En visite officielle hier à Alger, le Premier ministre de Slovénie, Robert Golob, a indiqué que l’Algérie et son pays sont engagées à travailler ensemble face aux défis internationaux, notamment le soutien à la palestinienne et la recherche de solutions pacifiques aux conflits.
« Je voudrais d’abord remercier M. le président de la République pour l’accueil chaleureux qu’il nous a réservé et cela ne fera que renforcer la coopération entre nos deux pays amis », a déclaré M. Golob à l’issue de ses entretiens avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, au siège de la présidence de la République. « Nous avons inauguré aujourd’hui l’ambassade de Slovénie à Alger et nous espérons que l’Algérie inaugurera son ambassade à Ljubljana en automne prochain », a-t-il ajouté. « L’Algérie et la Slovénie, en tant que pays membres non permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, ont beaucoup travaillé ensemble au cours des mois précédents et ont collaboré sur de nombreux projets », a-t-il précisé. »Nous avons répondu présents et cherché des solutions communes à des défis internationaux, tout comme nous avons évoqué aujourd’hui avec M. le président de la République la situation horrible à Ghaza et la nécessité de soutenir la Palestine. Nous avons parlé également de beaucoup d’autres défis qui concernent la scène internationale et la possibilités de solutions pacifiques », a-t-il affirmé.
M. Golob a relevé, en outre, une convergence de vues entre lui et le président de la République sur la nécessité du droit à la liberté et à l’autodétermination des peuples et des nations luttant pour leur indépendance, notamment en ce qui concerne la Palestine et le Sahara Occidental. »Nous étions d’accord avec Monsieur le Président que la liberté est vraiment fondamentale au niveau international et qu’elle doit constituer la base de notre travail au sein des Nations Unies et du Conseil de sécurité. Ce sont des choses qui unissent l’Algérie et la Slovénie », a-t-il soutenu.Evoquant les accords signés entre les deux parties, le Premier ministre slovène a mis en avant l’importance de ces accords de coopération, citant plus particulièrement ceux relatifs aux domaines de l’énergie et du gaz naturel et l’utilisation de l’intelligence artificielle.Ces accords devront permettre « plus d’échanges » en matière de recherche et de savoir-faire entre les deux pays afin de « profiter ensemble des nouvelles technologies des deux côtés de la Méditerranée », a-t-il relevé.
Le Premier ministre slovène s’est félicité, par la même occasion, de cette coopération qui sera, a-t-il dit, concrétisée sur la base de ces accords et de « l’établissement prochainement de la commission mixte entre les deux pays », exprimant son souhait de voir le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, « nous rendre visite le plus tôt possible ».L’Algérie a démontré, à maintes occasions, qu’elle demeure un acteur incontournable dans la résolution des crises régionales, notamment dans les pays du voisinage immédiat qui sont menacés par des défis sécuritaires et ont besoin d’être accompagnés dans leur processus de sortie de la crise.
L’Algérie qui a toujours plaidé pour une approche globale et intégrée dans le cadre de la résolution des conflits et des crises qui secouent la région du Sahel, vient, une fois de plus, réaffirmer ses positions, tout en précisant que cette approche doit englober deux segments importants, à savoir les projets de développement et l’aspect sécuritaire, notamment à la lumière des derniers développements survenus dans certains pays de la région où plusieurs coups d’Etat ont été opérés. A cet égard, de nombreux acteurs internationaux et régionaux ont salué les grands efforts menés par l’Algérie pour assurer le retour et le maintien de la stabilité au Mali, réaffirmant l’impérative application effective de l’accord de paix et de réconciliation, le seul et unique choix pour rétablir la paix et la stabilité dans ce pays. Récemment, faut-il le rappeler, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait ancé une initiative en faveur de la paix au Niger, laquelle a été considérée par de nombreux observateurs comme une véritable feuille de route pour garantir une solution pacifique consensuelle. L’initiative s’articule autour de six axes et s’inscrit dans le cadre d’une vision garantissant, d’une part le respect du principe de rejet des changements anticonstitutionnels, et d’autre part l’adhésion de toutes les parties autour de l’option pacifique, loin de toute intervention militaire. A ce propos, le chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf avait insisté sur l’impératif de prioriser la solution politique et d’écarter le recours à la force au regard des répercussions désastreuses que pourrait entrainer cette option sur le Niger et la région toute entière. Il a indiqué qu’il s’agit du « renforcement du principe de rejet des changements anticonstitutionnels et la définition d’un délai de six mois pour la mise en œuvre d’une solution politique devant aboutir au rétablissement de l’ordre constitutionnel et démocratique au Niger, à travers la reprise de l’action politique dans le cadre de l’Etat de droit ».Concernant les arrangements politiques de sortie de crise, l’initiative exige l’impérative association et aval de toutes les parties au Niger, sans exclusion aucune, ces arrangements devant être conduits dans un délai ne dépassant pas les six mois, sous le contrôle d’une autorité civile, conduite par une personnalité consensuelle, acceptée par toutes les factions de la classe politique au Niger afin d’aboutir au rétablissement de l’ordre constitutionnel dans ce pays.M. Attaf a ajouté que l’approche politique préconisée par l’Algérie propose d’accorder les garanties adéquates à toutes les parties concernées dans la perspective d’assurer la durabilité de la solution politique et son acceptation de tous.Pour la mise en œuvre de ces arrangements politiques, l’Algérie a entamé des contacts et des consultations approfondies avec toutes les parties concernées en vue de contribuer au règlement politique de la crise ou soutenir les efforts fournis en ce sens. Ces contacts ont été engagés avec toutes les parties concernées au Niger avec les pays voisins, ainsi qu’avec les pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), particulièrement le Nigeria qui préside le groupe, en sus des pays qui souhaitent soutenir le processus politique de sortie de crise au Niger.
L’initiative du président de la République prévoit également l’organisation par l’Algérie d’une conférence internationale sur le développement au Sahel, dans le souci d’encourager l’approche de développement et de mobiliser les financements nécessaires à la mise en œuvre des programmes de développement dans cette région qui a cruellement besoin d’infrastructures sociales et économiques à même de garantir la durabilité de la stabilité et de la sécurité.
Dans le même cadre, M. Attaf a fait savoir que l’Algérie présentera lors du prochain sommet de l’Union africaine (UA) des propositions pour renforcer le principe du rejet des changements anticonstitutionnels ainsi que les mécanismes de sa concrétisation, d’autant qu’elle se considère « la dépositaire politique et moral du principe du rejet des changements anticonstitutionnels de pouvoir en Afrique ».
Il a également fait part de l’organisation d’une Conférence internationale sur le développement au Sahel sous l’égide de l’ONU en couronnement du processus politique, assurant que l’idée n’est pas nouvelle et que l’Algérie y songe depuis longtemps sans qu’elle ne puisse se concrétiser.
L’approche politique pour le règlement des problèmes dans la région ne suffit pas et une action complémentaire et intégrée sur le plan économique est nécessaire », a affirmé M. Attaf, qui a souligné que cette conférence internationale viendra « couronner le processus politique.
Il a indiqué également que l’Algérie œuvre pour l’organisation de cette conférence internationale dans le but de promouvoir une approche basée sur le développement et mobiliser les financements nécessaires à la mise en œuvre de programmes de développement dans cette région, qui a cruellement besoin d’infrastructures sociales et économiques, à même de garantir une stabilité et une sécurité durables.
L’Algérie qui a toujours privilégié la voix du dialogue et de la concertation pour le règlement des crises et des conflits, vient, encore une fois, de réaffirmer cette position qui fait partie des principes cardinaux de sa diplomatie.
En effet, dans un discours qu’il a prononcé mardi dernier devant la 78e Assemblée générale de l’ONU à New York, le président de la République avait réaffirmé les positions constantes de l’Algérie en faveur des causes justes et en soutien aux peuples opprimés qui luttent pour la liberté, en tête desquelles les questions palestinienne et sahraouie.
Le chef de l’Etat a indiqué que « l’Algérie qui est bien placée pour évaluer le prix à payer pour arracher la liberté, ne renoncera jamais à son soutien aux causes justes et aux peuples opprimés qui luttent pour leur liberté ».
Sur le plan régional, le Président Tebboune a mis en avant les efforts consentis par l’Algérie pour parvenir à des solutions pacifiques, rassembler les belligérants et rapprocher les positions et les vues.
S’agissant de la situation qui prévaut au Niger, le Président de la République a réaffirmé l’attachement de l’Algérie au retour à l’ordre constitutionnel par des moyens pacifiques et à la primauté des solutions politiques et diplomatiques, mettant en garde contre les desseins d’une intervention militaire étrangère en raison de ses conséquences graves. Une mise en garde qui a, également été notifiée aux parties soudanaises, lorsque le président de la République a exhorté toutes les parties à faire prévaloir la voie du dialogue et à mettre fin aux hostilités.
Concernant le dossier libyen, il a rappelé le soutien aux efforts onusiens visant à trouver une solution politique inter-libyenne, à même de préserver l’unité de la Libye, sa souveraineté et son intégrité territoriale.
En ce qui concerne la situation au Mali, le président de la République a réaffirmé la détermination de l’Algérie qui conduit la médiation internationale et la présidence du comité de suivi de l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger, de poursuivre ses efforts pour surmonter les difficultés que traverse ce pays voisin, tout en soulignant son rejet du recours à la force pour régler les conflits.
D’autre part, le chef de l’Etat a relevé que l’Algérie qui s’apprête à occuper son siège de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU « est pleinement consciente de la responsabilité dont elle est investie », eu égard aux défis qui se posent à la communauté internationale, en ce sens qu’elle « mettra à profit sa riche expérience en matière de médiation et de promotion du règlement pacifique des conflits ».
« L’heure est à la réflexion sur les moyens de promotion des valeurs et principes de la Charte des Nations unies, de consolidation de nos engagements collectifs et d’ancrage de fondements solides, à même de renforcer la coopération mondiale autour des questions majeures », dans le but de « consacrer la paix et la sécurité internationales, mais également le développement durable dans un monde multipolaire », a indiqué le président de la République. L’occasion était pour lui d’adresser ses remerciements aux 184 pays qui ont voté en faveur de l’Algérie, soulignant que « l’Algérie sera à la hauteur de cette confiance durant son mandat en Conseil de sécurité ».
L’Algérie veillera à cristalliser cette confiance en étroite collaboration avec tous les Etats membres du Conseil de sécurité et au sein de l’ONU et mettra à disposition « sa riche expérience en matière de médiation et de promotion du règlement pacifique des conflits, a poursuivi le président de la République, soulignant que « l’Algérie, mue par cet esprit, rejoindra le Conseil de sécurité, porteuse d’espoirs des peuples africains et arabes », sans cesser de prôner « l’approche basée sur des solutions définitives aux crises, en s’attaquant à leurs causes profondes ».
T. Benslimane