Au moins 112 personnes ont péri dans un attentat suicide mené samedi contre des bus transportant des personnes évacuées de localités loyalistes du nord de la Syrie, selon un nouveau bilan d’une ONG fourni dimanche. L’attentat mené par un kamikaze à bord d’une camionnette piégée est survenu dans la localité de Rachidine, où étaient bloqués des dizaines de bus transportant des personnes évacuées des localités de Foua et Kafraya. Un précédent bilan de l’attentat, qui n’a pas été revendiqué, faisait état de 43 morts. »Le bilan de l’attentat suicide est monté à 112 morts après le décès de plusieurs blessés. Parmi les morts figurent 98 personnes évacuées de Foua et Kafraya », a précisé Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) qui s’appuie sur un vaste réseau de militants et de sources à travers le pays en guerre. Les autres personnes tuées sont des travailleurs humanitaires locaux ou des rebelles, a-t-il précisé. Le bilan risque encore de s’alourdir en raison de blessés grièvement atteints. Le processus d’évacuation impliquant des milliers de Syriens de quatre localités assiégées avait été lancé vendredi en vertu d’un accord signé par le Qatar, soutien de la rébellion, et l’Iran, allié du président Bachar al-Assad. Les villes syriennes concernées sont les rebelles Madaya et Zabadani près de Damas et les pro régime Foua et Kafraya dans la province d’Idleb (nord-ouest). L’opération d’évacuation avait été bloquée samedi sur la route de Rachidine (dans la province voisine d’Alep), les personnes évacuées attendant pendant des heures dans leurs bus en raison de désaccords entre les parties adverses. C’est là qu’un kamikaze a fait exploser sa camionnette piégée à côté des 75 bus transportant des civils et des rebelles évacués de Foua et Kafraya. Quelques heures après l’attaque, l’opération avait repris et les bus avaient repris la route pour rejoindre leur destination finale. Le régime syrien a accusé les « groupes terroristes », un terme utilisé par le pouvoir pour désigner rebelles et jihadistes. Mais l’influent groupe rebelle Ahrar al-Cham a nié toute implication des rebelles. Il s’agit de l’un des attentats les plus sanglants depuis le début de la guerre en Syrie il y a plus de six ans.