Tebboune à la chaîne de télévision «Russia Today Arabic» : «L’Algérie aspire à renforcer ses relations avec la Russie pour les hisser au niveau de l’entente politique»

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Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune a affirmé que l’Algérie aspirait à renforcer ses relations avec la Russie pour les hisser au niveau de l’entente et du rapprochement politiques entre les deux pays.

Lors d’une entrevue accordée à la chaîne de télévision «Russia Today Arabic» diffusée vendredi,  Tebboune a déclaré : «Nous souhaitons hisser nos relations avec la Russie, qui est quasiment un pays frère et non ami seulement, au niveau de l’entente politique et de la similitude des principes de libération», ajoutant vouloir voir ces liens franchir une nouvelle étape «pour le renforcement des relations économiques et culturelles avec ce pays auquel nous vouons estime et respect». Dans ce sillage, le président de la République a indiqué que l’Algérie était honorée de tisser des liens étroits avec la Russie, pays au legs historique et culturel, qui soient à la hauteur du rapprochement politique et de la convergence des vues entre les deux pays. «L’Algérie n’a et n’aura aucun problème avec la Russie, vu que nous partageons les mêmes principes», a-t-il soutenu.Dans le cadre des démarches communes visant le renforcement des relations bilatérales, le Président Tebboune a indiqué avoir reçu une invitation de son homologue Vladimir Poutine pour une visite en Russie, ajoutant que cette visite, qui le «réjouit», a dû être ajournée en raison de son agenda «chargé». À une question sur le retour de la diplomatie algérienne au-devant de la scène internationale, à la faveur d’une intense activité, Tebboune a affirmé que l’Algérie, «par sa crédibilité et son intégrité», est «apte à jouer le rôle de médiateur» et «sa démarche est désintéressée car procédant des principes de sa Glorieuse révolution du 1er Novembre», rappelant «la grande expérience de l’Algérie dans ce domaine, notamment en matière de médiation et ce depuis l’indépendance». «Le retour de la diplomatie algérienne est une revendication populaire, issue de la profonde conviction des Algériens en les vertus de l’unité, particulièrement lorsqu’il s’agit de nos frères (…). Il nous est difficile de voir un peuple arabe souffrir et de ne pas agir. Le cas est le même pour des peuples non arabes, la diplomatie algérienne est connue pour son rôle dans plusieurs questions à travers le monde (Timor Oriental, Sao Tomé et Principe, l’apartheid en Afrique du Sud, la question palestinienne, le Sahara occidental ainsi que le dossier libyen), a-t-il souligné. Pour le dossier libyen, le Président Tebboune a estimé que «les démarches de l’Algérie pour le règlement de la crise dans ce pays frère obéissent certes aux dénominateurs communs entre les deux pays et peuples, algérien et libyen, comme la langue, la religion et le voisinage mais surtout à un devoir de reconnaissance -inoubliable- pour le peuple algérien à l’égard du peuple libyen à savoir son soutien à notre Guerre de libération nationale». Quant aux nombreuses visites de responsables étrangers en Algérie, le Président Tebboune, a précisé que l’Algérie, partant de son principe de non alignement, veillait à «observer l’équidistance vis-à-vis de tous les protagonistes et tous les intervenants dans n’importe quelle question», assurant que «quand on veut jouer un rôle de médiateur, on doit faire attention à ne prendre partie».Soulignant que tous les intervenants dans le dossier libyen «sont des pays frères et amis, que ce soit l’Egypte, les Emirats Arabes Unis, la Turquie ou la Russie», Tebboune a soutenu que «la voix de l’Algérie peut, ainsi, être écoutée, d’autant que son seul souci est de stopper l’effusion de sang dans ce pays frère et mettre un terme à la tragédie que vivent les Libyens, sans aucunes visées politiques, économiques ou expansionnistes». Concernant la Turquie, le président de la République a déclaré : «nous avons avec ce pays de solides relations séculaires, et nos relations se poursuivent», cependant, a-t-il insisté, «l’Algérie ne peut être impliquée dans une politique qu’elle n’aura pas choisie. Notre politique, c’est nous qui la choisissons et ne peut nous être imposée», a-t-il ajouté.S’agissant de la visite prévue de l’Emir de Qatar, le Président de la République a indiqué que «l’Emir de Qatar est un frère qui est le bienvenu», précisant que «nous n’attendons aucune contrepartie ni des frères qataris, émiratis, saoudiens, égyptiens ni même d’autres pays amis». Dans le même contexte, Tebboune a fait savoir qu’il voulait effectuer une visite en Arabie Saoudite, «mais mon agenda interne chargé avec l’ouverture de plusieurs chantiers m’a amené à reporter la visite à ce pays auquel nous vouons fraternité et considération», a-t-il expliqué. Concernant les relations avec le Maroc et la possibilité d’ouverture des frontières, le président de la République a affirmé que «pour qu’un mal disparaisse, il faudrait que ses causes le soient», soutenant qu’»aucun reproche ne peut être fait à l’Algérie pour une insulte au Maroc ou à son peuple…»»Le peuple algérien voue des sentiments d’estime et de fraternité à son frère marocain…», a-t-il ajouté, relevant la réciprocité du peuple marocain comme l’a démontrée l’ambiance de joie partagée dans plusieurs villes marocaines lorsque l’Algérie a remporté la dernière Coupe d’Afrique, organisée en Egypte.Quant aux frontières avec le Maroc, le Président Tebboune a dit que leur fermeture avait été «une réaction», précisant que cette fermeture «pour une deuxième fois, avait été plus douloureuse que lors de la première». Dans ce cadre, il a rappelé la rencontre tripartite qui a réuni le défunt président Chadli Bendjedid et les Rois Fahd Ben Abdelaziz et Hassan II avant la réouverture pour la deuxième des frontières, lors de laquelle le Président Chadli avait déclaré : «Je crains la fermeture, une autre fois, des frontières qui serait très douloureuse pour les relations bilatérales». Dès lors, a poursuivi le Président Tebboune, il a été convenu de laisser le dossier du Sahara Occidental entre les mains des Nations-Unies et de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) (UA actuellement), avec le rétablissement des relations de fraternité et des échanges commerciaux».         La décision de fermeture des frontières intervenait dans «une conjoncture qui nous était très défavorable et éminemment critique pour nous accuser de terrorisme et imposer le visa aux Algériens, d’autant qu’à ce moment un pays européen cataloguait tous les Algériens de -terroristes- et avait fermé son espace aérien à l’Algérie (…)», a-t-il souligné. Mettant en avant la profondeur des liens entre les pays du Maghreb arabe, Tebboune a estimé qu’il «est difficile de parler le même discours lorsqu’il y a des intentions sous-jacentes. Nous, nous sommes clairs et notre pays est très lisible dans sa politique». Dans ce contexte, le président a conclu en souhaitant «voir la situation, avec le Maroc pour lequel nous n’avons aucune animosité, aplanie loin de toute manœuvre ou tentative d’isolement de l’autre…».

Cause palestinienne :

«le Deal du siècle» voué à l’échec

Concernant la position de l’Algérie au sujet de ce qui a été qualifié de Deal du siècle, le président de la République a rappelé que «la position de l’Algérie vis-à-vis de la Cause palestinienne, est une position de principe immuable», exhortant les Palestiniens à la réunification des rangs 0pour sortir de «la situation de division et de dispersion» que vit la Palestine et même les pays arabes. Se disant «convaincu» que ce deal «ne pourra aboutir, car non fondé sur des bases logiques, historiques ou éthiques, ni même sur les principes du droit international», Tebboune a déclaré que ce plan «estvoué logiquement à l’échec» et que l’Etat palestinien «sera inéluctablement instauré». Pour ce qui est du rôle que peut jouer l’Algérie, le président de la République a indiqué que les Etats Unis «sont un pays ami avec lequel nous n’avons jamais eu de problème. La voix de l’Algérie est la voix du droit. «Il est question-là, de l’histoire d’une nation et n’ont d’une transaction commerciale», a-t-il soutenu. Affirmant qu’un «peuple entier ne peut pas être rayé comme ça de la carte», il a rappelé «les voix qui s’élèvent contre ce Deal au sein du Congrès américain et de l’Union européenne (UE), outre son rejet par les Etats issus des Mouvements de libération et même par une grande partie de la société israélienne, ce qui confirme que son sort c’est l’échec», a-t-il déclaré. «Il faut aller vers un Etat palestinien indépendant aux frontières de 1967 avec Al Qods Echarif pour capitale», a soutenu le président de la République.