Tizi-Ouzou: Le  4e salon national culturel immatériel consacré à « Tajmaat » bat son plein

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La 4ème édition du salon du patrimoine culturel immatériel, organisée par la direction de la culture de Tizi-Ouzou et consacré cette année à l’organisation villageoise « Tajemaat » (comité ou assemblée du village), s’est ouverte dimanche à la maison de la culture Mouloud Mammeri.

Placée sous le thème « Tajmaat, symbole des valeurs et des liens sociaux au sein des populations villageoises », cette manifestation culturelle qui s’étalera sur trois jours sera une occasion pour mettre en relief « le rôle de cette organisation sociale ancestrale et sa contribution dans la sauvegarde de nos valeurs en renforçant l’attachement à nos principes », a souligné la directrice locale de la culture Nabila Goumeziane. Dans son allocution d’ouverture la même responsable a souligné que ce salon sera une opportunité pour « se pencher sur la fonction sociale de Tajmaat et l’élan de solidarité et de partage qui découlent de cette structure traditionnelle, porteuse de valeurs et de liens de communion et d’entraide entre les citoyens ». Pour mettre en avant le rôle de Tajmaat dans la société, des conférences sur cette thématique étaient programmées hier. Les intervenants s’intéresseront notamment à l’évolution de cette organisation démocratique qui disposait de larges pouvoirs sur le plan social et faisait office d’autorité morale. Elle a perdu avec le temps beaucoup de ses prérogatives au profit d’institutions officielles, mais conserve toujours son statut de « partenaire » dans la gestion des affaires courantes  en lien directe avec la communauté villageoise.Tajmaat continue, souvent en partenariat avec le mouvement associatif, à organiser, entre autre, les fêtes traditionnelles, des opérations de volontariat dont les plus importantes celle pour le nettoyage et l’embellissement des villages, des collectes de fonds au profit des démunies et des malades et pour des projets d’utilité publique (réalisation de routes, construction de mosquées, d’une maison de jeune, ou captage de source), a-t-on rappelé. « L’objectif recherché à travers ce salon est de revisiter, de redécouvrir et d’étudier de près les éléments aidant à la préservation et à la promotion de cette organisation villageoise traditionnelle », a relevé Mme Goumeziane. A l’ouverture de ce salon un hommage a été rendu à deux grandes figures qui ont contribué à la transmission du patrimoine culturel, Khadidja Djama, animatrice et réalisatrice d’émissions à la radio algérienne (Chaine II) et au collectionneur de la chanson amazighe Chami Mohamed, qui dispose d’une collection riche d’environ 1000 cassettes, et 500 anciens disques (entre 78, 33 et 45 tours), plus de 6000 articles de presse, une centaine de CD-ROM et des correspondances avec des chanteurs vivants et disparus.En marge du salon, la maison de la culture abrite une exposition permanente de livres, d’une partie de la collection de M. Chami, d’objets traditionnels, de burnous du village Houra (Bouzguène), de maquette de l’architecture traditionnelle et de toiles reproduisant les aspects de l’organisation sociale traditionnelle.