Une semaine après la rentrée scolaire à Tipasa, les craintes à l’égard du cholera, qui avait touché la région, à l’instar du nombre d’autres wilayas du pays, semblent dissipées, laissant place à une nouvelle année scolaire placée sous le signe de l’ »hygiène ». Une virée à l’école primaire « Ben Athmane » du centre ville de Tipasa a permis de faire le constat des signes de peur et d’inquiétude « somme toute naturels » clairement visibles sur le visage des parents , accompagnant leurs enfants jusqu’a la porte de leur établissement scolaire. « Ne bois pas dans la même bouteille d’eau que ton camarade », « ne rentre pas dans les sanitaires », « n’oublie pas d’utiliser le désinfectant pour mains », « n’oublie pas de te laver les mains à la sortie de la cantine » sont autant d’instructions-recommandations prodiguées par chaque parent à son enfant, avant de rejoindre sa classe, tant devant cette école qu’au CEM « Bouceta ». Pour le président de la Confédération de wilaya des parents d’élèves, M.Dekhli, ces recommandations sont « légitimes » venant de la part de parents, qui se sentent dans le devoir de faire tout leur possible pour protéger leurs enfants. « Empêcher son enfant de boire l’eau du robinet de l’école ne veut pas dire que l’on a des doutes sur la potabilité de cette eau, il s’agit juste d’une mise en garde préventive de la part de la Confédération des parents d’élèves », a soutenu le même responsable, assurant que toutes ces craintes se sont complètement dissipées, après une semaine de la rentrée. « A quelque chose malheur est bon », dit l’adage. C’est chose vérifiée pour cette épidémie de cholera, qui aura été à l’origine d’une véritable prise de conscience pour l’impératif de l’hygiène, devenu désormais une préoccupation majeure pour les parents d’élèves, qui se sont transformés en de fervents adeptes des produits d’hygiène parapharmaceutiques. Une source médicale auprès de la direction de la santé, de la population et de la reforme hospitalière de la wilaya a fait état, dans ce sens, d’une « très forte » demande enregistrée au niveau des pharmacies de la wilaya sur les produits d’hygiène, estimant que ceci est l’indice d’une « société en bonne santé ». « C’est une bonne leçon à retenir de cette épidémie », a souligné la source, non sans exprimer le souhait de voir cette prise de conscience s’installer dans la durée. Une visite une pharmacie mitoyenne à l’école primaire « Ben Athmane » a permis de faire le constat d’une véritable razzia sur les produits d’hygiène.
Mesures préventives pour dissiper les craintes des parents
Pour sa part, le wali de Tipasa, Moussa Ghelai n’a pas manqué de réitérer son engagement à veiller sur le respect des conditions d’hygiène assurées aux 127.000 élèves de la wilaya, placés sous sa responsabilité. Il a notamment tenu à inspecter personnellement les conditions de préparation des plats au niveau des cantines scolaires. A la veille de la rentrée scolaire, les autorités de la wilaya se sont livrées à une véritable course contre la montre, pour être au rendez vous, à travers l’engagement de nombreuses campagnes d’hygiène au profit des villes, artères et écoles de la région, au moment où une commission, présidée par le secrétaire général de la wilaya, a effectué des visites au niveau de nombreux établissements éducatifs pour faire s’assurer du respect des consignes d’hygiène en leur sein, tout en remédiant aux insuffisances en matière d’aménagement de sanitaires notamment. L’autre mesure phare décidée dans la wilaya a consisté dans l’organisation d’une session de formation axée sur l’hygiène au niveau des cantines, au profit de prés de 400 employés des cantines scolaires, tout en les soumettant à des examens médicaux, parallèlement à l’analyse des eaux de l’ensemble des établissements éducatifs. Quant à Hameur El Ain, une ville dont le nom a été « lié » à l’origine du cholera, suite à l’annonce faite par l’Institut Pasteur, elle semble « enfin délivrée d’un lourd fardeau, après avoir été disculpée d’une si lourde charge », selon l’expression de l’adjoint du président de la commune, Kamel Lahiani. Les habitants de la commune de Hameur El Ain ont été « soulagés » d’apprendre que les eaux de leur région n’étaient pas à l’origine de l’apparition de la maladie. Ceci d’autant plus qu’ils avaient refusé la fermeture de la source incriminée, tout en continuant de boire son eau, au moment où 15 de leurs concitoyens, atteints de cholera, étaient accueillis au niveau de l’hôpital de Boufarik. « Fort heureusement, ces personnes se sont rétablies grâce aux mesures préventives entreprises et à leur bonne prise en charge », s’est félicité M.Lahiani.