L’Algérie renforce ses stocks de céréales, en lançant un nouvel appel d’offres sur le marché international, pour du blé tendre, en vue de chargements programmés en octobre, dans un contexte de volatilité des marchés mondiaux affichant des prix en nette hausse, et des records jamais égalés depuis 2014, dans le sillage de la baisse de la production en Europe, mais aussi sur d’autres sites de production mondiaux.
L’Algérie aurait pour le moment contractualisé 360 000 tonnes de blé de différentes origines, suite à un appel d’offres lancé le 30 juillet 2018. Selon le cabinet français spécialisé Agritel, l’Algérie va «probablement chercher à accroître ce volume, ce qui devrait bénéficier principalement à l’origine France». Les traders français suivent en tout cas avec intérêt les décisions d’achat venant de notre pays, qui préfère encore dans une grande proportion l’origine française des céréales, même si une diversification des sources d’achat du blé est de plus en plus privilégiée, au profit, notamment de la Russie, ce qui inquiète les producteurs en France. Selon Agritel, la situation des marchés internationaux est fortement tendue, la récolte de céréales étant bien en retrait par rapport à l’an dernier sur le continent européen, alors que des craintes portent aussi sur l’Australie où un net déficit hydrique sur le sud-ouest du pays pourrait conduire à une récolte en blé en deçà des attentes, si les conditions climatiques ne venaient pas à changer rapidement. Les prix du blé évoluent de ce fait à la hausse.
Un record jamais égalé depuis avril 2014 a été enregistré le 2 août, à 219,50 € la tonne sur le marché européen Euronext. Des conditions qui font réagir les plus gros acheteurs de céréales dans le monde, puisqu’après l’appel d’offres de l’Algérie, l’Egypte s’est aussi manifestée et a acheté 240 000 tonnes de blé d’origines russe et roumaine. En Algérie, la facture d’importation des produits alimentaires a connu une hausse sur les 5 premiers mois de 2018, tirée essentiellement par l’augmentation des importations des céréales, selon les chiffres des Douanes. La facture d’importation des produits alimentaires a atteint ainsi 3,936 milliards de dollars entre janvier et fin mai 2018, contre 3,791 milliards durant la même période de 2017, soit une hausse globale de l’ordre de 145 millions de dollars (+3,82%). La facture des céréales, semoule et farine, représentant plus de 36% des importations alimentaires de l’Algérie, a grimpé à 1,42 milliard $, contre 1,258 milliard, soit une augmentation de 170 millions de dollars (+13,5%) en 5 mois. Concernant la production locale de céréales, la filière a enregistré en 2017 une production de 34 702 520 quintaux, soit l’équivalent de 135,3 milliards de dinars, selon un bilan du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche. La production globale s’élève à 19 909 570 quintaux de blé dur, 4 455 460 q de blé tendre, 9 696 964 q d’orge et de 640 175 q d’avoine, a indiqué la même source. La moyenne du rendement en céréales s’élève à 14,6 q/ha, dont 16,9 q/ha de blé dur, 12,3 q/ha de blé tendre, 12,5 q/ha d’orge et 10,6 q/ha d’avoine. Les wilayas pionnières en matière de production céréalière en 2017 sont Tiaret, Tlemcen et Bouira
A.A