Des participants à un congrès national de psychiatrie organisé, jeudi à Tizi-Ouzou, ont plaidé pour «une meilleure prise en charge de la santé mentale» pour faire face aux défis et exigences du contexte social actuel.
«Stigmatisée par le passé, la psychanalyse algérienne a réalisé aujourd’hui des avancées notables, mais, nécessite toujours d’avantage d’efforts et de moyens pour faire face aux exigences du contexte actuel», a souligné le professeur Madjid Tabti, chef de service pedo-psychiatrie de l’EHS de Chéraga (Alger). Citant les réalisations des 20 dernières années en matière de formation et de réalisation d’infrastructures, le Pr Tabti a appelé à «mettre en place un consensus protocolaire pour une meilleure prise en charge pluridisciplinaire du patient«. «La conjoncture actuelle, où des paramètres exogènes, socioéconomiques, notamment, sont venus se greffer aux pathologies préexistantes, appellent une amélioration de la prise en charge du patient», a-t-il soutenu. Et dans ce sillage, il a fait remarquer que «la promotion de la santé mentale passe par celle de la santé en général, surtout avec l’avènement de différents types d’addictions, devenues saillantes, qui n’épargnent aucune frange, ni catégorie de la société». Un constat et une recommandation partagée par le Pr Amel Abassi de l’EHS de Oued Amizour (Béjaïa) qui a estimé que «les addictions sont en progression permanente au sein de la société». Une situation, a-t-elle ajouté, «qui exige la formation d’avantage de psychiatre, pas qu’à la psychiatrie mais aussi au traitement de toutes sortes d’addictions». De son côté, le Pr Abbas Ziri, responsable du service psychiatrie du CHU Nedir-Mohamed de Tizi-Ouzou, a considéré que «la psychiatrie en Algérie a accompli «d’énormes avancées» depuis l’indépendance, mais, reste «en deçà des exigences du contexte actuel marqué par de profondes mutations au sein de la société». Abordant, lui aussi, le fléaux des addictions, il dira que celles-ci «doivent être d’abord combattues par la prévention et ensuite contenues par les soins psychiatriques». Organisé par l’EHS de psychiatrie Fernane Hanafi de Oued Aissi en collaboration avec d’autres organismes de santé locaux, cette rencontre, la 21e du genre, a réuni des spécialistes de différentes structures de santé à travers le pays.
Kahina Tasseda