TNA: La générale du monodrame «Fitness» présentée à Alger

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La générale de la pièce de théâtre Fitness, un monodrame qui évoque la détresse du peuple palestinien en lutte contre l’occupation sioniste et les travers de la société algérienne, a été présentée, samedi à Alger, devant un public restreint, soumis au strict respect des mesures de prévention contre la propagation de la Covid-19.

D’une durée de près d’une heure, le monodrame, écrit et mis en scène par Mahfoud Berkane, a été présenté à l’Institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l’audiovisuel (Ismas) devant un public d’étudiants et de professeurs qui ont ainsi retrouvé le chemin des spectacles après une année d’interruption de l’activité artistique. Interprété par Mahfoud Berkane, tout de noir vêtu, Fitness raconte l’histoire d’un chorégraphe qui, s’apprêtant à restituer par la grâce du mouvement et la beauté du geste la détresse du peuple palestinien face à l’occupation sioniste, voit son élan créatif interrompu, à plusieurs reprises, par différents bruitages venant de l’extérieur qui renvoyaient aux travers de la société algérienne qu’il tentait chaque fois de comprendre en faisant participer le public. Sur un écran rectangulaire, déposé de travers à même le sol, des vidéos montrant l’effervescence du peuple palestinien autour de la mosquée d’El Aqsa étaient projetées, donnant des reflets esthétiques à la danse expressive de l’artiste, conçue par le chorégraphe, Farès Fettane. Accompagnant le comédien dans l’élan de sa gestuelle, différentes pièces musicales aux modes orientaux ainsi que la célèbre Sonate au clair de lune de Ludwig Van Beethoven (1770-1827), concoctées par Madjid Mansouri, ont servi de support musical au ton mélancolique, à des lectures aux intonations déterminées, rendues par la voix présente et apaisée du grand poète palestinien Mahmoud Derwich (1941-2008) déclamant quelques-uns de ses textes révolutionnaires et percutants, à l’instar de Satounsa ka annaka lam takoun (Tu seras oublié, comme si que tu n’avais jamais existé), ou encore, Kam Kounta wahdek (ô combien tu étais seul). Selon Mahfoud Berkane, la conception de ce monodrame partait de l’idée d’«exprimer la Palestine révolutionnaire» comme thématique principale, par le geste et le mouvement du corps, et voilà que la «dénonciation des maux de la société algérienne» s’invite dans le spectacle par des «identifiants sonores extérieurs», ce qui a donné lieu au «théâtre dans le théâtre» comme choix conceptuel qui a restitué simultanément les préoccupations des «deux peuples frères». Les manquements des gens dans la société, le manque de considération à l’égard de l’art et de la culture, sont autant de sujets qui ont interféré avec le rendu de la chorégraphie. Le comédien a su donner vie à son monodrame, à travers un ton vocal résolu, un jeu concluant et des déplacements qui ont occupé tous les espaces de la scène restée sans décors, dans un spectacle plein qui a uni la poésie muette de l’expression corporelle au jeu du comédien et à la densité du texte. Le monodrame Fitness a été produit par l’Association culturelle «Thala» pour les arts dramatiques, en collaboration avec l’Ismas et l’Office national de la culture et de l’information (Onci).

  1. C.R