Soudan: L’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR) acceptent un cessez-le-feu de 72 heures

0
177

  «L’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR) ont accepté un cessez-le-feu de trois jours dans tout le pays à compter de minuit le 24 avril (lundi 22h00 GMT)», a annoncé lundi l’agence de presse soudanaisedans un communiqué.

Les Forces de soutien rapide (FSR) ont de leur coté, indiqué dans uncommuniqué qu’ils avaient accepté un cessez-le-feu de trois jours dans toutle pays. Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken avait annoncé lundi que l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR) ont accepté demettre en œuvre un cessez-le-feu dans tout le pays à compter de minuit le 24 avril (lundi 22h00 GMT), devant durer 72 heures. «Après d’intenses négociations ces dernières 48 heures, a annoncé lundi que les généraux rivaux dans le conflit au Soudan avaient accepté un cessez-le-feu de trois jours dans tout le payspour tenter de mettre fin aux violences, a affirmé M. Blinken dans un communiqué.

Le Kenya laissera ses diplomates au Soudan à des fins de médiation

L’évacuation de ressortissants kényans du Soudan est en cours, mais le Kenya laissera ses diplomates à Khartoum pourqu’ils poursuivent leurs efforts de médiation afin de trouver une solution pacifique au conflit soudanais, a déclaré le secrétaire du cabinet aux Affaires étrangères kényan, Alfred Mutua. «Le premier groupe de 29 étudiants kényans a déjà quitté le Soudan et a franchi la frontière avec l’Ethiopie. De là, ils partiront pour leur paysnatal», a-t-il indiqué au journal local Star. Environ 300 Kényans se sont déjà enregistrés pour le départ, a précisé Alfred Mutua. Dans le même temps, les diplomates kényans qui assurent les efforts de médiation pour chercher une solution pacifique à la crise resteront dans le pays, a-t-il ajouté. Le 21 avril, le président kényan William Ruto a proposé les services demédiation de Nairobi aux parties au conflit au Soudan afin de contribuer au rétablissement de la paix. L’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) a appelé le 16 avril à envoyer rapidement au Soudan les présidents de Djibouti, du Kenya et du Soudan du Sud afin qu’ils contribuent au règlement pacifique de la crise. La situation au Soudan a dégénéré en raison d’un désaccord entre le commandant de l’armée Abdel Fattah al-Burhan, qui dirige également le Conseil de souveraineté, l’organe directeur, et le commandant des Forces desoutien rapide (FSR, paramilitaires), Mohamed Hamdan Dogolo, qui est son adjoint au sein du Conseil. Le 15 avril, des affrontements ont éclaté entre les deux entités mentionnées près d’une base militaire dans la ville de Merowe, près deKhartoum et dans la capitale elle-même. Selon le ministère de la Santé du pays, les hostilités ont fait déjà plusde 600 morts. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a avancé, pour sa part, les chiffres de 420 morts et plus de 3700 blessés.

Le Soudan du Sud accueille 10 000 réfugiés fuyant les combats au Soudan

Environ 10 000 réfugiés sont entrés au Soudan du Sud depuis le Soudan ces derniers jours, fuyant les combats entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR/paramilitaires), ont indiqué, lundi, des responsables de la ville frontalière de Renk. Quelque 6500 personnes ont traversé la frontière samedi, 3000 autres dimanche et d’autres sont arrivées lundi, a déclaré le commissaire de la ville, Kak Padiet, cité par des médias. De son côté, le commandant de l’armée à Renk, Dau Aturjong, a déclaré que les trois quarts des arrivants sont Sud-Soudanais, tandis que les autres sont Soudanais, Erythréens, Kényans, Ougandais et Somaliens. Le Soudan accueille quelque 800 000 réfugiés sud-soudanais qui ont fui les conflits de longue date. Le Soudan du Sud a obtenu son indépendance de son voisin du nord en 2011. Les violences déclenchées le 15 avril au Soudan ont fait selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) plus de 420 morts et 3700 blessés. Elles ont déplacé des dizaines de milliers de personnes vers d’autres Etats du Soudan ou hors des frontières. Et elles ont entraîné la mobilisation deplusieurs pays pour évacuer leurs ressortissants.

L’OMS alerte sur les «risques biologiques» après l’occupation d’un laboratoire

Les risques biologiques sont «très élevés» au Soudan après l’occupation d’un laboratoire national de santé par des belligérants, a alerté ce mardi l’Organisation mondiale de la santé (OMS). «J’ai reçu hier (lundi) un appel téléphonique du chef du laboratoirecentral de santé publique. Il est occupé par l’une des parties combattantes», a déclaré en visioconférence le représentant de l’OMS au Soudan, le Dr Nima Saeed Abid, lors d’un point de presse à Genève. «Ils ont enlevé tous les techniciens du laboratoire qui est maintenant complètement sous le contrôle d’une des parties combattantes comme basemilitaire», a-t-il ajouté. Il a souligné que la situation est «extrêmement dangereuse» car le laboratoire contient des échantillons des agents pathogènes de la rougeole, du choléra et de la poliomyélite. Cette occupation présente donc un «risquebiologique énorme», a-t-il insisté. Le choléra est une maladie diarrhéique aiguë, dont on peut mourir enquelques heures en l’absence de traitement. La rougeole est elle une maladie virale extrêmement contagieuse, tout comme la poliomyélite qui touche en grande partie les enfants âgés de moins de 5 ans. L’OMS a par ailleurs pu jusqu’à présent vérifier 14 attaques contre le secteur de la santé au Soudan depuis le début des violences, qui ont fait 8 morts et 2 blessés. «Les attaques contre les soins de santé sont répréhensibles et doivent cesser», a demandé l’organisation. Les affrontements qui ont éclaté à la mi-avril au Soudan ont déjà fait 459 morts et 4072 blessés, a également indiqué mardi l’OMS, tout en précisant qu’il s’agissait de chiffres du ministère soudanais de la Santé que l’organisation n’avait pas pu vérifier.