Pour rappel, l’Algérie avait exprimé, samedi dernier, son rejet catégorique de l’ingérence inadmissible dans ses affaires intérieures à la suite des propos non démentis que plusieurs sources françaises ont attribué nommément au président de la République française. Les propos en question portent une atteinte intolérable à la mémoire des 5 630 000 valeureux martyrs qui ont sacrifié leur vie dans leur résistance héroïque à l’invasion coloniale française ainsi que dans la Glorieuse Révolution de Libération nationale, selon la présidence de la République, estimant que les crimes de la France coloniale en Algérie sont innombrables et répondent aux définitions les plus exigeantes du génocide contre l’humanité. Ces crimes, qui ne sont pas prescriptibles, ne sauraient faire l’objet d’une manipulation des faits et d’interprétations atténuantes. Pour la présidence de la République, la propension des nostalgiques de l’Algérie française et des milieux qui se résignent difficilement à l’indépendance pleine que les Algériens ont gagnée de haute lutte, s’exprime à travers de vaines tentatives d’occulter les exactions, massacres, enfûmades, destructions de villages, des centaines de «Oradour-Sur-Glane», éradications de tribus de résistants, qui sont des génocides en séries que les acrobaties conceptuelles et les raccourcis politiques ne parviendront jamais à occulter. Pour leur part, les appréciations superficielles, approximatives et tendancieuses énoncées en ce qui concerne l’édification de l’Etat national algérien ainsi que sur l’affirmation de l’identité nationale relèvent d’une conception hégémonique éculée des relations entre Etats et ne sauraient, en aucune façon, être compatibles avec le ferme attachement de l’Algérie à l’égalité souveraine des Etats, souligne-t-on. Cette malencontreuse intervention, qui heurte fondamentalement les principes devant présider à une éventuelle coopération algéro-française en matière de mémoire, a l’incorrigible défaut de tendre vers la promotion d’une version apologique du colonialisme au détriment de la vision établie par I’histoire de la légitimité de luttes de la Libération nationale, alors que rien ni personne ne peut absoudre les puissances coloniales de leurs crimes, y compris les massacres du 17 octobre à Paris dont l’Algérie et sa communauté établie en France s’apprêtent à commémorer dans la dignité, ajoute la même source. Face à la situation particulièrement inadmissible engendrée par ces propos irresponsables, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décidé le rappel immédiat en consultations de l’ambassadeur d’Algérie auprès de la République française.

T. Benslimane