Syrie: Damas dénonce la tenue d’une « rencontre de trahison » au nord du  pays

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Le ministère syrien des Affaires étrangères a  dénoncé, samedi, la tenue de la dite « conférence des tribus syriennes »  organisée au nord du pays par le mouvement des Forces démocratiques syriennes (FDS), qualifiant celle-ci de « trahison », ont rapporté des médias  locaux.

Dans une déclaration à l’agence Sana, une source du ministère des Affaires  étrangères et des Expatriés a condamné « la soi-disant conférence des tribus syriennes tenue dans la ville syrienne Ain Issa, région sous contrôlée de  milices armées et des forces occidentales », soutenant que cette « rencontre de trahison » a été mise en « échec grâce au boycott de la majorité des tribus arabes authentiques ».  Le chef du mouvement des Forces démocratiques syriennes, Mazloum Kobani, a  annoncé vendredi la tenue d’une « conférence réunissant des représentants de tribus à Ain Issa (nord) ».  Le responsable du FDS a rejeté, à l’occasion, la proposition du  gouvernement syrien d’adhérer aux accords de réconciliation visant à  restaurer l’autorité de l’Etat central, précisant que « son mouvement n’acceptera pas un retour à l’avant-2011 ».   Réagissant à ces déclarations, la diplomatie syrienne a souligné que de  « telles réunions incarnent sans doute la trahison de leurs organisateurs quels que soient leurs appartenances politiques ou ethniques », précisant  quÆ »ils ne représentent aucune composante syrienne réelle, nationale et  honnête », a poursuivi l’agence syrienne.  Affirmant que de « telles réunions démontrent que leurs organisateurs  suivent des illusions confirmant historiquement l’impossibilité de leur  réalisation quelles que soient leurs tentatives », la diplomatie syrienne a,  en outre, appelé les pays occidentaux qui soutiennent cette « rencontre » à respecter les résolutions du Conseil de sécurité insistant sur l’unité du  territoire et du peuple de la Syrie, ainsi que sur sa souveraineté et son indépendance.  Dans ce contexte, la diplomatie syrienne a invité « tous les Syriens  honnêtes, notamment dans le nord et l’est du pays à riposter et à confronter de telles tentatives odieuses de toutes les parties qui les  soutiennent ou y encouragent ». Lors des derniers pourparlers d’Astana sur le règlement de la crise  syrienne, tenus les 25 et 26 avril, les Etats garants (Iran, Russie et  Turquie) ont réitéré leur ferme attachement à « la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la Syrie »,  soulignant « la nécessité de poursuivre les efforts en vue de l’éradication  des organisations terroristes ». A l’issue du 12ème round des pourparlers, tenu dans la capitale du  Kazakhstan, Nur-Sultan (ex-Astana), les pays garants du processus d’Astana  ont rejeté, dans une déclaration finale, « toutes les tentatives visant à créer de nouvelles réalités sur le terrain sous prétexte de lutter contre  le terrorisme », exprimant leur détermination à s’opposer aux « plans  séparatistes visant à porter atteinte à la souveraineté et à l’intégrité  territoriale de la Syrie, ainsi qu’à la sécurité nationale des pays voisins »

« Washington utilise les Kurdes pour saper le processus d’Astana »selon  Moscou

Le ministère russe des Affaires étrangères a  accusé, samedi, Washington d’avoir utilisé le mouvement séparatiste kurde  en Syrie pour réaliser ses projets de présence à long terme dans le pays, soutenant que ceci sape ainsi les acquis du processus d’Astana portant sur  le règlement de la crise syrienne, ont rapporté des médias locaux. Les dirigeants kurdes, soutenus par des pays occidentaux, ont tenté  d’organiser un « congrès » vendredi à Ain Issa au nord syrien devant réunir  toutes les tribus et mouvements politiques syriens. Toutefois, après avoir échoué à obtenir une large représentation, les organisateurs ont été  contraints de déclasser le statut de « congrès » à celui de « conférence », a réagi la diplomatie russe dans un communiqué cité par l’agence russe Tass. A ce propos, la diplomatie russe a souligné que « les Etats-Unis et leurs  alliés ont toujours été résolus à régler la crise syrienne uniquement dans  le but d’assurer sa présence à long terme dans ce pays » et tentent à créer « un quasi-Etat sur la rive est de l’Euphrate », a poursuivi la même source. « Cet événement, qui vise évidemment à scinder le pays, viole de manière  flagrante les principes déclarés des Nations unies de préservation de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la République arabe  syrienne, y compris ceux énoncés dans la résolution 2254 du Conseil de sécurité », a rappelé le communiqué du ministère russe. « Cette action (organisation de la conférence) déclenchera une nouvelle  spirale de tension et détruit cette construction fragile, qui permet de parvenir à un accord dans un Etat syrien multinational. Elle vise  clairement à saper les efforts de la communauté internationale, de l’ONU et des Etats garants (Russie, Iran, Turquie) du format Astana sur le règlement  de la crise syrienne le plus rapidement possible « , a dénoncé, en outre, la diplomatie russe. La plupart des chefs de tribu)s notamment arabes de l ‘Euphrate oriental se  sont opposés à l’idée de la tenue de ce congrès, a fait savoir la même source, faisant état  à l’occasion « d’importante sommes d’argent allouées par Washington pour corrompre des délégués ». « Les organisateurs ont recruté des participants dans les camps de  réfugiés, y compris le camp d’Al Hol où les détenus affamés étaient prêts à  tout faire pour sauver leur vie », a précisé le document du ministère russe, ajoutant que Washington a également eu recours au « chantage et à la force »  pour faire venir des délégués. Notons que le ministère syrien des Affaires étrangères a dénoncé, samedi,  la tenue de la dite « conférence  » la qualifiant de « trahison ». Dans une déclaration à l’agence Sana, une source du ministère des Affaires  étrangères et des Expatriés a condamné « la soi-disant conférence des tribus syriennes tenue dans la ville syrienne Ain Issa, région sous contrôlée de  milices armées et des forces occidentales », soutenant que cette « rencontre de trahison » a été mise en « échec grâce au boycott de la majorité des  tribus arabes authentiques

Les Kurdes prêtes à dialoguer avec le gouvernement  

Les Forces démocratiques syriennes (FDS),  dominées par des combattants kurdes, se sont dit prêtes vendredi à  dialoguer avec le gouvernement syrien, mais ont rejeté les accords de  réconciliation. Le chef des FDS, Mazloum Kobani, cité par des médias locaux, a affirmé  être prêt pour « un dialogue avec le gouvernement syrien » afin de parvenir à  une « solution globale ». « Aucun règlement réel » ne peut émerger « sans une reconnaissance totale et  constitutionnelle des droits du peuple kurde » et de la légitimité de « l’administration autonome », a-t-il toutefois défendu. « Nous n’accepterons en aucun cas un retour à l’avant-2011 », a par ailleurs  souligné M. Kobani, lors d’une conférence organisée à Ain Issa, une ville du nord de la Syrie sous contrôle kurde. « Il n’est pas possible de régler  les problèmes existants et les grands défis de la région (…) par le biais des (accords de) réconciliations », a-t-il ajouté. Ces derniers mois, le président syrien a fait part de sa volonté de  reconquérir les zones kurdes, par « la force » ou à travers des accords de  « réconciliation ». Les zones contrôlés par les Kurdes s’étendent sur environ un tiers de la  Syrie. Les FDS ont été le fer de lance de la lutte contre le groupe terroriste autoproclamé « Etat islamique » (EI/Daech) dans le nord et l’est  de la Syrie avec l’aide des Etats-Unis. Les Kurdes ont entamé l’été dernier des négociations avec Damas concernant  l’avenir de leur autonomie mais aucun accord n’a été trouvé à ce jour. Déclenchée en 2011, la guerre en Syrie n’a eu de cesse de se complexifier  au fil des ans, impliquant plusieurs acteurs régionaux et internationaux. Le conflit a fait en huit ans plus de 370.000 morts et déplacé plusieurs  millions de personne

                                                                                       Ahsene Saaid/Ag