L’année 2024 a été marquée, dans la wilaya de Tebessa, par l’ouverture de la mine de phosphate de Bled El Hadba, à l’extrême sud de la wilaya, ouvrant la voie à la première phase de l’exploitation du projet intégré d’extraction, de transformation et d’exportation du phosphate.
Le ministre d’Etat, ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Mohamed Arkab, avait supervisé, à la mi-novembre 2024, la première explosion dans le voisinage de la mine d’extraction, donnant ainsi le coup d’envoi des travaux d’ouverture de la mine de phosphate de Bled El Hadba. Une mine d’où sera extraite, à terme, la matière première qui sera ensuite transformée pour la production d’engrais phosphatés à Bir El Ater (Tébessa) et à Oued El Kebrit (Souk Ahras), avant leur exportation vers les marchés internationaux via le port d’Annaba. Les statistiques indiquent que l’Algérie figure parmi le top 10 des pays du monde dans le domaine du phosphate, ses réserves géologiques étant estimées à plus de 3 milliards de tonnes dans la partie Est du pays, principalement dans la mine de Bled El Hadba avec environ 1,2 milliard de tonnes.Un gisement qui a conduit l’Etat à accorder une grande importance au projet pour sortir de la dépendance vis-à-vis du secteur des hydrocarbures. Le projet, qui sera réalisé par une main d’œuvre 100% algérienne, dans le cadre d’un partenariat entre les groupes Sonatrach et Sonarem, sous la direction de cadres et de diplômés universitaires nationaux, entrera en exploitation effective au début de l’année 2027, conformément aux instructions du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.Dr Ahmed Bekhouche, expert minier et directeur des études stratégiques, de la coopération et du développement au sein du groupe Sonarem, a expliqué que la mine, qui couvre une superficie totale de 4.883 hectares, pourra être exploitée pendant plus de 80 ans. L’ouverture du périmètre de la mine a commencé début novembre dernier, au titre d’une première phase prévue sur 26 mois, au cours de laquelle 2,6 millions de tonnes de minerai seront extraits annuellement, avait-il affirmé. Là production devrait atteindre les 5 millions de tonnes/an en 2027, dont 3 millions de tonnes seront traités et transformés à Tébessa et Souk Ahras, pour atteindre, en 2031, les 10 millions de tonnes annuellement, dont 6 millions de tonnes seront transformés.M. Bekhouche avait également souligné l’importance économique et sociale du projet intégré qui créera des milliers d’emplois directs et indirects dans les wilayas de Tébessa, de Souk Ahras et d’Annaba, en plus de générer d’importantes ressources en devises fortes. Dé son côté, Ahmed Tertar, expert en énergie et professeur à la faculté des sciences économiques, commerciales et de gestion de l’université de Tebessa, a déclaré que l’Algérie « dispose de nombreuses ressources minières considérées comme de vrais atouts, notamment le plomb, le zinc et le phosphate, auxquels l’Etat accorde une grande importance pour s’affranchir de la dépendance aux hydrocarbures». Selon ce spécialiste, le projet d’exploitation du phosphate de Bled El Hadba représente un saut économique qualitatif et une réponse aux espoirs et aux aspirations de la population pour la création de milliers d’emplois .Le projet représente, a-t-il ajouté, « un véritable défi pour l’Algérie qui s’emploie à valoriser ses ressources naturelles », comme il représente « une véritable opportunité pour apporter de la valeur ajoutée, développer un tissu industriel fort et créer une dynamique de développement global tout en offrant de nouvelles opportunités d’emploi dans les régions de l’Est algérien », a conclu le même expert .
Achèvement du projet de raccordement de la mine de Bled El Hadba à la ligne ferroviaire Est
L’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (ANESRIF) a annoncé il y a plusieurs semaines l’achèvement, au bout de 12 mois de travaux, du tronçon de voie ferrée entre la mine de phosphate de Bled El Hadba et la ligne ferroviaire orientale, à Djebel Onk (Tebessa), sur une distance de 23 kilomètres. Les travaux de rénovation, de modernisation et de dédoublement du tronçon de 152 kilomètres entre la mine de Djebel Onk et la zone d’oued El Kebrit (située à hauteur des limites administratives de la wilaya de Souk Ahras), ont également été achevés en moins de 12 mois. En parallèle, des travaux se poursuivent sur un rythme accéléré pour la construction de la ligne de contournement de la ville de Tébessa (tronçon de Tanoukla), sur une distance de 43 km, qui vise à éviter l’environnement urbain du chef-lieu de la wilaya de Tébessa au regard de l’important mouvement attendu des trains miniers. L’Etat a lancé un ambitieux projet de renouvellement, de modernisation et de doublement de la ligne ferroviaire minière de l’est du pays, entre les wilayas de Tébessa et d’Annaba sur un linéaire de 422 km. Il s’agit-là, selon les responsables concernés, d’un projet éminemment stratégique dans le cadre du renforcement de l’infrastructure accompagnant le projet de phosphate intégré. Une fois achevée et mise en service, cette ligne permettra le transport de plus de 10 millions de tonnes par an de phosphate brut extrait de la mine de Blad El Hadba, avant son traitement, sa transformation puis son exportation. De plus, la ligne de chemin de fer Tébessa-Annaba améliorera de manière significative le transport ferroviaire de marchandises et de voyageurs en provenance et à destination de la wilaya de Tebessa. Une action hautement stratégique soutenue par la construction et l’équipement de 12 gares pour le transport de passagers et d’autres pour le fret et les matériaux miniers.