Le ministre du Travail, de l’emploi et de la sécurité sociale, Mourad Zemali a mis en avant, mardi à Alger, la nécessité de préserver les équilibres financiers du système national des assurances.
Le ministre a indiqué, lors des travaux de la 1ère rencontre ayant regroupé les médecins-prescripteurs et les praticiens conseils relevant des organismes de la Caisse Nationale des Assurances Sociales des Travailleurs Salariés (CNAS), que le système national des Assurances sociales et de la retraite faisait « face actuellement à des difficultés financières liées à plusieurs facteurs socio-économiques, démographiques et normatifs ». Une situation qui est imputable à la « générosité » de ce système qui est un « acquis important » fournissant, rappelle le ministre, « plusieurs prestations au profit d’un nombre important de bénéficiaires ». Le ministre appellera dans ce sens, à « intensifier les efforts en matière d’information et de sensibilisation pour convaincre davantage de citoyens que la souscription aux assurances sociales leur profite en premier lieu ». Il appellera également les services des caisses de la sécurité sociale et les professionnels de la santé, de coopérer pour la préservation du système national de la sécurité sociale. Par ailleurs, le ministre saisira cette occasion pour mettre en avant les mesures prises par le Gouvernement au cours de la dernière décennie. Ainsi il citera la mise en place d’un programme de réforme et de modernisation dudit système « dans le but de préserver ses équilibres financiers et garantir sa pérennité et son adaptation aux développements survenus ». Zemali a mis en avant, à cet égard, « le rôle efficace de la recherche scientifique comme l’un des plus importants mécanismes de réforme qui contribuent à l’économie de santé et à la recherche de nouveaux moyens pour développer la prise en charge médicale ». Le ministre a par ailleurs mis l’accent sur la nécessité de consolider le partenariat entre les praticiens conseils relevant des organismes de la Sécurité sociale et les médecins traitants. Cette initiative, a-t-il indiqué allait « améliorer la qualité des soins au profit des assurés sociaux » et « réguler les dépenses ». Selon Zemali, cette initiative a été encouragée par un phénomène particulier, qu’est « l’existence de dépassements » en matière de remboursement d’indemnités journalières. Le ministre informera à ce sujet, que le nombre d’ordonnances médicales remboursées par la CNAS en 2017 s’est élevé à plus de « 64 million ordonnances et que le nombre d’indemnités journalières concernant les arrêts de travail a dépassé les 14 millions au cours de l’année 2017, avec un coût de plus de 16 milliard de DA ». Le ministre a indiqué que ce phénomène peut être dépassé, grâce à l’installation d’un « dispositif de conventionnement reposant particulièrement sur l’aspect relatif à la prévention et à la prescription des soins de santé selon les critères ». Ceci permettra, a-t-il, expliqué, d’ « éviter les dépassements, la surconsommation des médicaments et les traitements médicaux redondants ». Le ministre saisira cette occasion pour rappeler que le système de la sécurité sociale reposait sur « le principe de la solidarité intergénérationnelle », et qui assurait « une large couverture sociale au profit de plus de 39 million d’Algériens ». Les recettes provenant des cotisations des travailleurs et des personnels « ne se limitaient pas au financement des assurances sociales » à l’exemple, des congés maladies, maternité, l’incapacité ou le décès. Selon les explications les recettes couvraient également d’autres indemnités, tels que « les assurances contre les accidents de travail, les maladies professionnelles, la retraite et l’assurance- chômage ». Le ministre fera cependant savoir que les dépenses de remboursement des médicaments occupaient actuellement la « première place des dépenses de l’assurance maladie ». Ces dernières seraient passées de « 20 milliards DA en 2000 à 212 milliards DA en 2017 ».
Amel Driss