Synthèse de l’entrevue du président de la République avec les médias nationaux: Tebboune souligne son attachement à la consécration de la transparence et assure que le peuple algérien est sa préoccupation majeure

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Le président Abdelmadjid Tebboune a rencontré les responsables de quatre médias algériens jeudi. La rencontre a été diffusée, vendredi soir, sur l’ENTV. Le chef de l’État a abordé plusieurs questions d’actualité : révision de la Constitution, lutte contre le coronavirus, la situation en Libye, les relations avec la France, etc.

«L’Algérie est un État transparent» Le président Tebboune a réitéré son attachement à la consécration de la transparence pour le rétablissement de la confiance du citoyen en son État. «L’Algérie est un État transparent et je suis, plus que jamais, attaché à la transparence, car nous n’avons rien à cacher», a-t-il dit, en affirmant que sa «préoccupation majeure est le peuple, notamment ses classes moyenne et ouvrière». C’est la classe moyenne qui a été la plus affectée par les différents problèmes qu’a connus le pays depuis 1988, particulièrement pendant les années du terrorisme, et la dégradation de la situation économique qui s’en était suivie, a-t-il ajouté, selon le compte rendu de l’agence officielle. Le programme de logement location-vente (AADL) avait été conçu pour cette catégorie, a-t-il rappelé affirmant que les programmes de logement partaient d’une réalité bien nationale et n’étaient pas un simple tremplin politique. Soulignant l’importance qu’il accorde aux préoccupations des Algériens, il a assuré que chaque citoyen aura ses droits mais qu’il faut laisser au Gouvernement le temps de concrétiser les différentes exigences du développement.

«Des dérapages prévisibles»

Le président a mis en garde, dans ce contexte, contre l’instrumentalisation par divers moyens et des plans visant l’Algérie, il a évoqué «un acharnement extérieur d’où la nécessite de la vigilance pour mettre en échec ces desseins». Par ailleurs, le président Tebboune a évoqué des «dérapages prévisibles» lors du débat sur l’avant-projet d’amendement constitutionnel concernant les constantes de la nation. Comité Laraba Revenant sur la polémique autour des points inhérents aux constantes de la nation dans le cadre de l’avant-projet de l’amendement constitutionnel, le Président a réitéré sa confiance en les membres du Comité d’experts, en leur nationalisme et en leur attachement aux constantes de la nation, des éléments «qui ne souffrent sans aucun doute», a-t-il soutenu. Après avoir assuré qu’aucun délai n’avait été fixé pour ce débat, «qui pourrait se poursuivre jusqu’à fin juin», il a fait savoir que la présidence de la République a été destinataire de «quelque 1500» rapports de propositions de la part des partis politiques et de la société civile. À une question sur le régime de gouvernance futur de l’Algérie, le président de la République a précisé que «la tendance va vers un régime semi-présidentiel», estimant que l’essentiel est de sortir du régime présidentiel «rigide». Envoi des troupes en dehors des frontières Par ailleurs, le Président Tebboune a évoqué un autre point figurant dans la mouture de l’avant-projet de l’amendement constitutionnel soumis au débat, à savoir la participation de l’Armée nationale populaire (ANP) aux opérations militaires en dehors des frontières, affirmant qu’une telle participation «n’interviendra qu’avec l’aval du peuple à travers ses représentants au Parlement». «Nous disposerons d’une Constitution claire et transparente et notre armée aura la possibilité d’adhérer aux décisions des instances internationales et régionales pour participer aux missions de maintien de la paix». M. Tebboune a tenu à ce propos à préciser que «notre philosophie restera la même et ne changera jamais», ajoutant qu’«il s’agit simplement d’un retour à la normale», partant du principe que si l’ANP aura à participer à des opérations en dehors des frontières, cela se fera «sous le couvert de la Loi et de la Constitution et pour accomplir des missions pacifiques pour la défense de l’Algérie». Pour ce qui est de la situation sanitaire, le président Tebboune a souligné que toutes les décisions à prendre concernant le déconfinement «seront des décisions scientifiques et non politiques ou administratives». «Le Comité scientifique de suivi de l’évolution du coronavirus se réunira samedi au siège de la Présidence de la République et la décision qui s’impose sera prise après analyse minutieuse de la première phase de déconfinement partiel décidée par le Gouvernement», a-t-il assuré. Dans ce contexte, M. Tebboune a salué la culture de prévention chez les citoyens, affirmant que «tous les chiffres du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du coronavirus étaient transparents. Face à la transparence des services sanitaires, le Président Tebboune a invité les entreprises économiques impactées par la pandémie du Covid-19 à faire preuve de «transparence» et d’ «honnêteté» en sollicitant l’aide de l’État qui dispose des moyens de contrôle nécessaires pour vérifier la crédibilité des données fournies au sujet des pertes subies. Tout en admettant l’impact multilatéral de la pandémie, il a minimisé l’incidence financière, estimant que «sur le plan financier, il n’y a pas eu un impact considérable car nous avions pris nos précautions». Affirmant que le soutien de l’État aux catégories impactées «ira aussi loin que nécessaire», le président de la République a assuré qu’il (l’État) «n’abandonnera pas les jeunes chômeurs». Déconfinement et reprise des vols «La politique de solidarité nationale sera maintenue et aucun citoyen ne sera lésé», a-t-il ajouté, annonçant que les jours à venir verront la levée de suspension sur certaines activités commerciales. Par ailleurs, le président de la République a estimé qu’«il est encore tôt pour parler d’ouverture de l’espace aérien», précisant qu’une telle décision était du ressort des spécialistes, et devrait tenir compte de la préservation de la santé des citoyens. M. Tebboune a annoncé, par la même occasion, l’installation samedi de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire qui aura pour charge la mise en place d’un «système de santé développé offrant des soins de qualité» outre une plus large prévention contre les différentes maladies.

Relations avec la France Concernant les relations diplomatiques avec certains pays, M. Tebboune a précisé que l’Algérie et la France «sont deux grands États, en Afrique pour l’un et en Europe pour l’autre, qui ont des intérêts communs les obligeant à travailler ensemble, mais cette bonne intention se heurte parfois à des tentatives de lobbies de susciter des conflits, et par conséquent de nuire à ces intérêts». Dans le contexte des relations extérieures toujours, le Président Tebboune a évoqué également les relations entre l’Algérie et les États-Unis, soulignant «l’amitié de longue date et le respect mutuel» existant entre les deux pays outre les accords stratégiques ayant trait à la lutte contre le terrorisme et bien d’autres domaines. Il a souligné, à ce propos, que pour les États-Unis d’Amérique, «l’Algérie est un pays qualifié pour la médiation, un pays stabilisateur dans la région». Le Président Tebboune a cité également l’Allemagne, rappelant les relations bilatérales économiques importantes dans de nombreux secteurs. Il a précisé, par ailleurs, que la majorité de ces pays et bien d’autres partagent la vision de l’Algérie concernant le dossier libyen et constatent de plus en plus que «l’Algérie avance sur la voie de la démocratie». Crise libyenne Concernant la crise libyenne, justement le président de la République a indiqué que «l’Algérie est très peinée pour la situation dans laquelle se trouve ce pays frère, car elle a vécu pareilles tragédies et sait comment s’en sortir». Réitérant que «la solution pour la Libye ne saurait être militaire», il a rappelé que l’Algérie se tient à équidistance de l’ensemble des parties et est disposée à aider à mettre un terme à la crise et à l’effusion de sang. «Le sang qui coule en Libye est bel et bien celui des Libyens et non de ceux qui y mènent une guerre par procuration», a-t-il déploré, estimant que «quel que soit le nombre de victimes, le retour à la table des négociations est impératif, d’où la nécessité de les engager». Installation de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire Le président de la République,  Abdelmadjid Tebboune, a annoncé, vendredi soir à Alger, l’installation samedi de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire qui aura pour charge la mise en place un «système de santé développé offrant des soins de qualité» outre une plus large prévention contre les différentes maladies. Lors de son entrevue périodique avec les médias nationaux, M. Tebboune a précisé que «l’Agence nationale de la sécurité sanitaire, qui sera installée samedi, n’est pas liée à l’émergence de la pandémie du Covid-19». Cette Agence regroupera des spécialistes et des experts algériens de renommée internationale dans le domaine de la médecine, qui connaissent très bien les systèmes de santé aux Etats-Unis et dans plusieurs pays européens, et ils vont travailler avec des experts et des médecins qui connaissent la réalité locale, a fait savoir M. Tebboune. Il a expliqué qu’elle constituera «le cerveau» à même de garantir un haut niveau de soins, de médecine qualitative, de protection maternelle et infantile et une prévention plus large contre les différentes maladies, alors que le ministère sera «les membres qui exécuteront sur le terrain». Il a également indiqué que les idées de cette nouvelle Agence qui aura à poser un diagnostic détaillé du système de santé «sont multiples et versent toutes vers la mise en place d’un système de santé développé en adéquation avec les besoins d’un pays avancé». Estimant que le système de santé algérien était «le meilleur» en Afrique et au Maghreb, car reposant sur le principe de la gratuité des soins, il a rappelé qu’il n’y avait pas une localité sans salle de soins. Néanmoins, la demande devenant de plus en plus grande avec la croissance démographique, ce système élaboré, quand la population était de 13 ou 14 millions d’habitants, n’est plus efficace, aujourd’hui avec près de 45 millions d’habitants, un chiffre qui atteindra les 50 millions dans 5 ans, a expliqué le président de la République. Dans le même cadre, il a ajouté que l’Algérie, de l’aveu de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a pu éradiquer plusieurs maladies, encore existant dans d’autres pays, mais «il est impératif de continuer de protéger les Algériens». «C’est là, un devoir et un des principes de l’Etat algérien qui garantit la gratuité des soins», a-t-il ajouté. Le président de la République a mis en avant, dans ce sens, l’impératif de passer à un autre modèle de santé, basé sur la prévention contre les maladies, notamment cancéreuses, la production pharmaceutique, des mécanismes de veille au niveau de chaque wilaya, outre la formation et la gestion hospitalière.

  1. M. / Ag.