Sauf cataclysme politique de grande envergure, TAJ fera parti du prochain gouvernement. C’est en tous les cas ce qui ressort des déclarations de son président qui a animé, hier, une conférence de presse à, Alger, pour réagir aux résultats définitifs des élections législatives communiqués par le Conseil constitutionnel. Amar Ghoul confirmé en effet sa rencontre avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et refusé en revanche de dévoiler les détails de cette entrevue en dépit des insistances des journalistes. Il s’est contenté de dire que les deux parties « ont passé en revue le tour d’actualité nationale et internationale » et déclaré que son part « a donné son avis et fait des propositions » sans en préciser la nature. Sellal lui a-t-il révélé le nombre de départements ministériels qu’aurait le parti dans le futur Exécutif ? Les deux hommes sont-ils tombés d’accord sur les secteurs proposés à TAJ ? Motus et bouche cousue devant le refus de Ghoul de dévoiler ne serait-ce que des bribes d’infirmations. « Désolé mais je suis tenu du droit de réserve », a-t-il lancé en affirmant, à une question d’un confrère s’il est d’accord pour la reconduction de Sellal à la tête du gouvernement, que « personne ne peut s’y opposer si la décision émane du président de la République » avant d’ajouter que « la constitution du gouvernement relève des prérogatives exclusives de Bouteflika ». Ce qui est acquis, et même si son chef ne le dit pas ouvertement, TAJ est disposé à faire partie du prochain gouvernement surtout qu’il est un allié du FLN et du RND dans le cercle des partis soutenant le programme du président de la République. Mieux pour Ghoul, TAJ est désormais la 3ème force politique de ce cercle. Interrogé sur le refus du MSP d’intégrer l’Exécutif, le président de TAJ ne s’est pas attardé sur la question et il a déclaré que « l’ingérence dans les affaires internes des partis politiques est une ligne rouge ». Ghoul a indiqué à ce propos que le MSP ou autre formation sont « souverains » de prendre n’importe quelle décision et « responsables » de leurs déclarations et de leurs position politique. « Nous n’avons aucune intention de s’immiscer dans leurs affaires », a-t-il ajouté. Évoquant les résultats définitifs des élections législatives, le président de TAJ a dit respecter le verdict du Conseil constitutionnel qui a octroyé un siège supplémentaire à son parti, portant du coup le nombre de sièges décrochés à 20. Suffisant pour contenter Ghoul ? Pas si sûr puisque le conférencier a avoué attendre à plus de sièges après les nombreux recours qu’il qualifie de « fondés » déposés auprès de cette institution. Cependant, il assure que globalement, TAJ est satisfait de cette « belle » performance pour sa première participation à un scrutin en Algérie et pense que ces élections consacrent sa naissance « effective». « Nous jouons à présent dans la cour des grands. C’est une place honorable et respectable pour TAJ qui est considéré à présent une vraie force qui occupe une place de choix dans la cartographie politique », a-t-il poursuivi en se félicitant à cette occasion sur « le grand engouement et la fort influence que suscitent TAJ auprès des jeunes compétences et des femmes ». Et pour Ghoul, le plus beau est à venir, notamment lors des prochaines échéances électorales qui vont, selon lui, conforter TAJ dans cet échiquier politique, avec plus de voix et davantage de militants et d’adhérents. Les résultats des législatives du 4 mai permettent donc à TAJ d’avoir son propre groupe parlementaire au sein de l’APN. Chose qui pousse Ghoul et sa troupe à essayer de peser de leur poids, politique s’entend, dans les dossiers chauds. A cet effet, il promet de ne ménager aucun effort pour faire de TAJ une « force de propositions réelle » et « contribuer à faire sortir le pays de la crise économique ».