Le nombre des décès provoqués par le monoxyde de carbone, en Algérie, est inquiétant, notamment pendant la période hivernale. La Protection civile a fait état, hier, de 93 personnes mortes asphyxiées entre janvier et septembre de l’année en cours, et 1816 personnes sauvées.
Une augmentation de 53% a été enregistrée par rapport à la même période de l’année précédente. De même pour le nombre de décès (+17,72%) et des personnes secourues (+70,51%), selon le sous-directeur des statistiques et de l’information, le colonel Farouk Achour, dans une conférence de presse animée à l’occasion du coup d’envoi de la campagne de sensibilisation sur le danger de l’asphyxie et sur les comportements à adopter pour préserver les vies humaines. Il a souligné que les interventions ont concerné 42 fois des asphyxies par confinement d’air (dans les puits), 188 par gaz naturel et gaz butane, 141 fois par obturation des voies respiratoires et 722 fois par gaz naturel gaz carbonique. Pour ce qui est du décès par types d’asphyxies, le même responsable a cité 13,97% par confinement d’air, 4,30% autres asphyxies, 9,67% par gaz naturel gaz butane et 72,04% par gaz naturel gaz carbonique. Sur ce dernier point, le colonel Achour a précisé que le monoxyde de carbone est un gaz issu de la combustion de substance diverses (bois, gaz, charbon…etc) et qui cause «plus de 250 décès par an» et «une petite quantité de CO dans l’air peut provoquer une asphyxie. En effet, 0,1% , a-t-il dit, de CO dans l’air tue en une heure. 1% tue en 15 minutes et un taux de 10% de CO dans l’air tue immédiatement», a-t-il averti.
La non-conformité des appareils pointée du doigt
Concernant les principaux responsables d’émission de ce gaz mortel, ledit responsable a cité les chaudières, poêles, chauffage à gaz et autre gazinières, mal réglés ou mal entretenus ainsi que les gaz d’échappement de voiture. Le colonel Achour a indiqué que face aux risques majeurs, il s’avère indispensable de développer une culture du risque au sein de la population de manière à la préparer à affronter physiquement et mentalement ces risques, à travers, notamment des caravanes de sensibilisation à l’échelle nationale. De son côté, Kouli Samy, responsable au niveau de la Direction de la qualité et la consommation au ministère du Commerce, a souligné que son département avait enregistré auparavant plus de 90% du taux de non-conformité des appareils, mais depuis juillet 2017, cette situation a régressé. «Nous avons constaté que nous pouvons mettre certains appareils en conformité alors que d’autres ont été retirés du marché, qu’ils soient locaux ou importés», a-t-il déclaré, estimant que le nombre effarant de décès par le gaz de monoxyde de carbone interpelle tous les secteurs concernés. Revenant à la campagne de sensibilisation, il a souligné qu’elle sera accentuée au niveau des zones nouvellement couvertes en gaz naturelle, «car les citoyens ne connaissent pas les dangers qui peuvent en découler suite à un mauvais usage ou à des appareils défectueux».