L’Association nationale des parents d’élèves compte remettre un «rapport détaillé» à la ministre de l’Education nationale sur le dossier de la réadmission des élèves redoublants, a indiqué, hier, son président Khaled Ahmed.
«Nous avons préparé notre rapport. Nous comptons le déposer au plus tard dimanche prochain». «Alors qu’une seconde chance a été donnée aux élèves pour rejoindre les bancs de l’école aujourd’hui, la majorité d’entre eux sont toujours exclus», a-t-il indiqué. Selon lui, ces élèves remplissent pourtant les conditions énumérées dans la circulaire ministérielle 1276 et celle régissant l’opération de redoublement de l’année scolaire 2018-2019. Il a regretté que certains directeurs d’établissement n’aient pas respecté les instructions de la ministre à ce sujet. «L’étude des recours s’est faite dans l’opacité et l’ignorance totale des parents», a-t-il déploré. Pour Khaled Ahmed plusieurs paramètres doivent être pris en compte dans l’étude des dossiers. Il a évoqué l’environnement, les résultats obtenus durant l’année et le comportement. Pour lui, les conseils de classe doivent examiner, au cas par cas, les dossiers des élèves demandant à être réintégrés. «Certains directeurs d’établissement refusent de reprendre les élèves recalés pour éviter la surcharge des classes. Ils pensent qu’avec 25 élèves par classe, les résultats scolaires seront meilleurs. C’est une approche fausse et une fuite en avant. L’amélioration des résultats ne doit pas se faire au détriment des élèves. Nos enfants ne peuvent être pénalisés», a-t-il fait savoir. Khaled Ahmed a évoqué également le cas des élèves radiés pour avoir fait l’impasse sur le troisième trimestre. Et de regretter qu’ils n’aient même pas eu droit au recours. «C’est une situation très préoccupante. Le ministère doit trouver une solution. L’exclusion de ces derniers ne servira pas l’école. Cela aggravera la déperdition scolaire dont les chiffres sont déjà alarmants. Ce sont presque 500.000 élèves qui quittent les bancs de l’école chaque année, tous paliers confondus», a-t-il alerté. La ministre de l’Education nationale avait exhorté les chefs d’établissement à faire preuve d’objectivité et de transparence dans le traitement de chaque dossier en conseil de classe. Elle avait mis l’accent sur la nécessité de veiller au respect du principe de l’égalité des chances et en tenant compte du fait que la loi interdit l’exclusion d’un élève avant 16 ans. Pour elle, «il faut tenir compte de la moyenne des élèves demandant une réintégration quand elle est comprise entre 9 et 09,99/20, ne pas dépasser 17 ans et ne pas avoir un nombre élevé d’absences». «Nous avons des élèves nés en 2001 avec une moyenne de 9,98/20 et qui n’ont jamais refait l’année mais qui n’ont pas été pas retenus lors des conseils des classes», a-t-il relevé. «N’est ce pas une injustice. Ces élèves ne méritent-ils pas une seconde chance ?», s’interroge Khaled Ahmed.
N.I
