Soudan: Plus de 169 000 personnes ont fui le conflit vers le Soudan du Sud

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Plus de 169 000 personnes ont fui le conflit au Soudan vers le Soudan du Sud, a indiqué, samedi, le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA). «169 060 personnes sont arrivées au Soudan du Sud depuis le début  du conflit au Soudan», a relevé le Bureau dans un communiqué, précisant que 91% des arrivées sont des rapatriés  sud-soudanais, tandis que 6,6% sont des soudanais et 2,3% provenaient d’autres origines.»

«Les femmes et les enfants arrivent en souffrant de malnutrition et nécessitent une aide immédiate», a fait observer l’OCHA, ajoutant que la situation sécuritaire imprévisible complique les efforts d’évacuation des civils. «Les partenaires du plan d’intervention d’urgence ont réalisé des progrès significatifs pour aider les personnes dans le besoin, mais l’ampleur de la crise nécessite un soutien plus important», a souligné l’agence onusienne. Le plan régional d’intervention en faveur des réfugiés au Soudan, théâtre d’un conflit entre l’armée et les forces de soutien rapide, requiert plus de 470 millions de dollars pour notamment soutenir les réfugiés et les rapatriés avait indiqué en mai l’ONU, précisant que ces fonds sont destinés à aider plus d’un million de personnes.

La violence au Soudan a un «impact dévastateur» sur la santé de la population

Les violences en cours au Soudan ont «un impact dévastateur sur la vie des gens à travers le pays, y compris sur leur santé», a déclaré, vendredi, Richard Brennan, directeur régional des urgences sanitaires de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la Méditerranée orientale. La violence endémique, l’insécurité persistante, les attaques répétées contre les établissements de santé et l’accès limité aux produits d’hygiène de base ont laissé le peuple soudanais dans une situation de vie ou de mort sans solution politique immédiate en vue, selon l’OMS. Entre le 15 avril et le 11 juillet, l’OMS a recensé 50 attaques contre les soins de santé. La prestation de soins de santé à travers le Soudan est limitée par une pénurie de services de santé, un manque d’agents de santé et d’établissements de santé fonctionnels, l’insécurité et les contraintes logistiques causées par les barrages routiers. Entre les deux tiers et 80% des hôpitaux ne fonctionnent pas correctement. Dans l’ouest du Darfour, seules certaines parties d’un hôpital fonctionnent. Même avant la crise actuelle, le système de santé du Soudan était déjà affaibli par un conflit prolongé et de multiples urgences sanitaires, notamment la Covid-19, la résurgence de la poliomyélite et les catastrophes naturelles récurrentes. Le nombre de centres de dialyse opérant à travers le pays a été réduit de 124 à 80, avec 44 des centres de réduction situés dans des zones touchées par le conflit, ce qui a entraîné une surcharge des centres de services dans les zones recevant des patients déplacés internes de Khartoum, avec 8000 besoins, d’après Richard Brennan. «Avec environ 11 millions de personnes au Soudan ayant besoin d’une assistance médicale d’urgence, plus de 350 000 femmes sont actuellement enceintes ou vont accoucher dans les mois à venir et ont besoin d’accéder à des services essentiels de santé reproductive», a-t-il ajouté. Avec le début de la saison des pluies, le risque d’épidémies de maladies infectieuses augmente, ce qui pourrait exercer une pression supplémentaire sur des systèmes de santé déjà débordés. On estime qu’il y a environ 49 000 patients atteints de cancer au Soudan. Sans reprendre le traitement du cancer, «nombre d’entre eux devront faire face à la mort», selon l’OMS.