Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présidé, hier, au siège de la Présidence de la République, une séance de travail en présence du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, un nombre de ministres et de hauts responsables sécuritaires, consacrée à l’examen et à l’évaluation des mesures prises pour riposter efficacement à l’épidémie du coronavirus.
A ce titre, les pouvoirs publics tentent de réduire au mimimum l’impact de cette pandémie sur les citoyens et à ce titre, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid, a indiqué, hier, que «toutes les possibilités de riposte» contre le coronavirus peuvent être envisagées, soulignant que des mesures ont été prises et d’autres le seront «au fur et à mesure de l’évolution de la situation». Au sujet d’un éventuel confinement de certaines zones comme Blida et Boufarik où les premiers cas de coronavirus sont apparus, Benbouzid a indiqué que cette mesure était «envisageable», précisant que «c’est une mesure que nous gardons, mais que nous ne souhaitons pas exécuter, car nous avons l’espoir que la situation ne s’aggrave pas».
Il a rappelé, en outre, que «plus de 400 lits de réanimation sont disponibles» et que les espaces à mettre immédiatement en exercice avec des respirateurs étaient «en cours d’identification». Le ministre a fait savoir également que les établissements de santé relevant des secteurs publics et privé étaient «tous interpellés» pour faire face à la maladie et réduire le risque de sa propagation. D’autre part, Benbouzid a relevé qu’il était «très dangereux scientifiquement» de poursuivre le mouvement populaire (Hirak), car il s’agit d’un regroupement favorable à la propagation du nouveau coronavirus (Covid-19). «Au delà des revendications populaires que je respecte, le Hirak est avant tout un regroupement de personnes parmi lesquelles il pourrait y avoir des porteurs du coronavirus qui risquent de contaminer d’autres. Donc, scientifiquement, il est très dangereux de poursuivre le Hirak», a-t-il soutenu. Il a ajouté que la suspension des marches et les mobilisations populaires relève du «bon sens patriotique» des citoyens, rappelant que l’interdiction de tout regroupement faisait partie des mesures préventives prises contre la propagation de Covid-19, qui a déjà fait 5 morts et contaminé 60 personnes à travers huit wilayas. «Un nombre réduit mais demeure inquiétant», a-t-il commenté. Benbouzid a salué les personnes qui agissent dans ce sens et a invité les manifestants à éviter d’investir la rue «provisoirement, le temps de se débarrasser de ce fléau qui est un réel danger», a-t-il souligné. De son côté, l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a rassuré les citoyens de la poursuite de l’approvisionnement du marché en produits de large consommation, appelant les commerçants à ne pas augmenter les prix et les citoyens à rationaliser leur consommation. L’UGCAA a appelé les commerçants «à être solidaires entre eux et avec le peuple, à ne pas augmenter les prix et à assurer les services nécessaires», exhortant les citoyens à «rationnaliser leur consommation» et à ne pas «se ruer» sur les marchandises. L’appel lancé par l’UGCAA intervient sur fond de la ruée de certains citoyens sur les produits de large consommation en raison des craintes de la propagation du coronavirus. L’Algérie a enregistré jusqu’à maintenant 60 cas dont 5 décès. L’UGCAA a exhorté les commerçants à respecter toutes les mesures préventives décidées par le gouvernement pour freiner le développement du coronavirus, se disant satisfaite des décisions conservatoires et préventives du président de la République. L’Union a lancé «un appel à tous les commerçants et artisans algériens pour se mobiliser, faire preuve de vigilance et suivre les règles de sécurité en vue d’éviter toute contamination éventuelle». Elle a également appelé à se distancer des rassemblements et à respecter les règles d’hygiène lors de l’exercice de l’activité commerciale. Pour rappel, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait ordonné la fermeture des écoles des trois cycles d’enseignement, ainsi que des Universités et établissements de la formation professionnelle, à partir de jeudi jusqu’à la fin des vacances de printemps le 5 avril prochain afin d’éviter la propagation du coronavirus. Le Président Tebboune a également ordonné la fermeture des Universités et Instituts de l’enseignement supérieur, à l’exception des facultés où se déroulent encore les examens de rattrapage. La décision concerne aussi les établissements de formation relevant du secteur de la Formation et de l’enseignement professionnels, ainsi que les écoles coraniques, les zaouias, les classes d’alphabétisation et tous les établissements éducatifs privés et les jardins d’enfants.
La décision intervient comme mesure préventive pour éviter la propagation de la pandémie du coronavirus. Dans le même sillage, plusieurs personnalités nationales et des partis politiques ont lancé des appels pressants pour la suspension temporaire des marches populaires (Hirak) en raison des risques du coronavirus en Algérie.
Benslimane