En prenant des décisions salutaires pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, aura, encore une fois, fait preuve de l’intérêt particulier qu’il accorde personnellement à l’amélioration des conditions de vie des catégories vulnérables de la société. En effet, lors du dernier Conseil des ministres, le chef de l’Etat a ordonné le gel, jusqu’à nouvel ordre, de tous les impôts et les taxes, notamment les taxes contenues dans la loi de finances 2022 sur certains produits alimentaires, ainsi que la suppression de tous les impôts et taxes sur le e-commerce, les téléphones portables, les matériels informatiques à usage personnel et les startups en se contentant des tarifications réglementées.
Le Président a également ordonné au gouvernement de prendre toutes les mesures et procédures visant à faire éviter aux citoyens l’impact de la flambée vertigineuse des prix dans les marchés internationaux durant l’année en cours jusqu’à leur stabilisation. Il a, par la même occasion, ordonné l’organisation d’une réunion de coordination entre les services du ministre du Commerce et les représentants des corps sécuritaires en vue d’élaborer une stratégie efficace visant à mettre fin à la contrebande des produits alimentaires de large consommation à travers les frontières du pays, un phénomène à l’origine de pertes importantes pour le marché et l’économie nationale. Pendant ce temps, l’Etat prendra en charge la différence des prix des produits destinés aux citoyens par l’Office algérien interprofessionnel des céréales et ce, compte tenu de l’augmentation des prix à l’international. Il veillera de renforcer davantage le contrôle sur les subventions dans le secteur de l’Agriculture et de l’élevage de bétail pour une stabilité des prix au service des citoyens. Pour rappel, lors de la dernière rencontre gouvernement-walis, le président de la République avait donné des instructions fermes aux responsables au niveau local à l’effet de se pencher, de manière sérieuse et efficace, sur les attentes, les problèmes et autres préoccupations soulevés par les citoyens dans les différentes régions du pays. Le chef de l’Etat, faut-il le souligner, avait maintes fois souligné qu’en dépit de la nouvelle conjoncture dictée par les répercussions néfastes sur l’économie du pays, l’Etat ne compte pas lésiner sur les moyens et les ressources afin de faire redémarrer la machine de production, tout en veillant à la préservation du caractère social de l’Etat. Il avait aussi rappelé que les attentes sociales légitimes exprimées par les populations, demeurent au centre des préoccupations de l’Etat et seront satisfaites à travers les projets qui sont en cours de réalisation et ceux encore en voie d’être lancés. C’est dans cette optique que s’inscrit la nouvelle démarche des pouvoirs publics visant à permettre une véritable relance de la machine de production économique, tout en veillant à maintenir et préserver le pouvoir d’achat des citoyens.
A cet égard, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, avait insisté sur la méthodologie et les modalités de l’action du gouvernement en matière d’élaboration des textes législatifs et règlementaires et a donné une série de directives et d’orientations aux membres de son exécutif visant à moderniser et numériser le processus normatif, à améliorer la qualité des textes juridiques, à consolider la sécurité juridique en garantissant l’accessibilité, la lisibilité, la stabilité et l’effectivité des textes et à renforcer les capacités des institutions de l’Etat en la matière. Il s’agit pour autant d’instaurer un nouveau mode de gestion qui sera totalement débarrassé des pratiques malsaines comme la corruption et la bureaucratie et cela passe inévitablement par le changement des mentalités et la libération des initiatives. L’exécutif devra également se pencher sur la révision des textes juridiques en vigueur et leur adaptation en fonction de la logique économique et non des pratiques conjoncturelles, ce qui permettra de mieux exploiter le génie national et de générer les richesses et l’emploi. Cette installation intervient au lendemain de la rencontre gouvernement-walis au cours de laquelle les pouvoirs publics ont affiché leur volonté à lutter contre les pratiques révolues et malsaines qui ont entravé l’esprit d’initiative et freiné la relance économique du pays pendant plusieurs longues années.
Aujourd’hui, tout porte à croire que les choses vont changer et que rien ne sera plus comme avant En effet, après avoir répertorié les carences et les dysfonctionnements ayant caractérisé la gestion administrative des projets et des dossiers d’investissement tant au niveau local que central, le gouvernement a été amené à réfléchir sur un nouveau mode de gouvernance qui sera marqué par la rigueur et la transparence, comme l’avait si bien souligné le président de la République, tout en fixant les objectifs dans le cadre du processus de concrétisation de l’Etat de droit, la mise en place des règles de la gouvernance, la garantie de l’équité sociale et le rééquilibrage régional. Il a fait état d’indicateurs et de signes augurant un nouveau départ pour l’Algérie dans le domaine économique, en ce sens que pour la première fois depuis plus de deux décennies, la valeur des exportations a atteint 3,1 mds de dollars et pourra s’établir à 4, voire 4,5 milliards de dollars d’ici la fin de l’année. L’Algérie, dira-t-il, est sur le point de réaliser un équilibre dans la balance des paiements, ce qui lui permettra de sortir du tunnel et de réaliser un nouveau départ pour l’économie du pays.
Le Président Tebboune a annoncé plusieurs décisions à caractère socioéconomique, dont la consolidation de l’arsenal juridique de lutte contre la corruption, tout en s’engageant à protéger les responsables intègres, précisant que cette entreprise sera confortée par un dispositif juridique spécial. Pour protéger le citoyen et préserver sa dignité, le président de la République a donné des instructions pour l’élaboration de textes de loi criminalisant la spéculation sur les produits de base, annonçant, par ailleurs, l’entrée en vigueur, dans les deux prochains mois, de l’allocation chômage dans le cadre de la loi de finances 2022. A cet effet, les recommandations qui ont été adoptées à la fin de cette rencontre vont constituer une feuille de route pour les réformes que le gouvernement compte entreprendre au cours de la prochaine étape. D’ailleurs, le Premier ministre n’a pas manqué de relever que les instructions et les orientations données par le président de la République lors de la rencontre devraient être considérées comme une feuille de route dont il importe aux walis d’appliquer scrupuleusement. Pour le chef de l’exécutif, les recommandations qu’il a qualifiées de «précieuses» auxquelles ont conclu les participants, seront adoptées par le gouvernement pour être le prolongement de son programme d’action au niveau local. Rappelant que cette rencontre a coïncidé avec l’adoption du plan d’action du gouvernement, le Premier ministre a appelé les walis à la mobilisation pour relever le défi de réalisation les objectifs du programme d’action du gouvernement, précisant que les recommandations sont inclues dans le plan.
Les recommandations issues de la rencontre seront suivies au niveau du gouvernement qui œuvrera au renforcement du cadre juridique pour les concrétiser sur le terrain, a-t-il souligné, indiquant que l’ère de placer les recommandations dans les casiers est révolue et «nous serons appelés à effectuer des évaluations périodiques pour l’exécution des propositions à travers des mécanismes devant être étudié et mis en place durant les réunions du gouvernement». Le Premier ministre a indiqué que parmi les plus importants défis à relever, figurent la concrétisation de l’autosuffisance, à savoir la sécurité alimentaire et la production des matières premières localement, ainsi que l’adoption d’une feuille de route sanitaire et éducative précise. Il a, en outre, mis l’accent sur l’impératif d’ouvrir les chantiers de réforme de la fiscalité locale, dans les plus brefs délais, afin d’assurer un financement stable des collectivités locales. De même pour la réforme des taxes imposées sur le foncier qui est une autre alternative pour assurer un financement stable des communes, en sus de la révision des autres taxes et le renforcement du volet recouvrement. D’autre part, le Premier ministre a accordé un délai de 18 mois aux walis pour réguler l’exploitation du foncier et relancer les investissements locaux. Il a indiqué que le recensement général de la population et de l’habitat sera parachevé avant la fin du premier semestre de 2022, une opération qui permettra de déterminer le nombre d’habitants, mais aussi les caractéristiques démographiques et les données exactes sur les indices réels de la croissance économique. Le Premier ministre a annoncé que le gouvernement lancera dans les prochaines semaines une opération de recensement économique qui servira de base de données pour les entités économiques et administratives quelle que soit leur nature, appelant l’ensemble des walis et cadres locaux à faire réussir cette opération qui revêt un caractère stratégique, en ce qu’elle permettra d’élaborer et d’enrichir la base de données économiques dont le gouvernement a besoin afin d’élaborer les politiques nationales de développement. Dans leurs recommandations, les participants à la rencontre gouvernement-walis ont préconisé, dans l’objectif de parvenir à un développement territorial équilibré, un développement intégré, cohérent et durable, dans le cadre d’une stratégie nationale, plaidant pour un renforcement de l’attractivité de l’investissement à travers l’exploitation des ressources des différentes régions du pays. La nécessité pour la wilaya et la commune d’élaborer des plans de développement socioéconomique pluriannuels en tenant compte de l’impératif de la valorisation des potentialités locales a été vivement recommandée dans ce sens. Les participants ont préconisé aussi d’accompagner les collectivités locales dans la mise en œuvre des dispositions de la loi organique relative aux lois de finances, laquelle instaure une nouvelle vision en matière de financement du développement local.
T. Benslimane