Théâtre: « Ech’Chebka » met en garde contre le fléau de l’immigration clandestine

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 «Ech’Chebka» témoigne de la fatalité d’un voyage sans retour. La pièce de théâtre Ech’Chebka, une comédie noire poignante, dévoile les conséquences tragiques de l’immigration clandestine et met en lumière les risques mortels de cette fuite désespérée vers l’inconnu.

Le spectacle, mis en scène par Abdelghani Chentouf sur un texte d’Ali Tamert, a été présenté lundi au Théâtre national Mahieddine Bachtarzi (TNA) et entame une tournée à travers sept villes de l’Ouest algérien, après avoir remporté le Grand Prix du 55e Festival national du Théâtre amateur.

Quand l’amour et le destin s’affrontent

Pendant 65 minutes, Ech’Chebka cherche à sensibiliser le public sur l’importance de donner un sens à sa vie, loin des illusions et des desseins malheureux qui mènent à la fatalité de prendre la mer sans conscience ni scrupule, ignorants des risques mortels qu’ils encourent. La pièce met en scène Latcha, un jeune homme interprété par Smail Ait-Ammar, qui, après avoir renoncé à son passé, attend la tombée de la nuit pour embarquer sur « le dernier voyage » avec sa bien-aimée Fati, incarnée par Amina Aberkane, lauréate du prix de la meilleure interprétation féminine au 55e Festival national du Théâtre amateur.Dans un retournement de situation, Fati se retrouve accidentellement dans la même cabane abandonnée que Latcha, aux côtés de Sennour (joué par Ahmed Bechar, prix du meilleur second rôle au même festival), un homme marqué par la disparition tragique de son fils, disparu dans les mêmes conditions désespérées. La jeune femme, venue célébrer son propre mariage, s’égare et se trouve plongée dans une série de rebondissements inattendus.

Des rires aux larmes, la tragédie de ceux qui cherchent un autre avenir

Le spectacle s’articule autour du dilemme de Latcha, déterminé à partir, et des tentatives de Sennour et Fati de le dissuader. Chacun des personnages défend ses raisons, tissant des liens avec les réalités sociales qui sous-tendent leurs actions. Les échanges entre les 3 personnages sont intenses et soutenus, alliant moments dramatiques et touches comiques, dans une scénographie où le trio occupe pleinement l’espace scénique.Les comédiens parviennent à transmettre toute la profondeur du texte, porté par des situations burlesques mais aussi poignantes, offrant un spectacle qui secoue les consciences tout en permettant au public de réfléchir sur la quête d’une vie meilleure et les sacrifices qu’elle entraîne.

Entre espoir et désillusion

Le metteur en scène Abdelghani Chentouf a conçu une scénographie minimaliste mais impactante, composée de quelques filets de pêcheurs formant un demi-cercle, symbolisant la fatalité qui entoure le destin des protagonistes. La musique de Halim Bakhali, la chorégraphie de Mohamed KhelfAllah, ainsi que l’éclairage multicolore, ajoutent de la profondeur à cette œuvre qui oscille entre la tragédie et l’espoir.Le public, captivé par la performance, a longuement applaudi les comédiens et toute l’équipe technique du spectacle, produit par l’association « Choâla pour le théâtre et le cinéma » de Boumerdès sous l’égide du ministère de la Culture et des Arts.

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