Raqqa, la capitale auto-proclamée du groupe Etat islamique, est tombée, mardi, après une longue et dure bataille, qui a commencé le 8 juin dernier. Les combats ont fait, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, 3250 morts, dont 1130 civils et quelque 270 000 personnes qui ont fui la ville et sa région ont toujours «un besoin critique d’aide et les camps sont pleins à craquer», affirme la directrice de Save the Children pour la Syrie, Sonia Khush, dans un communiqué.
Raqqa est libérée du joug des jihadistes mais l’avenir de la ville est plus incertain que jamais. Les défis sont effectivement énormes. Près de quatre mois de combats, de bombardements et de raids aériens ont transformé en tas de ruines cette ville prospère de 220 000 habitants, avant la guerre en 2011. Raqqa est détruite à 80%, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Presque aucun bâtiment n’a été épargné. Les infrastructures ont été détruites, il n’y a plus ni d’eau ni d’électricité. La dernière bataille a d’ailleurs eu lieu dans la nuit de lundi à mardi dans l’Hôpital national, le plus grand de la ville, où 22 jihadistes étrangers ont été tués, selon des sources kurdes des Forces démocratiques syriennes, soutenues par Washington. La ville est inhabitable en l’état actuel et la réhabilitation des services de bases nécessite des mois de travaux et d’importants moyens financiers. Des médias syriens proches de l’opposition ont fait état, mardi, d’une visite de l’envoyé américain auprès de la coalition internationale, Brett McGurk, dans la ville de Aïn Issa, au nord de Raqqa. Il était accompagné du ministre saoudien Thamer al-Sabhane. L’objet de cette visite était, justement, de discuter de la reconstruction de l’ex-capitale autoproclamée de l’EI.