Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a exhorté jeudi les pays africains à unir leurs efforts afin de permettre au continent de participer pleinement à la prise de décision économique internationale et de rompre avec la marginalisation dont il souffre.
S’exprimant à l’occasion de l’ouverture de la 4e édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), organisée à Alger, le chef de l’État a dressé un diagnostic précis de la situation économique de l’Afrique, rappelant que le continent demeure « écarté de la décision économique internationale » en raison de sa sous-représentation dans les institutions économiques et financières mondiales.
Le président Tebboune a cité l’exemple du Fonds monétaire international (FMI), où la part de l’Afrique dans les droits de vote n’excède pas 6,5 %, la plus faible de l’organisation, et de la Banque mondiale, où cette part ne dépasse pas 11 %. Quant à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), il a rappelé que, malgré l’obtention pour la première fois de son histoire du poste de Directeur général, l’influence de l’Afrique dans la prise de décision reste marginale.
Le chef de l’État a également relevé que la part de l’Afrique dans le commerce mondial ne dépasse pas 3 %, alors que le continent détient 30 % des ressources naturelles mondiales et compte une population de plus de 1,5 milliard d’habitants, constituant ainsi un immense marché émergent.
Sur le plan des investissements, le président Tebboune a regretté que l’Afrique ne reçoive qu’environ 94 milliards de dollars par an, soit « la part la plus faible au monde ». Il a aussi rappelé que le commerce intra-africain demeure limité à 15 %, contre 60 % pour les échanges intra-européens, privant les économies africaines d’opportunités majeures de croissance et de création d’emplois pour les jeunes.
Abordant les carences en infrastructures de transport, d’énergie, de communication et de financement, le président a estimé que ces insuffisances doivent être perçues comme « une motivation supplémentaire » pour mobiliser les capacités collectives et transformer la réalité du continent en succès.
Il a souligné, à ce titre, les efforts de l’Algérie à travers des projets structurants tels que la route transsaharienne, le gazoduc Algérie-Nigeria, la dorsale transsaharienne de fibre optique, ou encore l’ouverture de liaisons aériennes et maritimes entre capitales africaines et de succursales de banques algériennes dans plusieurs pays du continent.
Le président Tebboune a aussi rappelé que l’Algérie a contribué à la formation de 65.000 cadres africains depuis son indépendance et qu’elle octroie chaque année 8.000 bourses d’études à ses « frères africains », dans des domaines d’avenir comme les mathématiques, la robotique, les nanotechnologies et l’intelligence artificielle.
Enfin, mettant en avant le potentiel démographique du continent, le chef de l’État a affirmé que l’Afrique, « jeune contrairement aux autres continents vieillissants », doit compter sur sa jeunesse innovante pour bâtir son avenir. « Ce que nous accomplissons sur les plans politique et économique est au profit de la jeunesse », a-t-il conclu, soulignant que l’avenir du continent repose sur elle.






