L’offensive sur Alep-Est a redoublé d’intensité. Un hôpital du quartier de Maadi a été bombardé vendredi et mis hors service. Les bombardements ont fait de nombreuses victimes, vendredi 18 novembre à Alep-Est.
Les habitants des quartiers rebelles d’Alep situés à l’est de la cité se terraient, vendredi 18 novembre, pour échapper aux raids et aux plus violents bombardements d’artillerie subis depuis deux ans, signe de la détermination du régime syrien de contrôler toute la ville. A Berlin, les principaux dirigeants européens et le président américain Barack Obama ont appelé à «l’arrêt immédiat» des attaques contre le secteur rebelle d’Alep, qui échappe, depuis 2012, au contrôle du régime de Bachar Al-Assad.
Un hôpital en partie détruit
L’actuelle offensive sur Alep-Est a commencé mardi et les forces progouvernementales ont pilonné plusieurs quartiers vendredi, pour la quatrième journée consécutive. Selon le correspondant de l’Agence France-presse (AFP) en secteur rebelle, jamais depuis deux ans l’artillerie gouvernementale n’avait frappé ces secteurs avec une telle intensité, les roquettes s’abattant dans un bruit terrifiant et les explosions faisant trembler le sol. En fin de journée, un hôpital du quartier de Maadi a été bombardé et mis hors service, selon l’Observatoire syrien des Droits de l’Homme (OSDH). Selon une source médicale, «l’établissement a été en partie détruit et deux patients ont été tués». D’autres personnes ont été blessées ainsi que des membres du personnel médical. Plus tôt, d’autres frappes avaient complètement détruit le quartier général de la défense civile à Bab al-Nairab, un autre quartier du secteur rebelle, a rapporté un secouriste. Les écoles pourraient rester fermées, samedi et dimanche, dans cette partie de la ville, en raison de l’intensité des bombardements.
Habitants affamés et privés d’aide humanitaire
Dans la journée, des hélicoptères avaient largué des barils d’explosifs sur plusieurs quartiers rebelles de l’ancienne capitale économique de Syrie, devenue le principal front d’un conflit qui a fait plus de 300 000 morts depuis 2011. Les insurgés ont riposté en tirant une quinzaine de roquettes sur la partie d’Alep tenue par les forces gouvernementales, faisant cinq morts dont deux fillettes, d’après les médias officiels. Depuis la reprise des bombardements, mardi, après une suspension d’un mois, les frappes du régime ont tué au moins 65 civils selon l’OSDH. Les habitants d’Alep-Est, assiégés depuis quatre mois, ne peuvent plus recevoir aucune aide humanitaire. Les dépôts des ONG locales sont vides et des habitants affamés ont attaqué cette semaine des dépôts de vivres du conseil municipal rebelle, selon un journaliste de l’AFP. Les forces du régime «entendent combiner bombardements aériens et famine résultant du siège pour obtenir une reddition des rebelles», estime Thomas Pierret, spécialiste de la Syrie et professeur à l’université d’Edimbourg. La Russie, qui intervient en Syrie depuis plus d’un an pour soutenir le régime, ne participe pas aux bombardements aériens sur Alep-Est. Mais elle mène depuis mardi des frappes sur la province voisine d’Idlib, contrôlée par une alliance de rebelles et de djihadistes.
Aller vite avant la prise de fonction de Trump
Selon des analystes, Damas et ses alliés veulent aller vite avant la prise de fonction de Donald Trump, le 20 janvier. Par ailleurs, une coalition arabo-kurde a lancé, le 5 novembre, une offensive en vue de reprendre Rakka au groupe Etat islamique (EI), qui a fait de cette ville de l’est de la Syrie sa «capitale». L’alliance arabo-kurde tente actuellement de déloger l’EI d’une hauteur stratégique qui lui ouvrirait la route de Rakka. Un haut responsable des Forces démocratiques syriennes (FDS), qui réunissent ces combattants arabes et kurdes, a déclaré à l’AFP que la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis avait non seulement livré de nouvelles armes aux FDS mais participait directement aux combats sur le terrain.